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21 janvier 2009

J-C L'ASSASSINAT DU LIEUTENANT ROGER DEGUELDRE

Maj le 10 juillet 2012

 

Aurore_8_juillet_62

Article de l'aurore du 8 juillet 1962 (doc ED)

Document transmis par Joseph Castano.

 

« Le jour où les « fells » entreront à Alger, j’espère trouver trois compagnons pour garder les faces du Monument aux morts et tomber en tirant une dernière salve de PM »

          C’est quelques heures seulement après le génocide du 5 juillet 1962 qui, rappelons-le, fit plus de trois mille victimes parmi la population civile européenne,  que de Gaulle prit sa décision de faire fusiller le lieutenant Roger DEGUELDRE qui, fidèle à son engagement « La mort plutôt que le déshonneur! », avait justifié son action dans l’OAS par ces mots : « Mon serment, je l’ai fait sur le cercueil du Colonel Jeanpierre. Plutôt mourir, Mon Colonel, que de laisser l’Algérie aux mains du FLN, je vous le jure ! »

        Le lendemain, 6 juillet 1962, à l’aube, au fort d’Ivry, Degueldre se présenta devant le peloton d’exécution en tenue de parachutiste, le drapeau tricolore sur la poitrine, drapeau auquel il avait tout sacrifié et qu’il avait choisi comme linceul. Autour de son cou, il avait noué un foulard de la légion. Dans la poche intérieure de sa vareuse, il y avait la photo d’un bébé, son fils qu’il n’avait jamais vu. Il avait conçu cet enfant dans la clandestinité. Le bébé était venu au monde alors que le père se trouvait dans sa cellule de condamné à mort.

 

          « Dites que je suis mort pour la France ! » s’écria-t-il à l’adresse de son défenseur. Puis il refusa qu’on lui bande les yeux et, au poteau cria : « Messieurs, Vive la France ! » avant d’entonner la Marseillaise. Les soldats qui devaient l’exécuter, émus par son courage, hésitèrent à tirer. La première salve le blessa seulement : Une seule balle l’atteignit sur les douze qui furent  tirées : au ventre dirent certains… au bras affirmèrent d’autres.  Quoiqu’il en soit, le fait certain c’est que Degueldre ne fut pas atteint de manière décisive.

         L’adjudant chargé de donner le coup de grâce se précipita, l’arme à la main, pour accomplir sa sinistre besogne et se rendit compte que le condamné était toujours en vie. Sa tâche ne consistait désormais plus à achever un quasi-mort censé avoir reçu douze bouts de métal… mais bel et bien de tuer un vivant. Et ce sont là deux choses bien différentes... Il en eut si terriblement conscience, que sa main pourtant préparée à cette macabre mission trembla, et que le revolver se déchargea dans le vide.

         Parmi l’assistance, c’était la stupéfaction. Cette situation eut pour effet d’agacer le procureur qui, réveillé un peu tard, n’avait pas eu le temps de prendre son petit déjeuner. Et son estomac gargouillait. Mécontent, il fit signe à l’adjudant de se dépêcher. Pensant ce temps, Degueldre, à demi recroquevillé souffrait. Les coups de feu résonnaient encore à ses oreilles et il se demandait quand son calvaire prendrait fin.

         L’adjudant, toujours tremblant, pointa une nouvelle fois son arme sur la tête de l’officier parachutiste, ferma les yeux et appuya sur la détente. Stupeur ! Rien ne se produisit. L’arme s’était enrayé. Une rumeur monta de l’assistance. Degueldre tourna la tête vers son exécuteur comme pour l’interroger. Aucune haine dans son regard… juste de l’incompréhension.

         Exaspéré par cette situation –unique dans les annales de l’exécution- le procureur ordonna qu’une nouvelle arme soit amenée. Mais personne parmi les militaires présents n’en possédaient. Il fallait courir en chercher une… Et pendant ce temps, Degueldre était toujours vivant... et il souffrait.

         A partir de ce moment là, tous les juristes s’accordent à dire que la sentence ayant été exécutée, puisque le condamné étant encore en vie, il fallait le détacher du poteau et lui donner les soins nécessaires. Autrement dit, on n’avait pas le droit d’achever le blessé. Mais les ordres étaient formels ; Il fallait que Degueldre soit tué ! Il incarnait à lui seul, l’OAS, cette puissance qui avait fait trembler les Etats Majors, le FLN et l’Elysée… Il fallait exorciser jusqu’à son souvenir.

         Et pendant que l’on s’affairait à se procurer une arme, celui qui, à cet instant, aurait pu changer le cours des événements ne réagit point. Pétrifié par la scène, glacé d’effroi, le défenseur du condamné demeurait inerte. Pourtant, il lui appartenait de tenter quelque chose, de courir jusqu’au supplicié, de le prendre dans ses bras et de le couvrir de son corps en invoquant la justice, en appelant à l’amour, en exigeant au nom de toutes les traditions humaines et chrétiennes qu’on fît grâce qu condamné. Cela s’était déjà produit dans l’Histoire quand la corde du pendu avait cassé et que la grâce lui avait été accordée. Mais non, l’avocat demeurait prostré, sans voix, mort… alors que Degueldre, lui, était vivant et qu’il le regardait.

         Enfin on remit un pistolet à l’adjudant qui, blanc comme un linge, écoeuré par cette boucherie… mais servile au commandement de tuer, devait en finir puisque tels étaient les ordres et que le défenseur du condamné qui, seul avait qualité pour tenter quelque chose, se taisait.

         Un nouveau coup de feu claqua. Stupeur ! Celui-ci fut tiré, non pas au-dessus de l’oreille comme l’exige le règlement, mais dans l’omoplate… Une douleur atroce irradia le corps du supplicié. Il regarda vers le ciel et ouvrit grand ses yeux. Peut-être perçut-il à cet instant que son calvaire prenait fin. Il était tout illuminé des illusions radieuses de ceux qui vont mourir et il lui sembla entendre, là haut, les voix des martyrs du 5 juillet lui murmurer : « Roger… Roger… dès aujourd’hui tu seras avec nous dans le Paradis ».

Puis une nouvelle détonation retentit… et ce fut la fin.

C’est ainsi qu’après Claude PIEGTS et Albert DOVECAR, Sergent au 1er Régiment Etranger de Parachutistes, mourut,  assassiné, le lieutenant Roger DEGUELDRE, également du 1er R.E.P, Chevalier de la Légion d’honneur… Et les salves du peloton couvrirent un instant les plaintes et les râles qui montaient d’Oran, tandis que la France, en vacances, n’entendit rien. Et nous nous devons de ne jamais oublier son ultime message adressé au petit peuple d’Algérie : « Si je ne suis pas de leur race, ni né sur leur sol, je les ai beaucoup aimés et je les aime toujours ! »

         Huit mois plus tard, le 11 mars 1963, le Colonel Jean BASTIEN-THIRY, Polytechnicien, tombait à son tour à 35 ans, sous les salves du peloton.

Décidément, le crime était profondément enraciné !…

José CASTANO (e-mail : joseph.castano0508@orange.fr)

(Extrait de l'article consacré à l'assassinat du lieutenant Roger Degueldre composant l'ouvrage "VERITE" que l'on peut se procurer chez l'auteur)
« VERITĒ » - La tragédie de l’Algérie française  –

- Le siège de Bab-el-Oued – Alger : 26 Mars 1962… La tragédie – Le martyr des harkis – Oran : 5 Juillet 1962… Le génocide – L’assassinat du lieutenant Roger Degueldre

– Les disparus de 1962 – Katz… Criminel de guerre.

_ Le poids des mots… Le choc des photos.

 

Indispensable pour faire connaître la VéritéCet ouvrage est disponible chez l’auteur. 

 

Retour Joseph Castano.

 

 

- L’assassinat du Lieutenant Degueldre sur la voix de Jean-Pax Meffret

Pour revoir: 

Tous les articles de José CASTANO, cliquer sur : - Mes Articles - 

Ses ouvrages, cliquez sur :-Ma Bibliographie – 

Ses conférences, cliquez sur : - Mes Conférences –  

Sa biographie, cliquer sur :- Ma Biographie – 

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Commentaires
V
Il n'existe pas dans l'Histoire de France de situation ou l'on libère les prisonniers ennemis pour les remplacer par nos propre soldats opposés à la défaite.<br /><br /> de Gaulle est un cas unique de traitre indigne. Les français dans leur décadence ne se rendent même pas compte de leur disparition prochaine.<br /><br /> Il faut remarquer qu'un autre officier pourtant admirable n'a pas refusé ses promotion dans la Légion de déshonneur, je n'ai pas compris.<br /><br /> Après ces événement tous les soldats que ont été en Algérie auraient dû renvoyer <br /><br /> leur LH. Mais la fierté est rare.
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H
50ans après, morts comme vous !!!! Monsieur DEGUELDRE nous les vrais Pieds Noirs ne pouvant pas accepter la facilité avec laquelle certains de nos compatriotes ont oublié la grandeur et la noblesse de votre sacrifice . Victimes des politiciens nous continuons à subir leurs mensonges et faire comme ci.. Gloire à votre Nom et que justice vous soit rendue J'espère de tout coeur que votre fils vivra celà
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M
Comment peut on en arriver à ce qu'on peut appeler un assasinat , ou un héros portant la legion d'honneur cent fois mériter à accé,pter la mort en la regardant en face porter par les même<br /><br /> soldats de son pays . Lieutenant DEGUETRE je te salut toi le soldat qui n'a pas accépté la bassésse de cértains . Ta mémoire nous réstera .<br /><br /> Reçois l'hommage d'un Ancien Comabattant
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D
Un politicien de l'UMP payera pour l'exemple.
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J
honte à la France de tuer des bons soldats qui ont l'honneur d’obéir à leur conscience, vive ces braves, alors qu'on n'ose pas tuer des voyous égorgeurs, racaille, ou autres violeurs
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O
Il fallait que ce crime d'état soit révélé au grand public, qu'une majorité de Français métropolitains soit informée des capacités de de gaulle à passer en force, ne reculant devant aucune abjection !<br /><br /> Grâce à toi José et au Net, cette infamie dépassera les frontières de l'impossible imposées par tous les pouvoirs successifs français et la censure mise en place ! Merci l'ami pour toute la peine que tu te donnes à dénoncer les inqualifiables Crimes d'état du gaullisme ! Il fallait le dire et tu l'as fait !<br /><br /> J'invite tous nos amis à inonder leurs relations de cette abomination sans nom afin que le monde et les générations de France actuelles et à venir apprennent qui était ce Grand Homme vénéré tant encensé! <br /><br /> Jaumet
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M
Que la Peste emporte tous ces imbéciles Vivants et morts comme ce De G..... et les hommes qui ont suivit et suivent son chemin! <br /> Je remercie José CASTANO pour nous remémorer l'histoire de Notre Algérie Française et son abandon lâchement organisé par De Gaulle.
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J
ce récit est émouvant, paix à son ÂME, Dieu seul peut juger, on se trompe beaucoup sur certaine personne qui se prennent pour des modèles, tout ceci n'est pas connu du public, et c'est pas les médiats d'aujourd'hui qui vont nous le faire savoir, pauvre France,
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D
j'ai lu corrida de lieutenant.respect et honneur à ces hommes de conviction.more majorum
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W
roger tu as etez assasiner le 27 juillet 62 ainsi q alber dovecar vous etiez mes amis ainssi que claude tenne paix a vos ames j appel ca mourir pour l honneur de cette putain de terre je vous embrasse pur votre courage au combat comme dans la mort assasines
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L
J'ai lu avec beaucoup d'émotion la mort du lieutenant Roger Degueldre...et je suis révoltée... je me souviendrai toujours de cette triste époque..
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A
Cet assassinat rejoint la longue théorie de ces martyrs qui se sont offerts en holocauste pour conserver une terre qu'ils croyaient française à jamais. Que de larmes et que de sang! Notre mémoire ne devra s'éteindre que lorsque nos yeux se fermeront... Mercin Monsieur Castano pour cette oeuvre magnifique que vous réalisez si bien.<br /> Colonel Christian CIFUENTES - Président de "Mémoire de l'Armée d'Afrique"
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