Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
popodoran
popodoran
Newsletter
21 janvier 2015

DANS LES RUES DE MA JEUNESSE

            Un an et demi après les journées de mai 1958, où les Français d'Algérie de toutes confessions, en communion totale avec son Armée, ont montré à la France que l'Algérie française était une réalité et que les partisans de l'indépendance n'étaient qu'une minorité, il y eut les barricades à Alger. De Gaulle venait de muter le Général Massu qui s'était fait piéger par un journaliste allemand. Pour mâter les insurgés, la grande Zohra demanda au colonel Debrosse et à ses gardes mobiles de faire usage de leurs armes. Ce fut une hécatombe, des Français tirant sur des Français.

            Un an après les barricades, ce fut le "putsch" des généraux". Un an après, c'était le début de la fin : les "accords" d'Évian, les derniers sursauts de la résistance, la répression impitoyable et sanguinaire (blocus de Bâb-el-Oued et 26 mars rue d'Isly) les forces gaulliennes alliées au FLN, l'indépendance et la tuerie du 5 juillet à Oran.

            En repensant à ces péripéties tragiques qui ont marqué cette période mouvementée de notre histoire et de notre jeunesse, j'ai écrit le texte.

"DANS LES RUES DE MA JEUNESSE"

Dans les rues de ma jeunesse,
Les Driss, Cohen, Hernandez,
Main dans la main, cœur à cœur,
Pour un treize mai dans la ferveur.

Dans Alger de ma jeunesse,
Un certain mois de janvier,
Des barricades qui se dressent,
Contre ceux qui ont tout renié.

Dans Alger de ma jeunesse,
Ils avaient des "cojones",
Les officiers révoltés
Contre l'abandon projeté.

Sur les routes de ma jeunesse,
Gardes mobiles et C.R.S.,
En nous persécutant sans cesse,
Nous entrainaient vers l'O.A.S.

Dans les rues de ma jeunesse,
Les forces de la scélératesse,
Avec la plus grande des bassesses,
Nous contrôlaient avec rudesse.

Dans la maison de ma jeunesse,
Nous écoutions dans l'allégresse
Les émissions pirates du soir
Qui nous donnaient tant d'espoir.

Dans la ville de mon enfance,
Chaque nuit, grand branle-bas,
Des explosions d'une grande puissance,
C'était "la nuit bleue" des "stroungas".

Dans les journaux de ma jeunesse,
Il y avait la censure
Appliquée outre mesure,
Pour bien museler la presse.

Furieuse était notre jeunesse.
Notre province était en guerre.
Notre patrie devenue traîtresse,
Nous a fait connaître l'enfer.

Dans Alger de ma jeunesse,
Un satané vingt-six mars,
Le Grand Traître et ses comparses
Ont commis une tuerie express.

Dans Oran de ma jeunesse,
Un dramatique cinq juillet,
Des pieds-noirs furent zigouillés
Lors d'une boucherie au faciès.

Jean-Paul Ruiz - 24/01/2015

Texte écrit en écho à celui de la chanson de Gérard Darmon "Dans les rue de ma jeunesse".

Retour Poèmes.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
O
Bien que le temps ait passé, ces terribles souvenirs nous habitent toujours. Nous n'oublierons jamais la traitrise d'un général-président ayant sacrifié tant de vies humaines pour aboutir à ses fins, lui qui ne voulait pas que son village s'appelât Colombey les deux Mosquées ! Il était loin d'être visionnaire notre généra président !
Répondre
L
Bonsoir,<br /><br /> Continuez cela me fait tellement de bien.<br /><br /> Cordialement.<br /><br /> l'Oranaise
Répondre
Publicité