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popodoran

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16 octobre 2010

DEUX POIDS DEUX MESURES

Madame, Monsieur,

Élus de la nation : sénateurs, députés, maires, conseillers… …

         Le Collectif des Rapatriés Internautes souhaite attirer votre bienveillante attention sur un des problèmes majeurs qui taraude les rapatriés d’Algérie depuis bientôt un demi-siècle. Il s’agit de l’inégalité de traitement de deux évènements particulièrement similaires de notre histoire nationale.

         Alors que le pèlerinage annuel pour le 1er mai du Grand Orient aux Murs des Fédérés, et la présence d'une plaque aux fusillés « pour l'exemple » du cimetière du Père Lachaise ne posent aucun problème et ne "font pas débat", les Français d’Algérie se voient interdire d’honorer leurs morts pour la défense de leur terre.

         Alors que les « bien-pensants » actuels trouvent une excuse à ces « malheureux » qui, en 1871, ont exécuté un archevêque de Paris, 2 généraux, un Président de Cour de Cassation, onze religieux, 35 gendarmes, en refusant la capitulation de Thiers et du gouvernement légal face aux Prussiens, ils n’éprouvent pas la même "compassion", 47 ans après les faits, pour ceux qui ont refusé une capitulation sans défaite qui livrait, non plus des canons et quelques fortifications mais 15 départements, 4 territoires et le Sahara français à l'ennemi de la veille.

         En quoi le Colonel Louis Rossel est-il plus estimable qu’un Lieutenant Roger Degueldre ?

         Est-ce une question de grade ou de lieux où ils ont été fusillés, Satory pour l'un et Ivry pour l'autre ? Pourquoi De Gaulle lui-même et J-P Chevènement, ministre de la défense nationale, s'inclinaient-ils sur la tombe de l'un à Nîmes et méprisaient-ils la tombe de l'autre ?

         Parce que le premier était un officier supérieur d'état-major et l'autre un simple lieutenant, cependant héros reconnu de ses pairs, décoré sur le terrain, et ancien FTPF, de surcroît ?

         Le massacre de la rue du Faubourg Saint-Antoine par les Versaillais serait-il monstrueux et, par  contre, le sac de Bab-el-Oued par l'Armée française, suivi de la fusillade de la foule à la Grande poste d’Alger, le 26 mars 1962 par des troupes françaises seraient, eux, justifiés ?

         En un mot, quel intérêt ont les "séparatistes’’, comme  De Gaulle lui-même qualifiait les Communistes, à continuer à raviver cette plaie qui entretient la division entre Français ? Dans quel but se glorifient-ils d’une « victoire » qu'ils auraient obtenue le 19 mars 1962 en Algérie en s’alliant au FLN, ennemi de la France ? N’oublions pas que leurs prédécesseurs ont approuvés et contresignés la répression de Sétif, organisée par leurs ministres en 1945, ainsi que le rapport du Général Tubert, député communiste et maire d'Alger...

         Les Communards s’insurgeaient contre l’abandon par les Versaillais de l’Alsace-Lorraine aux Prussiens et, de la même façon, les tenants de l’Algérie française, parmi lesquels l’Organisation Armée Secrète, se dressaient contre l’amputation et l’abandon d’une partie de la population et du territoire national français au mépris de la parole donnée !

         « L’Égalité Républicaine » est-elle respectée dans le traitement de ces deux évènements tellement similaires ?

            N’est-il pas temps de renoncer à opposer les Français à d’autres Français et à les dresser les uns contre les autres ? N’est-il pas temps de cesser jeter de l‘huile sur le feu pour sacrifier à une idéologie obsolète et, ainsi, faire marcher le fonds de commerce d’officines aux intentions obscures ?

            N’est-il pas temps de mettre au musée les rancunes et les rancoeurs partisanes et subjectives ?

            Ne serait-ce pas du DEVOIR de notre Ligue de Défense des Droits de l’Homme de traiter à égalité tous les Hommes victimes des actions d’autres Hommes ?

            Pourquoi faire des différences entre des actions, « mauvaises » selon certains, mais mises « à la mode » et d’autres, « mauvaises » selon d’autres, mais tout aussi dignes de voir leur valeur historique commémorée ?

         Où est, dans tout cela, l’honnêteté intellectuelle ?

            N’est-il pas temps de ranger ces deux évènements côte à côte dans notre Histoire ?

            Serait-il injuste que vous souteniez toute initiative et particulièrement un projet de loi permettant la construction de monuments commémoratifs ainsi que les cérémonies visant à rappeler à la postérité que des femmes et des hommes, français de toutes origines, étaient tellement attachés à leur terre de naissance et aux valeurs de la France éternelle qu’on leur avait inculquées qu’ils se sont dressés contre le pouvoir politique qui trahissait ses engagements solennels et que certains d’entre eux ont sacrifié leur vie à leur idéal ?

            Croyez bien que la communauté des Français rapatriés - qui pâtit encore de trop nombreux préjugés et qui souhaite voir disparaître enfin toute discrimination à son encontre vous en serait reconnaissante.

Pour le CRI, Jacques TORRES, président.

www.lecri.net

LE CRI le 03/09/2010.

Collectif des Rapatriés Internautes

Le PORT,

50480 CARQUEBUT

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         Est il besoin d'un projet de loi ? Ces faits historiques ayant été amnistiés ce que la loi n'interdit pas est autorisé dans un Pays de Droits il en fut de même pour la commune de Paris et aussi les guerres civiles de Vendée ....

A votre Avis ?   JF Paya A redaccion del periodico http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article1808 

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Droit de Réponse:

Réponse d un légiste

"Très juste en outre si le texte était repoussé cela créerait de facto une interdiction qui n'existe pas dans l'état actuel des choses donc texte inutile voir dangereux!" Jean Louis

Retour coups de cœur. 

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14 octobre 2010

3 JOURS DE REVE

Le passé retrouvé un instant

         Un des grands bonheurs de cette vie, c'est l'amitié; et l'un des bonheurs de l'amitié, c'est d’avoir à qui confier un secret.

         Ce séminaire de trois jours vécu à Rosas, sur la rive nord de notre mère Méditerranée, a été reconstitué sur le modèle de ce qu'était notre vie de tous les jours « là-bas ».

         Là-bas, sur la rive opposée de cette mer dont la ligne d'horizon, mélangeait le bleu de son eau avec l'azur du ciel.

         Ce séminaire a réveillé en nous notre « vrai » nous, déjà chanté tristement et avec passion par notre Édith Piaf nationale qui s’adressant à Dieu lui demandait pour notre Marcel Cerdan «  Laissez-le moi, mon Dieu, encore un peu... ».

         Nous, aurions modifié le « LE » par le « LA » en remplaçant notre grand Marcel, qui ne nous en aurait pas voulu le moins du monde par NOTRE ALGÉRIE.

         Trois jours de rêve que nous aurions volontiers prolongés pour goûter pleinement cette reconstitution de notre ambiance et de notre art de vivre, que nous avions oubliés.

Le retour au quotidien de la réalité est pénible.

         Il nous faut aujourd'hui, étaler au grand jour nos problèmes, les quantifier et les appeler par leurs noms, sans crainte de choquer nos adversaires d'en face, car nous subissons en temps trop longtemps, l'inertie, le « j'm'en foutisme » et le « demain, on rasera gratis ».

C'est fini (N,I= NI) maintenant. Place à l'action de masse car nous ne disposons plus que de quelques mois pour étaler nos revendications et nos aspirations.

         Il nous faut négocier le plus rigoureusement et le plus judiciairement possible, notre puissance de feu élective et sélective. Devenons, tout comme eux, des marchands de tapis dans le souk de l'Assemblée.

         Encore, nous faut-il aller en rangs serrés à l'affrontement et mettre au dessus de nos têtes des boucliers assemblés tout comme le faisaient les légionnaires Romains qui emboîtaient les leurs pour former une carapace de tortue les mettant ainsi à l'abri des projectiles de toutes sortes, lancés par leurs ennemis.

         Nous ne pouvons plus nous permettre de perdre du temps à nous battre comme Don Quichotte, contre des moulins à vent... et à paroles,

         Maintenant, il nous faut passer aux actes, et dans les impératifs du moment en suivant le planning rigoureux que nous auront établi nos juristes. En voici dans le désordre et en vrac nos priorités:

1- INDEMNISATIONS: Selon l'ANIFOM, nous aurions perçu 56% de l'estimation faite par ses soins lors de notre arrivée en 1962.

Nos spécialistes financiers USDIFRA, disent que nous n'avons reçu que 36% de la dite estimation. Soit une différence de 20%.

2- RASSEMBLEMENT unifié et total de toutes les associations encore trop dispersées pour des raisons de prédominance qui échappent au commun des repliés dont je fais partie intégrale. (Voir la liste non exhaustive des associations de repliés ou rapatriés sur GOOGLE et les aiguillonner dans le sens de la réalité, par un tsunami de lettres)

3- RENOUVELLEMENT des vieux dont je fais partie, par adhésions en masse à nos associations réunifiées de nos enfants et petits enfants dont la mémoire est savamment entretenue par les authentiques historiens que nous sommes pour eux, (pas les faux jetons menteurs et falsificateurs actuels de nos livres d'histoire ou ceux qui se reconnaîtront d'eux-mêmes, suivez mon regard).

4- CRÉATION d'une commission d'organisation de nos remémorations (Massacre de la rue d'Isly à Alger, des harkis fidèles, assassinat de nos icônes martyres de notre résistance et du 5 Juillet 1962 à Oran ….entre autres

5- RECOURS contre la FRANCE: Chacun d'entre nous a des revendications relatives à la dépossession, au vol de nos biens là-bas par un état voleur et un état complice et avaliste du premier par son silence assourdissant, et aussi pour tous et ceux qui n'avaient pas grand chose, le PRETIUM DOLORIS pour l'abandon et le saccage de nos cimetières, la perte de nos parents, morts de tristesse et de peine de leur déracinement et leur immersion dans la misère ici en France et pour la perte de tout ce qui faisait notre joie de vivre et...de mourir lorsque nous étions chez nous, LA-BAS sur notre terre, dans notre mer et sous notre soleil.

         Ce qui suit, n'engage que moi et beaucoup pensent comme votre serviteur. Bon nombre de certaines associations bien connues, se pavane en croyant au leurre des décorations, autour de leurs chimériques aspirations.

         Nous ne croyons plus en ces associations-là, lesquelles ne retrouveront leur crédibilité à nos yeux que le jour où elles prôneront le rassemblement pour... « la lutte finale » .

Le 14 octobre 2010

salas-pierre@bbox.com

RETOUR PIERRE SALAS.

         La nature est une œuvre d'art, mais Dieu est le seul artiste qui existe, et l'homme n'est qu'un arrangeur de mauvais goût.

14 octobre 2010

LE HERISSON - DE L'AUTOMNE 2010

HERISSON_3    HERISSON__toile

Mieux vaut essuyer la larme du paysan que d'obtenir cent sourires du ministre.

         Votre HERISSON est un animal peu farouche, il est bien connu, Attendrissant quand il est apprivoisé mais redoutable quand il hérisse ses piquants et se met en boule. Ce magnifique et paisible petit animal ne demande rien de plus que de se nourrir des insectes nuisibles dans votre jardin. Il peut même s'apprivoiser dans certains cas...Mais ne lui cassez pas les c.........! Car comme on dit : Qui s' y frotte s' y pique!

Il vit le jour ou la nuit et se repose là où il se sent bien.

         

         Mais la vie de ce hérisson-là, n'est pas facile. En effet il est allergique à la bêtise humaine, au sectarisme, aux idées toutes faites, aux tentatives d'escroqueries en tous genres qui pullulent sur la toile, mais surtout aux partis politiques de tous bords qui se déchirent en proposant toujours le contraire du choix de l'adversaire, pourvu qu'ils se singularisent soi-disant, par leurs divergences politicardes.

         En effet et tous autant qu'ils soient, ils ne savent plus respecter les lois de la parole donnée au moment de leur cour assidue aux électeurs Français auxquels ils leur promettent la lune. Un célèbre proverbe espagnol traduit en français, dit ceci : « Prometer hasta el meter ou Promettre pour mieux te le mettre! »

Les capacités d'écoute, d'humanité, de gentillesse, de disponibilité et de courtoisie, sont des qualités qui ne font plus partie du vocabulaire d'un élu de la Nation de quelque bord qu'il soit.Le seul langage où ils excellent autant soient-ils, c'est la langue de bois.

         On arrive parfois à regretter les tribunaux du peuple et la justice expéditive de 1789.

         Un exemple ? Faites comme moi et rendez-vous à cette cour du roi Pétaud, (Cette expression qualifie une collectivité où règne le désordre, le plus complet) qu'est devenue l'assemblée Nationale sensée représenter nos aspirations, avec 577 membres, dits députés, élus au suffrage universel avec nos voix, dont le rôle principal : discuter et voter les lois françaises, passe souvent au second plan.

         On se croirait dans une basse-cour , où caquètent toutes sortes de volailles, certaines font même la roue comme des paons, les unes font semblant d'écouter en dissimulant mal leur ennui et leurs bâillements agacés cachés derrière leur main, Les autres invectivent les orateurs impuissants à se faire entendre et s'exprimer. D'autres encore chahutent et font claquer leurs pupitres pour perturber la séance de cette assemblée, au grand dam du président Accoyer qui ne cesse de les rappeler à l'ordre. C'est cela la France, Notre France? C'est cela, nos représentants ?

         Seule la presse « people » les intéresse et les font rêver d ' y figurer un jour. Mais il faut bien trouver quelque part de quoi payer aussi ces gugusses , leurs appartements de fonction, leurs voitures avec chauffeurs de maîtres, et leur train de vie, non ?

         Alors, on fouille dans la boite à Pandore d'où l'on nous sort de nouveaux impôts aussi injustes les uns que les autres en espérant ainsi combler le trou de la Sécu et autres organisme soit disant humanitaires, se prélassant aux dépens des pauvres cons que nous sommes.

         Est-ce pour cette France- là, que nous nous faisons tabasser dans les cités sensibles? Est-ce pour cette France-là, que nous nous laissons massacrer ou caillasser sans réagir? Est-ce pour cette France-là, que nos forces de l'ordre, se font tirer comme des lapins, sans avoir le droit de se défendre même sous couvert de la légitime défense, laquelle pour le coup, deviendrait « illégitime défense » pour les MRAP, LICRA, SOS RACISME (Anti BLANCS et anti Eric Zemmour, un vrai journaliste, lui! ) ou autres organismes salopards» Pauvre France et pauvres de nous, où allons-nous?

         Peut-être suis-je une bestiole rêveuse ou idéaliste « Vieille France », mais voyez-vous cet irrespect à notre égard et ce dédain que nous manifestent ces gens de peu, me révulsent et me hérissent et là, voyez-vous je deviens haineux et agressif.

         Alors comme il n'est pas encore interdit de rêver et si devenant subitement ambitieux je décidais me présenter à l'une de nos élections nationales (députés, maires, présidents de région ou Président de la république) je crois que mon programme se déroulerait à peu prés comme suit:

         Je commencerai par étudier les propositions de l'éventail des candidats depuis l'extrême gauche, jusqu’à l'extrême droite, en passant par le centre. 

Probablement qu'il y aurait quelques bonnes idées, au sein de ce galimatias, à glaner chez ces différents partis concurrents, et en sélectionnant les meilleures, nous obtiendrions ainsi un éventail idéal d' aspirations des Français de toutes races et de toutes religions,et de toutes tendances, pour vivre dans un monde... irréel peut-être, mais merveilleux sans doute.

Contrairement à certaines idées diffusées, les portes de l’immigration ne seraient pas fermées, ni aux gens du voyage, ni à personne, mais les aspirants à l'honneur de devenir « Français » devraient subir un permis de « bonne conduite et de respect des traditions de leur pays d'accueil ». Ce serait le prix à acquitter pour devenir Français à part entière et bénéficier des droits et des devoirs se rattachant à cette noble appellation contrôlée.

         Plus besoin de ces MRAP, LICRA, SOS RACISME et autres aspirants aux subventions et aux dons. Le respect de chaque religion serait assuré, les signes ostentatoires supprimés et tous ceux qui refuseraient de se soumettre à cet examen facile en soi, seraient impitoyablement refoulés vers leur pays d'origine sans possibilité d'appel et avec un grand coup de pied de (coup franc de réparation) rugbyman tiré entre les poteaux fessiers.

         Ceux qui par la suite, enfreindraient les règles de bonne conduite préconisées par la Bible, le Coran ou la Thora, subiraient la peine appropriée et préconisée par leur propre religion: oeil pour oeil, dent pour dent. Vous verriez à quelle vitesse, tout rentrerait dans l'ordre et combien nous serions fiers d'être cités en exemple dans le monde au lieu de provoquer des sourires ironiques sur notre incapacité réactive.

         Mais en attendant, le surendettement s'aggrave et les ménages surendettés sont de jour en jour plus nombreux. Ce surendettement touche maintenant des personnes âgées fragilisées et insolvables. La plupart des rapatriés d'Algérie sont la cible privilégiée des banques, des organismes financiers et des sociétés de recouvrement, peu recommandables. En l'absence de ressources et à des âges avancés, seul un geste de la Banque de France pourrait effacer ces dettes de cette catégorie de surendettés, eux-mêmes créanciers d'état de la France.

         Nous reviendrons bientôt à nouveau sur cette situation. En attendant, fourbissez les seules armes dont nous disposons: nos bulletins de vote et notre union tous syndicats de repliés confondus derrière l'étendard de notre renouveau.

Pour bien gouverner un État, il faut éloigner les beaux parleurs. Ils sont dangereux. CONFUCIUS

TOUJOURS A VOTRE SERVICE
LE HERISSON

Retour coups de cœur.

11 octobre 2010

LES BARBOUZES

« Les Justes meurent comme des chiens ; les crapules ont leur chance. C’est un monde totalitaire déserté par toute transcendance. Le Mal n’y est pas un scandale mais la règle commune. » (Commandant Hélie Denoix de Saint Marc, officier putschiste du 1er REP)

            La lutte contre l’OAS s’intensifiant et se confondant désormais avec celle contre la population européenne toute entière, le gouvernement gaulliste décida, à l’appui  d’innombrables escadrons de gendarmerie mobile (gendarmerie rouge) et  de Compagnies Républicaines de Sécurité, d’envoyer en Algérie une nouvelle race de « policiers ».

            Leur mission était claire : noyauter l’organisation afin d’obtenir les renseignements indispensables  qui mèneraient à l’arrestation des cadres du mouvement « subversif ».

Ces nouveaux « policiers » avaient rejoint en novembre 1961 les rangs du « Mouvement pour la Communauté » (MPC) qui deviendra, pour les besoins de la cause, « Mouvement pour la Coopération », organisme de lutte anti-OAS.

Pour eux, « l’Algérie française » n’existait plus depuis que s’étaient ouverts les  pourparlers de Melun (25/29 juin 1960) et il importait désormais qu’ils débouchassent rapidement sur un « cessez-le-feu » et une indépendance inéluctable…

De Gaulle avait nommé le sinistre Jean Morin à la Délégation Générale et confié le commandement des troupes à Alger, Oran et Constantine à « ses hommes à lui » Ces généraux d'opérette, s'ils n'étaient point brillants sur le plan professionnel, avaient l'avantage d'être sûrs. Une étoile supplémentaire avait converti Massu à la discipline et une brillante promotion l'attendait en Allemagne...            

A Alger, le colonel Debrosse, responsable du maintien de l'ordre, faisait merveille. Acharné à réduire, « par tous les moyens » la résistance des Européens, il s'était spécialisé dans la torture contre les membres de l'O.A.S. et n'hésitait pas à participer en personne aux interrogatoires et aux sévices en tous genres, y compris sur les femmes. Il était secondé admirablement, dans cette entreprise de destruction des volontés et des corps par son acolyte, le commandant Laporte, ainsi que par quelques civils sans scrupules, alléchés par les primes et le « profil de carrière sécurisant » que leur avait assuré le Chef de l'Etat.

            Le président du MPC s’appelait Jacques Dauer ; la délégation d’Alger était présidée par Yves Le Tac (qui échappera à trois attentats de l’OAS), secondé par un secrétaire général actif : Lucien Bitterlin. D’autres responsables avaient pour nom : Jacques Focart, André Goulay… et le Ministre Frey, en personne.

Dauer, aux ordres directs du Ministre de l’Intérieur, Louis Joxe,  avait toute latitude pour organiser, sur place, une « troisième force » pro-française, dont le but  était de promouvoir, après l’indépendance, une coopération franco-musulmane. A cette fin, d’importants fonds, directement versés par la Délégation Générale, lui étaient alloués…

            Pour obtenir cette « troisième force », il fallait créer dans les grandes villes d’Algérie un sentiment de peur et d’extrême confusion au sein de la population européenne en fomentant des attentats contre les intérêts français, les biens et les personnes et en attribuant à la seule OAS la responsabilité de ces actes terroristes… Le but avoué : détourner la masse des « criminels » de l’OAS.

Cependant, ces opérations -notamment de plastiquage- devant se dérouler de nuit et l’instauration du couvre-feu de minuit à cinq heures du matin, ne permettant pas de se déplacer sans risque dans les villes, armes et laissez-passer mentionnant de fausses identités allaient être fournies par la Sécurité militaire. Les barbouzes étaient nés.

            Sans mandat officiel, ces nouveaux « policiers » étaient recrutés dans les milieux les plus divers. C’était pour la plupart un ramassis de repris de justice, d’hommes de main en chômage, de Vietnamiens attirés par les primes, de marginaux et de truands comme Jean Augé et le proxénète Georges Boucheseiche, ancien de la Gestapo française. Tous ces gens avaient été attirés par des primes alléchantes, confortés de surcroît dans cette mission par un sentiment de puissance et d’invulnérabilité que cette « marginalité républicaine » leur conférait et possédant, comme l’avait indiqué « France-Soir » du 30 novembre 1961, « carte blanche pour liquider l’OAS ». C’était des gens « décidés à en découdre », capables de résister aux coups de l’OAS mais aussi de lui livrer bataille par les armes et, surtout, par la récolte de renseignements qui étaient, sois, immédiatement exploités, sois, transmis à la Sécurité militaire…

            D’autres chefs viendront renforcer, sur place, les effectifs : l’avocat Pierre Lemarchand et l’écrivain Dominique Ponchardier ainsi qu’une bande de truands auxquels on donnera une carte du SAC (Service d’Action Civique).

            Dans « France-Soir » du 2 décembre 1961, sous le titre « Les « barbouzes » arrivent », Lucien Bodard, définissait leur mission :

« Très prochainement, les autorités vont employer les principes de la guerre secrète contre l’organisation de l’Armée Secrète (OAS)… L’objectif c’est de décapiter l’OAS en arrivant à détecter et à capturer les 10 hommes qui, à eux seuls, l’ont crée et l’animent… En réalité, les événements de ces derniers mois ont prouvé que le gouvernement était trahi dès qu’il voulait faire procéder à l’arrestation des chefs de l’OAS en se servant des moyens normaux… Cette force de choc sera indépendante. Les nouvelles formations anti-OAS ne feront partie d’aucune hiérarchie classique. Ce seront des organismes autonomes, sans sujétion à l’égard des autorités normales, agissant par leurs propres moyens et ne dépendant que des instances les plus hautes. Ils agissent largement en dehors de l’armée et de la police.

Avant tout, cette nouvelle force sera secrète. Un secret absolu couvrira les activités et surtout l’identité des membres des formations anti-OAS. Cette force appliquera les méthodes des commandos et de la guerre secrète. Il s’agira non seulement pour elle d’avoir des « tuyaux » mais de les exploiter immédiatement et de façon décisive. Tout se passera sans papiers, sans rien. Les transmissions et les communications seront réduites au minimum, de façon à ne pas donner l’alerte. »

            Cet article qui souleva l’indignation et l’inquiétude de la population européenne d’Algérie sous-entendait, en réalité, qu’il ne s’agissait pas, là, des barbouzes déjà en place et que les « Delta » du Lieutenant Degueldre, à Alger, traquaient sans répit,  mais d’une nouvelle vague d’arrivants bien plus redoutables : la « force C », préparée en grand secret par Michel Hacq, directeur de la Police Judiciaire au ministère de l’Intérieur. Assimilés aux barbouzes en raison de leur objectif et de leurs méthodes, c’étaient des fonctionnaires (200 commissaires et officiers de police soigneusement choisis) agissant en secret mais dans la légalité, exactement comme ceux de la Sécurité militaire. Quatre mois plus tard, ils devaient « décapiter » l’OAS.

            Ces hommes étaient chargés de faire du contre-terrorisme, c'est-à-dire des plasticages, de réaliser des interrogatoires musclés au cours desquels la torture sera utilisée contre les Français d’Algérie soupçonnés d’appartenance à l’Organisation et de transmettre les renseignements recueillis par le FLN (désormais devenu allié) sur l’OAS.

            Tout sentiment de clémence et de pitié leur était étranger, et ils n’étaient sensibles qu’à l’intensité des sévices de toutes sortes dont ils excellaient et de la torture, celle qui faisait vibrer les nerfs les plus éloignés, qui enserrait dans son réseau toutes les régions du corps, qui se perpétuait, enfin, régulière et égale, avec une sensation d’éternité comme celle qui dût accabler les damnés précipités dans les flammes sans fin.

            Dès lors la répression s’abattit sur les Français d’Algérie, déclenchant indignation, colère, terreur même… Coupables, suspects et innocents étaient soumis aux mêmes interrogatoires, aux mêmes sévices…

         Les fiches médicales que les médecins établissaient auprès des victimes –quand ils réussissaient à les approcher !- signalaient à peu près toutes ceci : « Etat absolument catastrophique et impressionnant ! Couvert de plaies, traces rouges aux poignets, ongles boursouflés, brûlures électriques. Le sujet est très « asthénié », marche difficilement, présente des troubles auditifs et urine du sang. Il est constaté chez lui des plaies rectales qui n’ont ni le siège, ni l’aspect de fissures spontanées. » 

Les tortures n’épargneront ni les adolescents, ni les femmes, telle Mme Salasc, mère de cinq enfants, femme d’un chirurgien estimé. Elle fut arrêtée (et sa mère avec elle) dans la nuit du 8 au 9 septembre 1961 sous prétexte d’avoir hébergé des membres de l’OAS dont le colonel Godard. Des sévices affreux furent pratiqués sur elle par les sbires du colonel Debrosse. Face au « sanguinaire » en personne (c’est ainsi que les algérois avaient surnommé Debrosse), elle fit preuve d’un digne courage, soutenant son regard de fauve et ne livra pas son secret.

         Pour limiter l’effet du scandale, Mme Salasc fut transportée à la clinique Lavernhe afin d’y recevoir des soins appropriés à l’état où elle avait été mise, tout en restant sous surveillance policière. Debrosse se livra alors à un chantage : l’affaire sera close sans suite, si le Professeur Salasc accepte de signer un certificat médical attestant « d’une affection chronique » pour justifier le séjour en clinique, et s’il ne porte pas plainte. Le Professeur refusa. Rentré en France, Debrosse obtint aussitôt ses étoiles de général. Tout comme son compère Katz, surnommé « le boucher d’Oran », promu général d’Armée (5 étoiles). De Gaulle savait payer ses séides…

« Il y a des hontes à côté desquelles mourir n’est rien ».

         L’OAS ne pouvait demeurer inerte face à ces exactions. C’est ainsi que le 29 janvier 1962, une bombe de très forte puissance, particulièrement soignée par le Lieutenant Degueldre, explosa dans la villa « Andréa » qui abritait l’équipe d’Alcheik, la plus dangereuse avec ses Vietnamiens, en tuant dix neuf et amenant le rapatriement des survivants en métropole.

         La presse progressiste et de nombreuses organisations « humanitaires » s’étaient élevées, en France, contre les interrogatoires pratiqués en Algérie par l’armée sur les terroristes du FLN. Elles avaient alors obtenu la création d’une commission de sauvegarde et un droit d’enquête à leur sujet. Dès lors, le FLN était devenu la victime et les parachutistes, les assassins ! … Par contre, elles s’étaient généralement abstenues de critiquer ou de révéler au public les affreuses tortures pratiquées sur une vaste échelle par le FLN, tant sur les Européens que sur la population musulmane pour la soumettre à sa volonté.

Aujourd’hui, elle demeurait muette sur les tortures infligées par une certaine police contre les membres et les sympathisants de l’OAS qui se battaient uniquement pour demeurer Français sur une terre française.

         Où étaient les articles tonitruants de l’Humanité, La Croix, Témoignage Chrétien, l’Express, le Monde… qui s’étaient découverts des dons de « défenseurs de la morale » ?

Que faisait Jules Roy, lui qui fut l’un des plus virulents proscripteurs des méthodes employées par l’armée contre les « pauvres petits fellagha » ? Il ne s’agissait pourtant pas d’égorgeurs, d’écorcheurs et de violeurs d’enfants qui se trouvaient en ce moment entre les mains des bourreaux, mais de ses compatriotes, d’hommes de sa race, qui avaient, eux, le tort de trop aimer leur pays !

Aucune voix, alors ne s’était élevée pour demander à nouveau la création d’une commission de sauvegarde et un droit d’enquête. Leur silence ne fut, en fait, qu’une vile approbation.

« Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants : c’est l’indifférence des bon »  (Martin Luther King)

José CASTANO

(joseph.castano0508@orange.fr)

Retour JOSEPH CASTANO.

« L’art de gouverner n’a produit que des monstres » (Louis Antoine de Saint-Just)

- Protestation du corps médical d’Oranie :

http://www.algerie-francaise.org/katz/compte-rendu.shtml

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Année 2010 : 10e CEREMONIE NATIONALE EN HOMMAGE AUX HARKIS

« Si je suis élu Président de la République, je veux reconnaître la responsabilité de la France dans l’abandon et le massacre des Harkis et d’autres milliers de « musulmans français » qui lui avaient fait confiance, afin que l’oubli ne les assassine pas une nouvelle fois. » (Nicolas SARKOZY aux représentants harkis réunis au siège du candidat de l’UMP – 31 mars 2007)

Cependant, en 2010, rien n’a été accompli, sous sa présidence envers les harkis et, pour la 4e FOIS depuis son élection à la Présidence de la République, Nicolas SARKOZY ne s’est pas associé à la 10e cérémonie en « Hommage aux Harkis »

Un hommage de la Nation auquel il n’a jamais assisté depuis sa création en 2001 !

-                      Cliquez sur ce titre : - LE  MASSACRE  DES  HARKIS –

Et sur cette vidéo réalisée par Roger Holeindre et présentée par Jean-Pax Mefret :

03:21

- Le calvaire de Zohra et Hamid des enfants de Harkis qui campent devant l'assemblée nationale depuis 18 mois – Cliquez sur : | Lire la suite |

- Le rendez-vous de l’honneur : http://www.rnfaa.com/page24.php

- Manifestation de soutien aux 2 enfants de Harkis qui campent près de l'assemblée nationale : Mardi 16 novembre, de 10 heures à 19 heures, place Edouard-Herriot. Patriotes, pieds-noirs, harkis, anciens combattants, soyez solidaires !

Vous pouvez joindre Zohra au : 06 09 31 60 17.

- Manifestation Harki, Pied-noir  devant la préfecture de Montpellier.
Rushs du film de Charly CASSAN "50 ANS L'EXODE" (En cours de réalisation)

Albert PELICAN, en compagnie de harkis, s’enchaîne aux grilles de la Préfecture de Montpellier.

http://www.facebook.com/l/0ccf18QSXg3jFUBZ0TDYndj-v9A;www.youtube.com/watch?v=8qiY36PBhXo

Albert PELICAN. Tel. 06 63 43 24 72 ou 06 84 91 19 81

e-mail : albertpelican@orange.fr

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- Les harkis rendent hommages aux officiers qui les ont aidés.

http://monharki.com.over-blog.com/article-les-harkis-rendent-hommages-aux-officiers-qui-les-ont-aides-49688486.html

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- La vidéo qu’il faut absolument visionner et transférer – Cliquez sur le lien : EXCLUSIF – « Hors la loi » : la vidéo qui rétablit la seule « vérité historique »

- http://echodupays.kazeo.com/ACTUALITE/HORS-LA-LOI-ET-FAUSSAIRES,a2011230.html

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- Alors que les médias rappellent quotidiennement l’enlèvement de deux journalistes en Afghanistan et qu’un comité de soutien a été créé pour leur libération, nous rappelons également que depuis le 19 mars 1962, cela fera, au 31 octobre 2010, 17653 jours que des milliers de Français d’Algérie ont été enlevés dans la plus grande indifférence sans que les « bonnes consciences » de ce monde n’élèvent la moindre protestation. Ne les oublions pas.

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1 octobre 2010

BENI - SAF

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Embouchure TAFNA

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Plage de RACHGOUN

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Retour Villes et Villages d'Oranie. 

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1 octobre 2010

BELLE-COTE

25 septembre 2010

BEDEAU

            Le village créé en 1883 sous le nom de Ras-el-Ma rattaché à la commune mixte de Le Telagh reçoit le nom de Bedeau en hommage à Marie Alphonse Bedeau (1804/1863) général de l’Armée d’Afrique.

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Photos 2014 transmises par un correspondant

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La gendarmerie en 2014

La gendarmerie.

Retour Villes et Villages d'Oranie.

19 septembre 2010

NOTRE VIE "LA-BAS" 8

Pierre Salas- CHAPITRE 8-

L’EXODE

" Plus la tristesse creusera profond dans votre être, plus vous pourrez contenir de joie. "Kalhil Gibran.

         Je ne veux pas reprendre l’histoire de la guerre d’Algérie. Chacun a pu la lire  à travers des revues spécialisées peu objectives certes car autrement elles auraient été interdites de parution par la censure, mais suffisamment documentées pour en dresser les grandes lignes.

         Dés Juin 1961 les événements s’accélérèrent brutalement. Les accords d’Evian furent signés le 19 Mars 1962, date honnie et infamante entre toutes et seulement à ce moment, on commença à réaliser et à comprendre que c’était foutu. On nous avait roulé dans la farine et quand je dis ON, c’est de toutes les communautés dont je parle.

         La vie économique s’arrêta brutalement et commença alors progressivement l’exode vers

la France

des européens et des musulmans fidèles qui avaient eu le tort de croire en la parole des bradeurs et des camelots qui nous gouvernaient.

         Personne ne maîtrisait plus rien, une vraie politique de la terre brûlée commença sournoisement à s’instaurer. Les attentats par bombes, les représailles de tous les camps en présence, incitèrent bon nombre d’européens, dès Janvier, à partir en France, pour des...vacances.

         Renseignements pris, les uns... informés par certaines sphères gouvernementales de ce qui allait bientôt se passer, avaient bradé et liquidé la majorité de leurs biens à des Algériens opportunistes ou visionnaires.

          Les autres s’étaient servis du prétexte des vacances pour tenter de refaire quelque chose dans un autre environnement pendant qu’il était encore temps.

         Bien sûr ,au début, nous pensions que c’étaient des inquiets et des défaitistes qui baissaient les bras ,mais très vite, nous le devînmes tous et regrettâmes de ne pas avoir fait comme eux en temps voulu ,car maintenant, c’était trop tard et une toute autre histoire.

         Dés Avril 62 sur ordre du gouvernement qui avait pactisé avec les fellaghas au travers des dits accords d’Evian à propos desquels les Français d’Algérie n’avaient jamais été consulté, l’armée  changea d’ennemi et s’attaqua aux partisans de l’Algérie Française, autrement dit à tous les Pieds-noirs qui n’eurent d’autre recours que de se jeter dans les bras de l’O.A.S. Leur offensive n’avait plus lieu dans les djebels mais en ville et chez l’habitant. C’est là et à partir de là que la scission entre les communautés s’installa.

         Ce ne fût pas facile pour ce gouvernement de canailles de se faire obéir de toute l’armée, la majorité des militaires n’acceptant cet ordre que du bout des lèvres.

          Les partisans de l’abandon pour parvenir à leurs fins durent créer des unités spéciales formées de repris de justice (auxquels on promettait une remise de peine et un salaire stimulant), encadrés par les “barbouzes du SAC “ téléguidés au sommet par le sbire de service aux ordres gaulliens  le général Katz, commandant la place d’Oran lors des massacres du 5 Juillet 1962. Ce dernier  est mort récemment de vieillesse dans son lit. Peut-être a-t-il trouvé une place de choix aux  côtés de son mentor sur le barbecue de Satan.

         A partir de ce moment, nos jours dans ce pays étaient comptés. La vie était devenue intenable. Les attentats par bombes, les représailles de tous les camps en présence, devenaient notre quotidien.

         

         L’OAS commença par interdire à la population masculine de partir, mais dés que ses chefs principaux furent arrêtés,on ne sût plus qui était qui et qui commandait encore, si toutefois il restait encore ...”un pilote dans l’avion “. Ce fût la débandade dans leurs propres  rangs et le sauve-qui-peut général. Alors plus personne ne tint compte de cette interdiction, la fin prochaine de

la France

en Algérie étant devenue pour tous, une réalité.

         Le 26 Mars 1962, la fusillade et le massacre de la rue d’Isly à Alger, sonna le glas de l’Algérie Française. Des soldats soit disant Français, aidés par “la force locale “ mise en place par des voyous politiciens de bas étage,  sous prétexte d’un échange de coups de feu de pure invention, tirèrent sur une foule « désarmée » qui manifestait pacifiquement pour se solidariser avec le quartier Européen de Bab-el-Oued assiégé par l’armée.

         A partir de là, ports et aéroports furent envahis par une marée humaine hétéroclite, anxieuse et apeurée, chargée de valises, de sacs, de balluchons de linge, dans l’attente d’un hypothétique embarquement .Les voitures  étaient parquées n’importe où et n’importe comment, fermées et abandonnées et les clés jetées le plus loin possible ou dans les égouts. Certains les incendiaient volontairement.

         Combien de temps fallait-il attendre pour avoir la chance de quitter ce pays tant aimé ? Un, deux ou trois jours et même plus, parfois sans nourriture que celle dispensée par l’armée. Pour canaliser ces départs, cette dernière faisait de son mieux, car, en même temps, elle devait nourrir et protéger des milliers de personnes en attente  ,qui campaient n’importe comment pendant plusieurs jours avant d’embarquer à l’appel de leur nom.

         Destinations ? Marseille,  Port-Vendres ,Sète,  Paris ,Toulouse ,l’Espagne, qu’importe ,pourvu que l’on puisse vite oublier la peur du FLN ,de l’OAS, des gardes mobiles ,des CRS ,qu’on puisse ne plus avoir l’angoisse ,le goût de cendre dans la bouche et  sentir le spectre de la mort qui planait au dessus de chacun d’entre nous ,qu’importe pourvu qu’en atterrissant ou en accostant quelque part, n’importe où ,on oublie tout ça. Pourtant on savait que l’avenir qui  nous attendait  ,se présentait sous les plus sombres auspices et n’aurait rien de commun avec ce que nous avions connu ,mais au moins on sauvait notre peau , nos enfants et notre famille étaient à l’abri ,et après à Dieu va et Inch Allah....! (Pour les non initiés, c’était notre manière à nous aussi  de conjurer le mauvais sort).

         Une noria d’avions civils et militaires, de bateaux, d’embarcations et de vieux chalutiers,  fût organisée pour faire face à ce déplacement de masses. C’était démentiel! Les autorités, étaient débordées .Personne n’avait prévu un raz-de-marée d’une telle ampleur.

        Six ou sept mille personnes quittaient journellement le sol de ce qui allait devenir, dès le 5 Juillet 1962, le tombeau de l’Algérie Française, et celui de bon nombre de malheureux, qui n’avaient pu trouver de places pour rentrer en France avant .

         Si le “petit lac” à Oran pouvait parler, il nous dirait ce que sont devenues les milliers de personnes disparues. On ne pourra jamais pardonner et absoudre ces assassins et ces  responsables de ce génocide. Ils n’avoueront et ne reconnaîtront jamais leur responsabilité de ce crime contre l’humanité qu’ils ont perpétré. Mais un jour ils auront tous des comptes à rendre à l’Histoire, aux hommes et surtout à Dieu.

         Vers la fin de 1961, un ministère aux rapatriés avait été créé, pour faire face au grand maximum à 200.000 ou 300.000 réfugiés, car nos gouvernants pensaient que seulement une faible proportion d’européens, quitterait le pays.

         Une fois de plus, ces éminents statisticiens s’étaient bien fourvoyés et c’est à plus d’un million de personnes qu’ils eurent a faire face en un laps de temps réduit, car “ les cris de haine étant les derniers mots d’amour “ comme le chante si bien le grand Charles  (lui ) Aznavour , les Pieds Noirs,(dans leur majorité ) les avaient poussés  en fuyant vite  le pays qui les avait vu naître et qu’ils avaient passionnément aimé, sans un  regard derrière eux, sauf pour s’assurer qu’on ne venait pas les poignarder... une nouvelle fois dans le dos ...!

         Pendant ce temps les banques durcissaient leur position ,le commerce s’effondrait les  notaires ne passaient plus un seul acte d’acquisition ou de vente, les effets de commerce n’étaient plus honorés, plus personne n’acceptait de chèques,. C’était l’époque du n’importe quoi, du  chacun  pour soi, du sauve qui peut et  du cours vite et advienne que pourra !

         Nous primes à notre tour la pénible  décision de tout plaquer et de partir comme tout le monde. Le 2 Juin, ma mère, mon jeune frère et ma sœur d’adoption réussirent à monter à bord d’une caravelle et atterrirent à Marseille, où ils furent accueillis par des parents arrivés avant eux et domiciliés à Ceyreste (BdR). Mon père, les rejoignit quelques jours plus tard, en ayant la chance d’embarquer avec sa voiture depuis Oran et de là, après les avoir récupérés, partit vers l’Espagne où il avait envisagé  un moment de s’établir.

         Je ne sais plus comment le reste de mon imposante famille quitta l’Algérie, mais ce que je sais ,c’est que tous mes oncles et cousins se retrouvèrent disséminés aux quatre coins de France, les uns  du côte de  Pau , les autres entre Nice, Lyon, Béziers, Chartres. Il nous fallût des mois pour avoir des nouvelles les uns des autres, et des années pour nous rencontrer et parfois seulement, hélas à l’occasion des funérailles familiales.

         Pour ma part, le 8 Juin, j’avais accompagné mon épouse, mes deux garçons et ma belle-mère à Oran, où avec beaucoup de chance, je réussis à les faire embarquer sur un bateau en partance pour Alicante , sous le regard inquisiteur, suspicieux et ironique de gardes mobiles jubilatoires et vindicatifs , lesquels jusqu’au dernier moment se montrèrent parfaitement odieux envers nous, nous interdisant ,par exemple, d’accompagner notre famille sur le pont du navire, et de les aider à monter leurs bagages ,laissant les femmes et les personnes âgées se débrouiller à les porter comme elles pouvaient  ,sans personne  pour s’en inquiéter.

         Imaginez dans quelles conditions se déroulait la séparation pour ces mères surchargées de  valises, les enfants accrochés à leurs basques, certaines obligées de courir derrière eux pour  qu’ils ne s’égarent pas. Elles allaient partir sans pouvoir embrasser une dernière fois leurs époux restés sur le quai ,empêchés par le service d’ordre, le pistolet mitrailleur braqué sur leur ventre ( ce fut mon cas aussi) , et ignorantes du sort qui pouvait attendre ces derniers dans les jours à venir. Nous savions  que ces gardes là, cherchaient à se venger comme ils pouvaient  des déculottées mémorables que quelques uns d’entre eux, subissaient de la part des Français partisans de l’Algérie Française.

         Ce sont ces attitudes là qui ont poussé certains Pieds-noirs désespérés à prendre les armes aux côtés de l’OAS, contre ceux qui étaient devenu les complices de nos ennemis. Je restais seul et livré à moi-même sur le quai, au paroxysme du désarroi et la haine aux tripes,  pendant que le bateau qui emmenait les miens, s’éloignait du port. Quand il ne fût plus qu’un point au loin, je me décidai la mort dans l’âme  et le coeur au bord des larmes à reprendre la route vers ce qui était encore ma maison pour quelque temps encore, et où je retrouvai mon beau père, dorénavant mon seul compagnon d’infortune,  pour les jours qu’il nous restait encore à passer en Algérie.

         Vers le 27 juin, le coeur saignant, je fermais la maison familiale et  les locaux de l’entreprise. Avec mon beau-père et encore deux ouvriers fidèles, nous avions fabriqué des conteneurs en bois pour tenter d’embarquer vers

la France

un  maximum  d’affaires indispensables selon moi à notre minimum vital dans l’inconnu qui nous attendait dans notre nouvelle vie. Ces conteneurs furent acheminés par la suite sur Arzew pour embarquement. Le 29 Juin, je réussissais à quitter à mon tour le sol natal, et le sort voulut que j’embarque également, par un heureux hasard, sur un bateau en partance pour Alicante, où au port, je retrouvai mon épouse et mes enfants, prévenus par télégramme de mon arrivée, par mon beau-père.

         En Espagne, ma petite famille et ma belle-mère, avaient été recueillis et hébergés par les quelques parents proches de mon beau-père, à Alcoy, petite ville située à

80 kilomètres

d’Alicante. Ce qui nous permit d’attendre dans des conditions correctes l’arrivée de mon beau-père.

         Ce dernier, dans l’espoir de sauver encore quelques maigres biens et malgré mon insistance, avait préféré différer son départ de quelques jours, plutôt que de rentrer avec moi.

         En effet, il se débrouilla à fabriquer et remplir un cadre supplémentaire de vaisselle et de mobilier, qu’il regroupa avec les autres sur le quai d’ Arzew, dans l’attente de leur embarquement sur un cargo à destination de Sète.

A suivre

Pour commander l’ouvrage

Mail: salas-pierre@bbox.fr

Tel: 04 68 52 08 99 et 06 63 53 98 55
18 Rue Edouard Bourdet. 66100 PERPIGNAN
Prix 25.00€ + 3.5€ de frais de port.

Retour tous les chapitres.

17 septembre 2010

IL ETAIT UNE FOIS BAB EL-OUED

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         L’auteur nous propose l’héritage de notre fortuné quartier, brossant à la manière des impressionnistes, les couleurs d’une amitié régnant en maîtresse absolue sur Bab-El-Oued. Son art consommé de la description des scènes pittoresques de la rue a su nous émouvoir grâce à des phrases empreintes de sensibilité et de nostalgie.

         En nous invitant, par la lecture de ce magnifique ouvrage, à revivre la prodigieuse histoire des gens de « chez nous », Hubert Zakine nous entraîne dans un tourbillon émotionnel, nous aidant à revisiter nos quartiers, nos cités, nos jardins, nos cafés… le décor de notre exceptionnel destin

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Retour HUBERT ZAKINE.

17 septembre 2010

31 RUE MARENGO

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         La casbah de la rue Marengo à la rue Randon possédait sa propre odeur, son propre langage, son propre peuple, ses propres coutumes et ses propres traditions mélange d’orient et d’occident. A mi-chemin de deux continents, ni tout à fait musulmane, ni tout à fait israélite, ni tout à fait européenne.... Elle était tout cela à la fois et c’était la raison qui la rendait si attachante. Pour les adultes et pour les enfants qui y trouvaient un champ d’investigation et de découverte à nul autre pareil.

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Retour HUBERT ZAKINE.

17 septembre 2010

MA MERE JUIVE D'ALGERIE

17 septembre 2010

HORIZONS BLEUS - LE CABANON DES GENS HEUREUX

17 septembre 2010

DIASPORA ET JUDAÏSME

17 septembre 2010

SIEUR DURAND D'ALGER

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Le destin fabuleux de Léon Juda Ben Duran.

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Retour HUBERT ZAKINE. 

17 septembre 2010

LE MASSACRE DES HARKIS

Document transmis par José Castano.

25 Septembre : Journée nationale d’hommage aux HARKIS

Une page honteuse de notre histoire…

« Les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre » (De Gaulle à Alain Peyrefitte lors du Conseil des Ministres du 4 Mai 1962)

            Héros pour les uns, traîtres pour les autres, l’histoire des harkis est mal connue des Français. Dans le langage courant, on désigne aujourd’hui sous le nom de harkis toutes les catégories de supplétifs de la guerre d’Algérie : harkis, moghaznis, Groupes Mobiles de Sécurité (GMS), Groupes d’autodéfense (GAD), unités territoriales et auxiliaires de la gendarmerie, à l’exclusion des appelés et des militaires sous contrat.

            C’est en janvier 1955 que, pour les besoins de guerre d’Algérie, virent le jour les premières unités musulmanes, en l’occurrence 30 goums de 100 hommes : les Groupes mobiles de protection rurale (GMPR), qui deviendront ensuite Groupes Mobiles de Sécurité (GMS), comparables à nos Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS).

            Le 5 septembre 1955, le gouverneur Jacques Soustelle créera les sections administratives spécialisées (SAS), chargées d’encadrer les zones rurales. Protégées par un maghzen de 25 à 50 moghaznis, 700 SAS seront créés et complétées par 30 sections urbaines (SAU). Elles contribueront à l’armement de 2000 villages en autodéfense. Les moghaznis seront 20 000, en 1962.

          Le 8 février 1956, les premières harkas destinées à participer aux combats, voient le jour. A partir de 1957, las de la tyrannie du FLN qui multiplie les sévices à l’encontre des populations autochtones du bled : enlèvements, rançons, égorgements, razzias sur les douars, sévices multiples et raffinés, les habitants vont se soulever et rejoindre en masse l’armée française. 114 GMS seront créés, soit 19000 hommes, ainsi que 700 sections administratives spécialisées et urbaines (SAS et SAU).

            En décembre 1958, à l’initiative du général Challe, le nombre des harkis passera de 28000 à 60000. Ils formeront d’efficaces groupes de combat œuvrant au plus près des soldats d’élite, paras et légionnaires et commandos. Par ailleurs, 2000 douars représentant 55000 hommes armés, seront placés en autodéfense, soit un total de 223000 soldats autochtones qui combattront sous l’uniforme français avec une efficacité et une ardeur reconnues de tous…

 

S’étant engagés davantage pour la défense de leurs familles que pour la solde, les supplétifs étaient opposés à la conception totalitaire du parti unique du Front de Libération Nationale (FLN). Ils faisaient confiance à l’armée pour faire évoluer l’Algérie dans un sens démocratique et égalitaire et, surtout, pour faire obstacle à la terreur du FLN qui s’imposait, notamment de nuit, dans les villages. Le rappel du général Challe en mars 1960 ne permit pas de mener à bien son projet de Fédération des Unités Territoriales et des autodéfenses, qui aurait constitué un parti français opposé au FLN.

 

         Fin 1958, la guerre est pratiquement terminée sur le terrain. Le FLN, exsangue, ne se maintient plus que par ses attentats sournois et barbares. R. MADAOUI, alors officier de l’Armée de Libération Nationale (ALN), rejoindra, comme sous-lieutenant, une unité régulière de l’armée française dans l’Ouarsenis puis, plus tard, les rangs de l’OAS. Il écrira : « L’espoir est si grand que la Wilaya IV (la plus puissante et la sienne) pavoise aux couleurs de la France, que les rebelles cessent les attentats et déposent leurs armes devant les mairies ». Ainsi, les fellaghas, eux-mêmes, sûrs de leur impuissance, brandissent des drapeaux français dans leurs repaires…

L’ex officier de l’ALN, Ali BOUZIANE, qui rejoindra les harkis du fameux « Commando Georges », unité crée par le Colonel BIGEARD, écrira sur ce point : « La population, qui était notre raison de combattre et notre soutien, nous abandonne. J’ai confiance en De Gaulle, et mes frères dans le maquis aussi. Nous avons été trompés, et l’Algérie heureuse, nous la ferons avec lui ».

         De Gaulle, désormais installé à l’Elysée, reçoit le Bachaga BOUALAM qui lui dit : « Mon général, donnez-moi 500000 harkis, et vous pouvez renvoyer tous les appelés chez eux ; je vous garde l’Algérie à la France. » De Gaulle ne répondra mot et, contre toute attente, se prononcera pour l’intégration, solution utopique que ni les Musulmans, ni les Européens, ni les militaires, ne croient.

         Fin 1958, la victoire est donc acquise et reconnue de tous ; la paix désormais possible… mais elle ne se fera pas par la seule volonté d’un homme, miné par la rancune que lui inspire le peuple d’Algérie (Tous des Pétainistes! sic) et le pays retombera dans ses incertitudes et ses interrogations…

En janvier 1959, De Gaulle, élu Président de la République, gracie, à la surprise générale, 150 terroristes condamnés à mort pour crimes de sang et en libère 7000 autres. Ces mesures (ressenties comme une marque de faiblesse par la population autochtone et les unités supplétives) jettent le trouble parmi elles, ce qui fit dire au chef d’une harka du 20ème BCP :  « Le général De Gaulle n’a rien compris aux fellouzes ».

         En Septembre 1959, après le célèbre discours de De Gaulle sur l’autodétermination, le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) déclarera : « Ce discours est notre 1ère victoire politique ».

         Le 10 juin 1960, le colonel de l’ALN, SI SALAH, chef de la wilaya IV (Algérois),  décide de faire un putsch contre le GPRA et, reçu avec ses adjoints, les commandants Si Mohamed et Lakhdar à l’Elysée par De Gaulle, ils lui annoncent la reddition dans un premier temps des trois quart des combattants de l’ALN. Mais De Gaulle, ne voulant déjà plus entendre parler de l’Algérie française, leur opposera une fin de non recevoir et ses services, par la voix d’Edmond Michelet, informeront le Ministre des Affaires extérieures du GPRA, Krim Belkacem de cette proposition de reddition. Commencera alors une purge sanglante « à la Amirouche » au sein de leurs partisans qui ne connaîtront aucune clémence de la part des « frères » installés en Tunisie. Le secret de cette entrevue avec le Maître de l’Elysée devant être rigoureusement gardé, tout sera mis en œuvre pour éliminer définitivement les derniers témoins et Si Salah et Si Mohamed seront tués par les troupes françaises dans des conditions plus que curieuses…

Ainsi, cette affaire qui se présentait comme une immense occasion pour apporter une paix française à la guerre d’Algérie, se terminera dans le sang et demeurera la grande énigme de ce conflit.

         Après l’échec du putsch d’avril 1961, les harkis, soucieux, désemparés et amers, répèteront inlassablement à leurs chefs : « Il fallait déclarer la mobilisation générale en Algérie, faire une levée en masse de harkis, renvoyer tous les appelés chez eux, et on avait le monde entier avec nous. »

Mai 1961, nouvelle décision désastreuse du général président qui atterrera les Musulmans fidèles à la France : La trêve unilatérale accompagnée de la libération de 6000 fellaghas. Dès lors, l’ALN exsangue, forte de ces renforts successifs, va se reconstituer et reprendre de plus belle ses actions meurtrières sans réelle opposition des troupes françaises privées, par ailleurs, d’une partie de leurs unités d’élite dissoutes au lendemain de l’échec du putsch. A partir de ce moment, les supplétifs comprendront que, pour eux, c’est la fin… et les premières désertions verront le jour.

         En janvier 1961, le général Crépin, successeur de Challe, avait promis que les harkis, considérés comme vainqueurs, auraient la première place dans l’Algérie future, et qu’ils resteraient groupés et armés pendant un an après le cessez-le-feu. Mais, dès l’été 1961, le gouvernement décida d’amorcer la réduction des effectifs des harkas et des autodéfenses et de « civiliser » les SAS, alors que Challe leur avait confié la responsabilité opérationnelle des Quartiers de Pacification. 

Les promesses de Challe (emprisonné) et de Crépin ne seront pas tenues et les négociateurs français d’Evian se préoccuperont très peu de l’avenir des musulmans fidèles à la France… Cependant, avec une inconscience révoltante, les déclarations officielles continuaient de pleuvoir. Dans une homélie fracassante, le général Gambiez s’était écrié à l’adresse des harkis : «Vous avez mené le bon combat. Soyez sans crainte, la France ne vous abandonnera pas ! » Et dans une déclaration aux cadres, Pierre Messmer, le ministre des armées, affirmait avec solennité : « Pour rassurer ceux qui combattent et se sont engagés à nos côtés, nous devons leur répéter la volonté de la France de n’abandonner aucun de ses enfants. »… Cela s’adressait aux Musulmans servant sous l’uniforme français.

            Pourtant le dégagement militaire avait commencé depuis le mois de juin 1961 par le rapatriement de deux premières divisions et l’évacuation de 1000 postes de protection de la population du bled. Mais afin de rassurer les consciences, on continuait d’assurer avec une apparente conviction qu’en aucun cas la population civile n’aurait à souffrir de ces mesures ou à voir sa sécurité diminuer…

            Quel leurre ! Pauvres Musulmans ! Vous avez accepté de faire partie des groupes d’autodéfenses, encouragés en cela par le sous-préfet ou le commandant de secteur : Vous serez mutilés puis égorgés ! Vous vous êtes engagés dans les GMS ;  vous êtes devenus harkis ou moghaznis, c’est-à-dire soldats de la France : Vous serez tués à la hache ou écorchés vifs! Vous étiez des fellaghas repentant, ralliés à la France, et le colonel Bigeard –bientôt général !- vous avait désignés pour le fameux commando Georges : Vous aurez les yeux crevés, les mains coupées, vous serez traînés dans les rues sous les huées d’une foule déchaînée et vous périrez après d’horribles tortures !

            Ce fut un des grands mensonges de ce drame algérien qui en avait vu tant, mais d’autant plus odieux qu’il couvrait l’abandon et la mort d’innombrables Musulmans livrés à la vengeance du FLN.

            Ces hommes étaient pourtant encore des Français, couverts et en principe protégés par les lois et par l’Etat français qui leur demandait  depuis des années de lui faire confiance. La conscience la plus élémentaire eut semblé devoir au moins amener le Pouvoir à informer le pays des mesures décidées et de toutes ses conséquences. Et ce fut une bien piètre et honteuse satisfaction que de se dire qu’en lui dissimulant, on avait épargné sa responsabilité…

            Mais qui aurait pu penser, en Métropole, que depuis sept ans des soldats Musulmans pourchassaient sans répit les fellaghas, que depuis sept ans ils mouraient pour la France et l’Algérie française… et que depuis des mois on cherchait à faire oublier –comme jadis en Indochine- leur existence ? Pendant que le silence les recouvrait, les projecteurs étaient braqués sur les dirigeants du FLN, assassins en puissance qui se pavanaient désormais dans les salons français et qu’il fallait à tout prix transformer pour l’opinion en hommes d’Etat, déjà partenaires et bientôt alliés.

            Mais comment cacher qu’en nombre croissant, ces Musulmans fidèles rejoignaient les combattants de la cause française ?

Si les sphères dirigeantes ne savaient plus comment cacher cette nouvelle situation, le GPRA n’ignorait pas qu’il ne pourrait leur imposer son autorité que si auparavant, l’armée française les eût désarmés. Certains de ses membres reconnaissaient, qu’ils seraient, d’une manière sûre, trois millions à suivre activement et spontanément un mouvement que l’évolution de la situation provoquerait en faveur de la France. Ces hommes, ces Français, ces compatriotes, n’étaient pas un mythe. Ils étaient une réalité vivante.

Du coup, l’Elysée prit peur. Il fallait à tout prix désarmer ces hommes trop zélés qui s’imaginaient encore pouvoir rester français… Le 4 Mai 1962, lors du Conseil des Ministres, De Gaulle déclara : « Les harkis, ce magma dont il faut se débarrasser sans attendre  (sic, Alain Peyrefitte)».  Et ce fut, alors, l’ignoble campagne de désarmement, la conclusion du pacte tacite conclu entre le Pouvoir et le FLN…

            Après avoir évacué les postes militaires du bled et les avoir remis, intacts, aux ennemis d’hier, la troupe reçut l’ordre de désarmer les autodéfenses. Pour ces pauvres gens qui avaient eu confiance en la parole de la France et en ses officiers, la restitution des armes signifiait la mort à plus ou moins brève échéance. Sans doute, que les militaires avaient reçu des ordres stricts. Sans doute, ils se devaient d’obéir à ces ordres. Mais le serment de jadis de conserver l’Algérie à la France et de protéger cette population n’avait-il pas été prononcé ?

Le vieil honneur qui vous lie à une parole est-il une chaîne dont il est loisible de couper les anneaux ? La vie est bien longue à celui que trouble le remords…

            A tous ces hommes désormais voués à la vindicte du FLN, il fallait ajouter ceux qui s’étaient engagés politiquement sans pour autant revêtir l’uniforme. Qui publiera jamais le nombre de maires, délégués spéciaux, conseiller municipaux, élus de tous ordres et fonctionnaires qui avaient déjà payé et qui paieraient encore de leur gorge tranchée, leur loyalisme ?

            Ceux qui s’étaient engagés volontairement du côté de la France connaissaient que trop l’article peu répandu de la charte issue du congrès de la Soummam qui les vouait avec leurs familles à la liquidation physique, pour trahison. Et les milliers d’assassinés depuis 1954 étaient la triste preuve que les Melouza (où le FLN massacra plus de 300 personnes en une seule nuit) n’étaient pas le produit de l’imagination…

            Dès lors, désarmés, livrés sans défense à la vindicte du vainqueur, le génocide des harkis commençait… Dans le bled où le drapeau vert et blanc remplaçait désormais le tricolore, les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions militaires français et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…

            Désormais, maîtres du bled (et bientôt du pays), forts de leur immunité et de leur impunité, les fellaghas se ruaient à la curée… En dépit des informations alarmantes qui lui parvenaient quotidiennement, le gouvernement français demeura inerte. Pire ! Il participa indirectement à ce génocide en livrant, lui-même, ces pauvres gens à la hache et au couteau des égorgeurs après que Louis Joxe (père de l’ex Ministre de l’Intérieur socialiste, Pierre Joxe), rédigea par deux fois leur condamnation à mort.

« Télégramme n° 125/IGAA – 16 mai 1962 / Ultra Secret / Stric. Confidentiel.

            Ministre Etat Louis Joxe demande à Haut Commissaire rappeler que toutes initiatives individuelles tendant à installation métropole Français Musulmans sont strictement interdites. En aviser urgence tous chefs S.A.S. et commandants d’unités. »

Signé : Louis Joxe 

Directive de Monsieur Louis Joxe, Ministre d’Etat :

            « Je vous renvoie, au fur et à mesure, à la documentation que je reçois au sujet des supplétifs. Vous voudrez bien faire rechercher, tant dans l’armée que dans l’administration, les promoteurs et les complices de ces entreprises de rapatriement, et faire prendre les sanctions appropriées.

            Les supplétifs débarqués en métropole, en dehors du plan général, seront renvoyés en Algérie, où ils devront rejoindre, avant qu’il ne soit statué sur leur destination définitive, le personnel déjà regroupé suivant les directives des 7 et 11 avril ».

Et conscient du caractère odieux de cette décision, l’honorable ministre avait ajouté :

« Je n’ignore pas que ce renvoi peut-être interprété par les propagandistes de la sédition, comme un refus d’assurer l’avenir de ceux qui nous sont demeurés fidèles. Il conviendra donc d’éviter de donner la moindre publicité à cette mesure. »

15 Juillet 1962

Signé : Louis Joxe 

            Dans le même temps, le colonel Buis, ancien commandant du Secteur de Bougie, devenu général, écrivain et stratège prisé des médias, donnait depuis Rocher Noir des instructions aux termes desquelles il fallait limiter au maximum le départ des harkis pour la France. Conjuguée avec celles de Joxe, ces directives condamnèrent systématiquement ces pauvres gens. Dès lors leur avenir était tout tracé. Le gouvernement de Ben Bella allait s’en charger d’une manière expéditive…

            A Iri-Llabi, des hommes furent enterrés jusqu’aux épaules, et sur ces têtes posées au ras du sol, une meute de mégères fut invitée à jeter des pierres. Certaines victimes, le crâne fracassé du premier coup, cessèrent vite de souffrir. Mais d’autres mirent des jours à mourir dans de terribles plaintes allant jusqu’à effrayer les troupeaux de chacals qui rôdaient flairant le sang.

- Dans les Aurès, on coupa les mains et on creva les yeux des harkis et des tirailleurs abandonnés par les soldats français.

-  A Tiaret, on les attacha à des poteaux plantés sur les places publiques et on les fit écorcher lentement à coups de canif.

- A Orléansville, on jeta, vivants, ceux qui n’avaient pas pu fuir avec leur chef, le Bachaga Boualam, dans des cuvettes et des chaudrons d’eau bouillante.

- A Nemours, la harka de la demi-brigade de fusiliers marins fut exterminée dans des conditions effroyables. Tous furent émasculés puis ébouillantés.

- A Penthième (département de Bône), harkis et moghzanis furent décapités et leurs têtes exposées à l’entrée d’une cité. La consigne du FLN était de barbouiller de merde la tête de ces malheureux, consigne suivie par les enfants et surtout par les femmes.

- A Edgar-Quinet, village situé au pied de l’Aurès, les harkis du Commandant Guizien qui s’étaient ralliés au Putsch d’avril 1961, furent exterminés avec leurs familles dans des conditions effroyables.

           Partout on fusilla après avoir torturé, on mura dans des bâtisses de pierres, on enterra vivants, on brûla sur des bûchers, on flagella, on égorgea, on roua de coups des victimes enfermées dans des sacs, membres liés. Dans le Nord-Constantinois, des femmes tuèrent même des captifs à coups de dents !…

Et dans toute l’Algérie ces mêmes scènes d’horreurs se renouvelèrent, ce qui fit dire au Commandant Pierre Granier : « On ne fusilla pas les moghzanis, on ne les pendit pas non plus. Simplement, des dizaines de fellagha les traînèrent par les pieds, par les mains, les frappant à coups de bâtons et de pierres. Ils moururent quarante-huit heures après dans d’indescriptibles souffrances… »

            Ni Jules Roy qui avait stigmatisé l’action des parachutistes français lors de la « bataille d’Alger », ni Mauriac, ni Sartre, ni Monseigneur Duval, ni les communistes, ni l’Eglise, ni les gaullistes, ni les soldats du contingent qui avaient hurlé leur haine de l’Algérie, ni les officiers français qui avaient livré ces martyrs à la vindicte publique, ni les associations prétendument humanitaires, ni Hervé Bourges grand ordonnateur de « l’année de l’Algérie en France », conseiller et ami de Ben Bella, ne s’émurent le moins du monde. Aucune de ces hautes consciences qui font résonner le monde de leurs sermons et tiennent toujours prêtes des pétitions couvertes de signatures, ne vit dans ces massacres la moindre atteinte à la dignité des hommes et à leur liberté.

         Et l’horreur de la situation devint telle que le Lieutenant de Vaisseau Cucherat rejoignit les rangs de l’OAS et résuma dans un cri d’indignation à l’adresse des officiers Français toute cette tragédie :

« Il n’y a pas en ce monde d’expiation qui puisse ressusciter les harkis ébouillantés, effacer les mutilations des suppliciés… réparer le suicide des pères désespérés, ou guérir les vieillards conduits à la folie par votre traîtrise et votre lâcheté. Il n’y a pas de drogue qui puisse endormir en vous cette honte et ce remords qui vous empêcheront de plus regarder jamais dans les yeux, à supposer qu’ils vivent encore, le chef de votre ancienne harka, ou le maire de votre regroupement, et tous ceux qui avaient cru en votre parole, s’étaient engagés derrière vous et à qui vous avez menti… »

José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr


"De Gaulle a abandonné les Harkis : c'est son crime ; et le nôtre."

(Jean DANIEL - dans le Nouvel Observateur - 15 septembre 2009)

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Reportage en 4 parties retraçant le terrible exode de nos frères des harkis. A diffuser et à conserver. 

http://echodupays.kazeo.com/LES-DOSSIERS-DE-L-HISTOIRE/HOMMAGE-A-NOS-FRERES-HARKIS,a1025790.html

e-mail : rue.nobel@laposte.net

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Le responsable et coupable de tout cela

Découvrez les Harkis de la DBFM sur le site de la Marine nationale "Les Cols Blancs" en cliquant sur : 

- http://www.anciens-cols-bleus.net/fusiliers-marins-f7/hommage-aux-anciens-de-la-dbfm-et-nos-freres-harkis-t5898.htm 

- http://www.paperblog.fr/2023687/harkis-ce-qu-il-faut-savoirla-page-se-ferme-le-31-decembre-2009/ 

- http://www.paperblog.fr/2229178/harkis-front-uni-aux-prochaines-elections/

- 19 Mars 1962 : Le « Cessez le feu » en Algérie

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