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14 janvier 2009

J-C LES DISPARUS D'ALGERIE

Par José Castano.

verite-la-tragedie-de-l-algerie-francaise

 

Notre mémoire…

LES DISPARUS D’ALGERIE

        Il y a 46 ans, tel Ponce Pilate, le gouvernement français se lavait les mains et tournait la page. Pays sans nom, sans frontière, sans unité, c’est par la France et dans la France que l’Algérie avait acquis une personnalité, pour la première fois dans l’histoire. C’est par la France qu’elle devint, le 1er juillet 1962, indépendante. Et c’est ici que commença le drame pour près de deux millions de personnes, Européens et soldats musulmans confondus.

Le point de départ de la gigantesque entreprise de destruction qui devait s’abattre sur les Français d’Algérie –entreprise de destruction voulue et organisée par le régime gaullien- fut la honteuse signature des accords d’Evian du 18 mars 1962 avec comme symbole de forfaiture, le massacre du 26 mars à Alger… Son aboutissement, le 5 juillet 1962 à Oran. Entre ces tragédies, plus de 5000 européens (on ne connaîtra jamais le nombre exact) disparaîtront, enlevés parfois même sous les yeux des militaires français qui n’interviendront pas.

        « Ils n’avaient pas d’ordre », disaient-ils ! En réalité, ils avaient des ordres de « non intervention». Ainsi, dans toute l’Algérie des camps s’ouvrirent, parfois à proximité même des villes et des cantonnements militaires sous le regard bienveillant des autorités françaises.

        La plus élémentaire des missions eût été d’ordonner à notre armée, encore puissante, d’effectuer des opérations de sauvetage en direction de ces camps… sa première motivation étant de sauver ses propres soldats dont près de 400 furent pris vivants au combat. Nul ne recouvrit jamais la liberté, et cela en dépit des accords d’Evian et des conventions de Genève. L’autre motivation était de sauver, d’une part, ces milliers de civils européens menacés de jour en jour d’extermination, d’autre part, ces milliers de Musulmans fidèles à la France à qui l’on avait fait une promesse formelle de protection, à qui l’on avait juré que le drapeau français ne serait jamais amené et que l’on a livré avec une révoltante bonne conscience, pieds et mains liés à la vindicte des bourreaux.

        Alors, quand les familles éplorées suppliaient les militaires d’intervenir après l’enlèvement de l’un des leurs ; quand elles en appelaient à nos gouvernants, nos médias, nos associations humanitaires, à la Croix Rouge… quand ce n’était pas au Clergé, on leur rétorquait sans ménagement « qu’ils étaient tous morts » ! Et ainsi, parce qu’ils « étaient tous morts», on a laissé, des années durant, pourrir dans les geôles, les mines de sel, les camps de la mort lente et les bordels, nos proches, nos familiers, nos frères…

        Car on ne supprima pas plus de 5000 personnes du jour au lendemain... Certaines vécurent des années durant dans leur univers concentrationnaire ; déclarations d'hommes politiques et témoignages l'attestent. C'est ainsi que :

        - Le 26 janvier 1971 (9 ans après l’indépendance), le Président algérien Boumedienne déclarait : "A Paris, on semble ignorer que nous détenons un grand nombre d'otages français. Quand il le faudra, nous en communiquerons la liste à la presse, d'où une émotion considérable en France. Alors, pour obtenir la libération de ces otages, il faudra y mettre le prix."

        - Le couple des enseignants Allard, de Bruyère-le-Châtel (Essonne), d'abord pro-FLN puis expulsés d'Algérie au cours du second trimestre de 1971, révéleront qu'environ sept cent cinquante disparus européens ont été vus et contactés dans les camps de travail situés à proximité des puits de pétrole d'Hassi-Messaoud. A l'automne 1972, quelques-uns de ces hommes ont tenté de s'évader. On les a retrouvés bastonnés à mort sur la rocade sud, avec la main droite coupée.

        - Le 23 avril 1982, l’hebdomadaire « SPECIAL DERNIERE » publiait les révélations de Mr Poniatowski qui affirmait qu'en 1975 (il était alors Ministre de l'Intérieur), il y avait encore des centaines de captifs en Algérie.

        Ce jour-là, nous fîmes connaissance avec l'incroyable, l'impossible, l'inimaginable. En première page, on pouvait lire :

"EXCLUSIF : Les photos des Français détenus sans raison PRISONNIERS EN ALGERIE depuis VINGT ANS. Un vrai camp de concentration installé du côté de Tizi-Ouzou".

        Au total 15 photos sous lesquelles figuraient les noms et prénoms des "disparus". Or l'une d'elles nous apprenait ainsi que le gardien de la paix, Pelliser Jean Claude, enlevé le 16 mai 1962 à Maison Blanche, Alger, dans l'exercice de ses fonctions, était toujours en vie... alors qu'il avait été déclaré "décédé" le 13 novembre 1970 par le Tribunal de Grande Instance de Paris.

        20 ans après ces tragédies, il y avait encore des survivants dans les camps de concentration algériens. Nous en avions là la preuve. Que firent alors les autorités françaises ?

        Le 12 novembre 1964, Le Figarolançait le chiffre de 6000 à 6500 Européens enlevés entre le 19 mars 1962 et le 31 décembre 1962… preuve qu’après l’indépendance les enlèvements s’étaient poursuivis.

        L'accusation était portée et elle était irréfutable. Alors, pourquoi l'armée française –qui était toujours présente ne Algérie- n'intervenait-elle pas pour sauver ces malheureux? Et pourtant ils étaient enfermés dans des camps parfaitement localisés et connus des autorités, attendant dans la souffrance et la déchéance une vaine délivrance. Certains furent libérés, mais sur des initiatives individuelles d'officiers outrepassant les ordres reçus et... immédiatement sanctionnés. Parfois même, ces morts-vivants étaient plongés dans leur univers concentrationnaire à proximité des camps militaires français, tels, la cité du Petit Lac à Oran.

        Que de cris déchirants, que d’appels au secours ces militaires français ont-ils dû entendre chaque nuit, eux qui étaient terrés dans leur caserne, l'arme au pied, attendant la quille prochaine...

        Que d’horribles, que d’épouvantables hurlements ont dû retentir, des années durant, dans ce pays livré aux écorcheurs ! Mais nul ne pouvait les entendre. Une chape de silence s’était abattue sur ces malheureux ajoutant ainsi à leur calvaire et, engoncé dans son égoïsme, son confort et son indifférence, le peuple français ne répondit pas aux plaintes et aux râles qui s’échappaient de toutes les contrées de l’Algérie et qui venaient s’écraser contre ce mur qu’il avait érigé sur ses côtes. Ces sacrifiés là, dont le nombre s’amenuisait au fil du temps, n’étaient plus que des animaux survivants d’un triste bétail pensant, abandonnés à leur délire, à leurs rêves et à leurs rancoeurs. Durant des années, ils ont croupi derrière des barreaux ou dans des camps, à épier leurs geôliers, à écouter les râles des mourants et les cris de ceux que l’on torturait, en suivant de leurs yeux, leurs inoubliables yeux, empreints de crépuscule mental, la marche rêveuse des nuages dans l’immensité du ciel étoilé.

        Pauvres êtres torturés! Leurs cris déchirants seront restés vains durant toutes ces années, mais ces plaintes ne sont pas perdues. Quelque part dans les cieux elles ont été enregistrées indélébilement et le jour du jugement dernier, elles se feront de nouveau entendre... et les paroles prophétiques du Maréchal Juin remontent à ma mémoire : « La France est en état de péché mortel et elle connaîtra, un jour, le châtiment».

        Pour autant en dépit des renseignements qui lui parvenaient régulièrement, la grandeur gaullienne ne s'abaissa pas à donner les ordres nécessaires pour sauver ces sacrifiés et les cadres de l'armée, les consuls et ambassadeur de France à Alger respectèrent ces ordres de ne pas intervenir, abandonnant ceux qui n'étaient plus que des morts en sursis, oubliant que, pour des raisons similaires, on condamna à la fin de la seconde guerre mondiale, les officiers allemands qui ne s'étaient pas opposés aux ordres d’Hitler.

        Ils sauvèrent ainsi leur carrière, certes! Plus tard, colonels, généraux, députés, ambassadeurs, couverts de titres et de médailles usurpés, ils se prélasseront et se féliciteront de leur "bon choix". Mais, où est leur honneur? Que devient une armée sans honneur ?

"La voix de la conscience et de l'honneur est bien faible quand les boyaux crient", disait Diderot.

        Ainsi, la France et l’armée française d’alors sont aujourd’hui éclaboussées d’une honte que le temps ne suffira pas à effacer. Il n'y a pas d'exemple qu'un Etat ait livré de la sorte ses enfants au bourreau. Et cette tache indélébile ternira à jamais l'honneur de la cinquième République.

José CASTANO  E-Mail : joseph.castano0508@orange.fr

(Extrait de l’article consacré aux disparus composant l’ouvrage « VERITĖ» que l’on peut se procurer chez l’auteur, voir sa bibliographie)

RETOUR AUX DISPARUS - ENLEVÉS - ASSASSINÉS

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Commentaires
M
Je suis un Pied-noir qui est né à Mascara en 1942 et mon Père lui, en 1896. A la veille de sa mort, je rappel sa phrase suivante : "J'ai fait la guerre en 1914/1918 et pour me remercier d'avoir construit l'Algérie d'hier et participé à la sauvegarde de la France, je n'ai eu comme seul bénéfice que la trahison. Jamais je ne pardonnerai. La France aura bientôt des problèmes, sur son territoire, ne bouge pas mon fils, ne bouge pas." Que Dieu sauve la France.
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B
Je suis un PIED NOIR qui habitait sur la nationale 6 de Oran à Béchard à 142 Kms de Oran ..Je viens témoigner de mon écoeurement de la France ...cette France qui est si généreuse pour les étrangers mais oh combien ingrate pour nous lors de notre arrivée et même à l'heure actuelle ....Je tiens a signaler que je suis FRANCAIS de souche à 100% Mes Grands parents étaient originaire du TARN (LACAUNE) et de DORDOGNE( NONTRON )....<br /><br /> J'ai eu 2 cousins qui ont été jeté dans un concasseur VIVANTS alors vous comprendrez que la FRANCE me sort par les yeux..Moi même j'ai étais blessé lors d'un attentat (mais pas de PSYCOLOGUE pour nous soutenir )<br /><br /> J'ai honte de dire que je suis Français...<br /><br /> Quant à OAS on ne peut que la félicité de son action ....<br /><br /> Peuple PIED NOIR n'oublié jamais et soyez fier de se que nos ancêtres ont fait de ce pays qui n'existait pas ......
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J
Je suis pied noir de pure souche. Ma famille remonte à la conquête de l'Algérie. Mon aieul BERMUDES était un des rescapés de SIDI BRAHIM...Personnellement j'ai 63 ans. J'ai quitté mon village RIO SALADO en 1962, j'avais dix ans. Je me sens pied noir jusqu'au bout des ongles. Reconnaissez qu'aujourd'hui comment voulez vous être fier d'être français... La France n'a jamais rien fait pour ses enfants, par contre pour ceux que l'on appelle aujourd'hui les maghrébins, que je me garderais biens de nommer réellement, tout leur est permis, tout leur est dû, et en les remerciant encore .Remémorez vous les dernières paroles du général BIGEARD..;<br /><br /> J.ARNOUX
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C
slt: je suis:fier !d"étre pied-noir et heureux de m"en étre sorti vivant :je me présente : chevalier yves = j"habitas en haut du stade : 78 rue montleury = quartier du ruisseau a alger !(( a 200métres du monument des martyres !que l"on voit sur la colline "est" en étant placé au centre d"alger en tournant le dos a la grande poste d"alger !))>>>>>>>>>>>><< mon intégration a été facile ! car je me sentais déja français dans ce département 91 ! de l"Algérie ! qui avait tout l"air déja ! de la FRANCE.
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T
Avec tous le respect que je vous doit...Pensez aux moines de Tibhirine!! se qu'ils ont fait a ces malheureux moines,ils le faisait aussi a la population PN et musulmanne...femmes...enfants...jeunes...vieux...sans distinction...j'étais militaire du contingent, je l'ai vécu au jour le jour dans le bled. Mais vous depuis votre église ou votre chapelle vous étiez en marge de tout cela.Vous croyez en Dieu,moi aussi...mais il y a des souvenirs qu'ont ne peut effacer...ni pardonner.
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B
Je crois que tous les commentaires concernant la période du cessez-le-feu sont exagérés.Le FLN n'est pas ce que vous avez essayé de montrer.Après une période douloureuse pour tous,les membres de l'ALN ont cherché à reconstituer leur famille disloquée...Tous les ingrédients pour une guerre civile étaient là :Certains officiers français humiliés en Indochine n'ont pas voulu reconnaitre leur défaite et leur lacheté,aidés par certains ultras,un ramassis de Français douteux venus de différents horizons qui n'avaient plus rien à perdre, ont créé un climat de sauve qui peut,au détriment des Algériens honnétes qui n'avaient rien à se reprocher...C'était une pagaille indescriptible...Des innocents européens ont été assassinés par l'OAS parce qu'ils n'ont pas voulu suivre...En ce qui concerne les harkis,tout ce qui a ét& dit n'est que purs mensonges.Revoyez vos archives,ceux qui sont morts au combat,ceux qui ont rejoint l'hexagone,ceux qui reçoivent leur pension en Algérie et en déduction vous allez trouver l'étendue de notre soi-disant TUERIE.Sachez Messieurs les Français,vous qui avez cohabité longtemps avec nous,sommes un peuple paisible et communicatif,nous savons pardonner,notre religion nous interdit de nous attaquer aux femmes,aux enfants,au combattant blessé,désarmé ou qui se rend sous peine d'étre voué à la géhenne...mais j'en conviens que,nul n'est parfait,les dérapages ont existé,par des personnes incontrolables dans le contexte de l'époque,c'était,je le pense encore des personnes en mal de se refaire une virginité et qui voulaient prouver leur patriotisme débordant...et imiter vos assasins de l'OAS.Je persiste à dire encore une fois que les Responsables politiques Français de l'époque sont responsables de tous les crimes qui ont été commis par leur indifférence à intervenir.C'est une non assistance à personne en danger.Il y a eu mort d'ALGERIENS INNOCENTS Arabes et Français.Le FLN dont le nombre était infime pouvait-il gérer un pays dans ce contexte alors que la France avec 450000 soldats et je ne sais combien de fonctionnaires ne pouvait le faire...Dans une guerre pareille,nous sommes tous perdants,des victimes qui ont eu quand mème la vie sauve avec une langue fourchue,quand est-il de ceux qui ont perdu la vie à la fleur de l'àge?Les grands gagnants sont les criminels arborants leurs médailles tachées de sang d'innocents qui se trouvent des excuses atténuant les tiraillements de leur conscience.Je n'aimerai pas étre dans leur peau vu qu'ils sont très proches à tirer leur révérence.Que Dieu tout puissant leur prolonge plus la vie afin qu'ils puissent souffrir encore plus longtemps de leurs prouesses guerrières.
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C
je voudrais si moi fils de harkis oujourd hui puisje me considerer algerien avec tous les problemes au cotidien et voila maintenant au tour de mes enfants avec toute les interdictions emploie aide au logement insulte agression meme de l administration et la france reste aveugle envers nous je suis entrain d ecrire au consulat fransais depuis juin 2008 mais il reste sans repence j ai introduit une demande de nationnalitefransaise le 08 02 2009 a ce jour je n ai recu aucune repence dite moi si ce n est pas une negation de la part de l adminstration francaise je vous rapelle qu on 1962 mon pere et sa famille a ete dechus de nos droits civique jusqu a sa liberation en 1968 et apres avoir accomplis 2 annes service national maintenant je vous demande de bien vouloir m oriente et m aider a recevoir ma nationnalite et rejoindre la franceainsi que mes enfants pour fuir les danges qui me guette ainsi que la misere vuiller me repondre S.V.P merci
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A
Toutes les guerres sont dégueulasse et rien ne justifiaient ce carnage.<br /> <br /> Peut-être les plaies des uns et des autres pourront être entendues.<br /> <br /> Les Algériens aussi ont souffert de la colonisation, car c'est bien de cela qu'il s'agit.<br /> <br /> Il n'y a pas de guerre propre ou de guerre sale dite chirurgicale , il n'y a qu'un abruti tel que Kouchner pour prononcer ce genre d'idiotie !<br /> S. ARNAUD
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T
commence a payer ces forfaitures, mais se ne sont pas les acteurs qui paient,mais leurs enfants,avec cette invasion de voleurs,criminels, qui viennent profiter des largèsses de notre système social. Je suis un appelé des années 1956-1958...ou le fln était a genoux...démantelé, après se qu'on appelle maintenant "la bataille d'Alger"....et qui est raconté par des personnes qui n'ont jamais mis les pieds labas!!!! Après 1962 se fut un des plus grands génocide de notre histoire. Malgré sa disparition le responsable, devrai etre jugé pour crime contre l'humanité.
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