JACQUES VASSIEUX - IL EST TEMPS DE VOUS DIRE ADIEU
Jacques Vassieux nous a quittés.
C’est avec beaucoup de peine que j’ai le devoir de vous apprendre que notre ami Jacques Vassieux vient de perdre le dernier combat de sa vie. Jacques est décédé mercredi 22 septembre 2010 au matin des suites d’une "longue maladie".
L’homme, conseiller régional Rhône-Alpes, était également ancien conseiller municipal de Meythet. Dans le civil, l’homme dirigeait un cabinet d’immobilier et était un expert reconnu en matière d’urbanisme et de construction. Jean-Marie le Pen a réagi à la nouvelle, rappelant son "attachement quasi-filial" à l’homme. Il est décédé à l’âge de 59 ans.
Plus qu’un ami, Jacques aura été pour nous tous un modèle de courage et d’abnégation, tant dans le combat politique que dans celui qui l’opposait depuis un an et demi à la maladie.
Nous présentons nos sincères condoléances et notre soutien à sa famille et à ses proches.
Qu’il repose en paix !

Bien chers amis,
Jacques vient de nous quitter, après des mois d’une terrible maladie qu’il a endurée avec un courage qui a fait l’admiration de tous.
Une maladie qui l’a frappé soudainement alors qu’il se rendait outre-mer auprès de ses enfants et s’en faisait une joie. Un cancer qui aurait dû l’emporter en quelques semaines, et dont son incroyable ténacité a repoussé les limites jusqu’au-delà de l’épuisement. Jacques s’est battu dans la mort comme il s’est battu dans la vie.
Jacques était avant tout un patriote. Né à Bône en Algérie où il a passé son enfance, marqué par le terrible exode de 1962, il avait connu, par lui-même et par sa famille, le prix de la patrie perdue, de la maison occupée, de la terre qu’on abandonne, des tombes que l’on laisse derrière soi.
Il aimait passionnément la France, qui pourtant les avaient abandonnés, et les avait ensuite si mal accueillis. Il savait que cette fois-ci, il n’y aurait pas de possibilité de repli.
Après son service militaire au 13ème Régiment de Dragons Parachutistes à Dieuze -Dragon Parachutiste, ça lui allait bien !- et son mariage avec Nelly, Jacques s’est d’abord battu dans la vie civile comme chef d’entreprise, dans le secteur du bâtiment. C’était un bâtisseur, un bâtisseur de maisons compétent, qui connaissait de l’intérieur toutes les difficultés des entrepreneurs : la paperasse, la bureaucratie qui paralyse, les clients, les fournisseurs, l’angoisse des échéances, le lot quotidien et héroïque de ceux qui, aujourd’hui, en France, triment, risquent, créent, sans pouvoir compter sur quelque appui que ce soit, et auxquels on ne rend jamais hommage.
Constructeur de maisons, il ne voulait pas laisser tomber la maison France en déshérence, et c’est ce sentiment qui fut à l’origine de son engagement politique au Front National. Un engagement qui, compte tenu de ses qualités, devait le porter au Conseil municipal de Meythet de 1989 à 2001, et au Conseil régional de la région Rhône-Alpes, où il siégeait depuis 1998. Aimant profondément ses terroirs de Savoie et Haute-Savoie où il avait fait sa vie et dont il défendait dans notre assemblée les intérêts légitimes, Jacques était resté fidèle à ses origines.
Pied-noir, comme l’on dit, il en avait conservé toute la verve méditerranéenne, la joie de vivre, l’enthousiasme et les emportements juvéniles qui nous faisaient souvent rire, et qui mettaient parfois une note de gaieté dans l’exercice ardu et ingrat de nos mandats électifs. Il n’avait pas perdu ses facultés d’indignation, qu’un certain relativisme moral, où la force de l’habitude, où la lassitude, finissent habituellement par émousser. Sa vivacité pouvait peut-être parfois le conduire à quelques excès ou à quelques erreurs – qui n’en commet pas ? – mais il n’y entrait jamais de méchanceté. Quand cela se produisait, il était prompt à le reconnaître, et, si nécessaire, à se réconcilier. Il fut plus d’une fois, dans des circonstances délicates, un médiateur utile et efficace. Passionné par internet, il mit jusqu’au bout cette compétence au service de ses convictions.
Je sais pour en avoir parlé avec lui que devant le mystère d’abord révoltant de la mort, de l’injustice et de la souffrance, il s’était rapproché de Celui en qui nous mettons notre espérance, le tout innocent dont la condamnation il y a 2000 ans fut la plus révoltante, Celui qui par sa mort a vaincu la mort, et à qui nous le confions aujourd’hui, en essayant de prendre notre part de l’immense peine de sa maman, de sa chère épouse Nelly, de ses enfants Alexandra et Antony, et de sa petite-fille Jade dont il nous parlait souvent. Que tous soient assurés de notre amitié et de notre affection.
Quant à toi Jacques, vieux camarade, nous ne vieillirons pas ensemble, et c’est bien dommage, car ta jeunesse d’esprit nous manquera. Elle manquera à tous tes amis, à Jean-Marie, Louis, Marine, Dominique, tous ceux du Conseil régional, et tant d’autres !
Mais nous essaierons de nous consoler en pensant que tu es passé, avec la grâce de Dieu, au-delà de ces montagnes, dans la vallée où il n’y a plus ni larmes ni douleur, du côté de l’éternelle jeunesse, où nous espérons te rejoindre un jour.
Jacques Vassieux est un PN « engagé » ; il n’a jamais failli, contrairement à bon nombre des nôtres, à l’œuvre de mémoire que tout PN devrait réaliser.
Mes chers amis, nous allons perdre un grand Seigneur, un homme d’honneur, loyal, fidèle et un compatriote qui n’a eu de cesse de mener à bien son devoir de mémoire. Mes larmes ne cessent de couler et j’ai très mal…
Que Dieu vous garde
José CASTANO

Jacques VASSIEUX
Souvenez vous
Il est temps de vous dire adieu
Je savais bien qu’un jour viendrait le moment où je vous le dirais mais j’avais peur de le faire et je reculais la date de plus en plus. Là je suis contraint de le faire car le temps m’est désormais compté. Je sais que cela va se terminer dans quelques jours, voire quelques semaines – j’ai toujours été optimiste- tout au plus. Et je ne voudrais pas partir sans expliquer l’histoire, la sale histoire qui m’est arrivée.
Voilà, je suis atteint d’un cancer. Un cancer « haut de gamme », comme dirait Dominique Martin … Le cancer du pancréas. J’ai été diagnostiqué le 3 janvier 2009 alors que j’étais à des milliers de kilomètres de mon cher pays. Le médecin mauricien que j’avais consulté pour un ictère survenu soudainement n’y était pas allé par quatre chemins pour m’annoncer la terrible nouvelle : « M. Vassieux, je suis désolé de vous apprendre que vous avez une tumeur située à la tête du pancréas. C’est très grave. C’est un cancer. Nous, ici, nous ne pouvons rien faire pour vous. Il faut que vous rentriez d’urgence en France ». 1ère mauvaise nouvelle de l’année. Europe assistance, superbe organisation, m’a alors rapatrié, avec le plein d’angoisse, à Lyon.
Je suis arrivé, deux jours plus tard, à minuit, à l’hôpital Lyon Sud. Les infirmières m’attendaient. Je vous laisse imaginer dans quel état moral je pouvais être… J’ai été immédiatement pris en charge par les services du Professeur Jean-louis Caillot qui a décidé de m’opérer le 22 janvier 2009. Ah cette opération… Un vrai calvaire. Cela a duré 6 heures. Le chirurgien a pratiqué l’ablation de la tête du pancréas, de la vésicule, de la moitié de l’estomac, du duodénum, du cholédoque… Et pendant ce temps certains petits cons écrivaient sur des forums tenus par d’autres petits cons, que je léchais le cul des patrons du FN et de Marine Le Pen pour avoir une bonne place au sein du Front.. Je ne souhaite jamais à ces abrutis de connaître l’état dans lequel j’étais, même si c’est la seule façon de se rendre compte que quand on subit ce que je subis depuis 17 mois, la seule préoccupation que l’on ait ne soit pas de « récupérer » un poste mais de survivre !
Après l’intervention je suis resté 15 jours allongé sur mon lit d’hôpital avec sondes, perfusions, et tuyaux branchés. Quinze jours allongé sur le dos sans pouvoir bouger. Malgré la morphine, l’enfer venait de commencer.
J’ai alors entamé une chimiothérapie. Toutes les semaines. C’est infect. Nausées, vomissements, courbatures, fatigue intense, maux de tête, tels étaient les quelques effets secondaires parmi d’autres que cela me provoquait à chaque fois.
Et en juin je passais mon premier contrôle scanner. J’avais raison d’angoisser car la deuxième mauvaise nouvelle de l’année venait de me tomber dessus. Si je n’avais plus rien au pancréas, mon foie était désormais atteint par des métastases. Et pendant ce temps, les mêmes petits cons continuaient toujours de m’insulter sur les mêmes forums ou sites tenus par d’autres petits cons… Parce que la cellule riposte du FN que j’avais créée et que je dirigeais leur entrait dans la gueule avec de plus en plus d’efficacité !
La cancérologue qui me suivait m’avait alors conseillé d’aller « hurler ma colère » sur le parking de l’hôpital car, d’après elle, il n’y avait plus d’espoir pour moi. C’est que je fis en sortant de l’hôpital en serrant très fort la main de mon adorable épouse. Les passants avaient du me prendre alors pour un fou. Tant pis. En septembre, d’autres tumeurs. En janvier elles étaient devenues volumineuses et là, en mai, elles sont énormes.
Les chimiothérapies que je n’ai jamais cessé de faire depuis n’ont donné aucun résultat. Tout ça, toutes ces souffrances pour rien ! C’est injuste. La peur et la douleur se sont désormais installées en moi. Je souffre physiquement et de plus en plus intensément. Je n’en peux plus. Parfois je tente de donner le change mais autour de moi, plus personne n’est dupe. Chaque jour me voit maigrir, mes forces s’en sont allées et le moral n’y est plus.
Et pourtant je me suis tant battu. Pendant des mois, pour continuer à militer à ma façon, j’écrivais sur NPI et sur NPMag. Je me suis même payé le luxe de faire campagne pour les régionales. Fallait voir la tête des adversaires et des journalistes quand ils me voyaient arriver sur le plateau avec la pompe à chimio branchée sur ma poitrine et accrochée autour de ma taille. Et puis j’ai été ré élu. Cela m’avait requinqué cette bataille. Comme me requinquaient toutes les conneries que je pouvais lire sur moi ça ou là. Combien de fois m’est-il arrivé d’éclater de rire en lisant les abrutis de service parler de moi et me prêter des intentions que l’on peut avoir, peut-être, que lorsque l’on a la forme. Je me disais : si seulement ils savaient ces pauvres fous. Moi je m’épuisais physiquement. Eux me faisaient grand manitou du FN. Trop drôle les cons quand même quand ils s’y mettent.
Et puis le 27 mai dernier je suis allé de nouveau à Lyon Sud pour rencontrer un professeur qui s’est fait une certaine réputation en mettant au point une formule de destruction de cellules cancéreuses par le froid. Nouvel espoir. Il m’a examiné, mais lorsque j’ai vu sa tête j’ai compris. Cela a été mon troisième choc. Ma troisième mauvaise nouvelle. Il m’a aussitôt confirmé que je ne pouvais pas bénéficier de cette technique. Et d’aucune autre d’ailleurs. Ni opération, ni greffe. Il m’a juste indiqué que je devrais essayer de voir s’il n’y avait pas des essais en cours auxquels je pourrais participer. Que ce serait une sorte de dernière chance. Et quand je lui ai demandé si j’étais foutu, il m’a juste répondu que mon cas était très préoccupant.
Voilà. C’est donc fait, il n’y a plus rien à faire. Et c’est pour cela qu’il fallait que je vous dise maintenant ce qui m’arrive. Et puis je le vois bien. Je maigris de jour en jour et les douleurs augmentent jusqu’à être devenues presque insupportables. C’est donc la fin. Je ne vais donc plus pouvoir militer, écrire, défendre mes amis du Front, piquer des colères.
Jean-Marie Le Pen, qui m’appelle toutes les semaines pour prendre de mes nouvelles, m’a demandé samedi de « tenir bon la barre », de « m’accrocher à la rampe ». J’ai essayé, j’ai tenu, je me suis battu comme un fou, mais là je vais décevoir mon Président, je n’y arrive plus.
Pas une semaine ne s’est passée non plus sans que Marine Le Pen ne m’ait envoyé des mots d’encouragements, des bises téléphonées et sans que Bruno Gollnisch ne prie pour moi. Ils vont tellement me manquer. Mais celui que va le plus me manquer c’est incontestablement Louis. Mon ami Louis Aliot. Pas un jour depuis le départ de ma maladie ne s’est passé sans qu’il ne prenne de mes nouvelles, sans qu’il ne m’encourage, qu’il ne me soutienne. Louis est devenu pour moi comme un petit frère qui veille sur son grand frère malade. Il est le dernier ami que Dieu m’ait permis d’avoir et il est celui dont les conversations vont le plus me manquer. C’est quelqu’un de bien Louis. De très bien. C’est mon frère.
Et puis je ne verrais plus Dominique Martin. Dom avec qui pendant plus d’un quart de siècle j’ai milité. Qui m’a vu rire, me battre, déconner, danser, gueuler. C’est sans doute celui qui me connaît le plus. Et puis Bernard. Mon ami Bernard qui tous les jours passe me voir pour satisfaire le moindre de mes désirs. La pelouse à tondre, me conduire au PMU voir mes copains, m’emmener chez France 3 à Grenoble, ou au Conseil régional. Bernard s’occupe de tout ça pour moi. C’est un saint.
Voilà, ce que je voulais vous dire. Que je ne pourrais plus participer comme je le faisais à NPI ou à NP Mag. Je voulais vous dire aussi que je vous ai aimés, même vous les cons. Que ma famille et mon pays ont été les choses qui ont le plus comptées pour moi. Mais aussi que je n’arrive pas à me faire à l’idée de ne pas participer à la bataille finale. Celle qui donnera la victoire au Front national. Je l’aurais pourtant, en tout cas me semble-t-il, un peu mérité. Ca ça m’énerve profondément. Comme cela m’énerve de ne pas être là pour lire les mémoires de JMLP quand elles seront publiées, de ne pas participer au Congrès en janvier, de ne pas voir grandir ma petite fille Jade, de laisser mon épouse se débrouiller désormais toute seule pour tout affronter, et aussi de ne plus revoir Alexandra ma fille et Anthony mon garçon. Ca c’est dur.
Mais, dans mon malheur, j’ai quand même de la chance, j’ai encore toute ma tête et je peux vous dire tout ce que je vous ai dis.
Et puis je peux aussi vous dire Adieu.
Alors, Adieu camarades !
Posté par Jacques le 31 mai 2010 L’adieu émouvant d’un homme de cœur, d’un grand patriote… et d’un ami