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12 octobre 2013

MISSERGHIN

Village de naissance de la clémentine

ORIGINE DE LA CLÉMENTINE

          5 juillet 1830, après des centaines d'années de piratages des barbaresques en Méditerranée, la France intervient en Barbarie, avec l'accord, et à la demande de plusieurs pays européens pour faire cesser ces actes. Sans arrière pensées de conquête.

         Puis, les circonstances évoluant, la France reste et même nomme ce pays, sans nom jusqu'alors, « Algérie » selon le décret n° 89 du 14 octobre 1839.

         Or donc, un village de colonisation, Misserghin est créé à 14km au sud d'Oran sur la route de Tlemcen.

Suite à la misère régnant sur les premiers colons et sur la population indigène, un orphelinat y est créé. Il sera dirigé par le père Abram de la congrégation des frères de l'Annonciation.

         Le père Abram est né le 5 avril 1812 à Puisserguier dans l'Hérault. Il est ordonné prêtre le 25 mars 1837. Il quitte la congrégation de Notre Dame du Bon Secours à Montpellier pour l'Algérie en compagnie de quelques frères et s'installe donc à Misserghin où la nouvelle congrégation prend le nom de Notre Dame de l'Annonciation. Cette congrégation prend en charge la création et le fonctionnement de l'orphelinat qui se transforme en centre d'éducation générale et d'éducation professionnelle. Ceci afin d'instruire ces enfants orphelins. L'orphelinat est reconnu d'utilité publique par le décret d'approbation du 16 avril 1853, signé par Napoléon III.

         Les frères, sous la direction éclairée du Père Abram y enseignent naturellement, l'écriture, le Français, l'orthographe, le calcul mais aussi et surtout les métiers de la tannerie, de la forge, de la cordonnerie, de tailleur, de menuiserie et de meunerie, charronnage.

         Mais surtout un gros effort est fait dans l'enseignement de l'Agriculture et entre autres des métiers de pépiniériste et de l'arboriculture, du jardinage.

         Ces travaux sont mis en pratique sur les terrains appartenant à la congrégation, terrains qui deviennent alors une vaste étendue agricole d'enseignement et de production où viendront aussi se perfectionner les producteurs locaux, indigènes et européens.

         Les sœurs Franciscaines viendront alors prêter mains fortes pour toutes les fonctions d’administration, de lingères etc...

La pépinière, entre autres est à l'origine de la réputation de l'établissement.

         Elle devient alors un champ d'expérience avec 148 000 arbres : 35 000 mûriers, 35 000 arbres forestiers, 70 000 arbres fruitiers, 6 000 arbres d'agrément et 2 000 arbres divers.

         La pépinière devient un champ d'expérience pour plusieurs religieux aimant l'arboriculture et les activités qui en découlent. Entre autres, le frère Marie-Elie (1830-1905) était doué pour la distillerie. Doué d'un esprit chercheur et inventif, il se perfectionne dans la manipulation des vins et liqueurs, invente un filtre pour lequel il dépose un brevet et enfin trouve le procédé de fabrication de la liqueur de mandarine en 1870. Puis du vin de mandarine en 1876. Ce qui lui valurent plusieurs médailles d'or en France et à l'étranger.

         Était présent aussi le frère Clément, au civil Vital Rodier, né en 1839 dans le Puy-de-Dôme. Son goût de l'horticulture et surtout de l'arboriculture devinrent une véritable passion. On peut même dire que rien n'a été planté sans lui sur les 20 hectares de la pépinière et les 35 hectares du vignoble. C'est lui qui a introduit dans le pays plusieurs centaines d'espèces d'arbres forestiers, fruitiers et d'ornement. Sans compter une merveilleuse collection de rosiers qui comprenait près de 600 variétés des plus rares.

         Sans avoir une instruction très développée, le frère Clément était arrivé par le travail et l'expérience à devenir comme une encyclopédie vivante de toutes les plantes utiles de l'Algérie.

         Ses travaux étaient reconnus par l'École supérieure d'Agriculture d'Alger.

         Il avait alors découvert, dans la vallée de l'oued Misserghin un arbre inconnu, non cultivé et qui poussait parmi les lentisques. Ce n'était pas un mandarinier, ni un oranger. Ses fruits plus rouges que les mandarines étaient d'une saveur délicieuse er de plus n'avaient pas de pépins. C'est cette particularité qui devait surprendre le frère Clément.  C'était, en fait un bigaradier. Intéressé par cette espèce de fruit, le frère Clément prit sur lui la décision de faire des greffes avec des greffons de ce bigaradier sur des mandariniers. L'opération réussit et les greffes se multiplièrent et avec la participation du professeur Trabut de l'École d'Agriculture d'Alger. Et ainsi naquit ce nouvel arbre, alliance du bigaradier et du mandarinier. Par la suite on donna le nom de Clémentinier à ce nouvel arbre et de Clémentine à ses fruits, en l'honneur de son "créateur" le frère Clément.

         L'appellation de clémentine fut approuvée et divulguée en 1902 par la Société d'Agriculture d'Alger qui, sur un rapport des plus élogieux lu par le docteur professeur Trabut, décerna à la clémentine une médaille d'or grand module.

         Le frère Clément mourut en 1904. Sur sa tombe fut gravée l'inscription : "En 1892 il découvre la clémentine".

         Entre temps, c'est le cultivateur- pépiniériste, monsieur Montréal qui développa et améliora la culture du clémentinier, avec sa clémentine, fruit sans pépins, non seulement à Misserghin, sur ses terres mais aussi à Pont-Albin, village sur la même route de Tlemcen, immédiatement à la sortie de la ville d'Oran.

         Malheureusement, depuis le départ de la France et de l'indépendance de ce pays en 1962, il ne reste pratiquement plus rien de tous ces travaux et bien entendu de l'orphelinat et de toutes ces installations...Connaissant très bien cette congrégation jusqu'en 1960, en y ayant passé de nombreux jours, en promenades puis en travail bénévole et enfin en séjours de scoutisme où nous étions toujours très bien accueillis par les frères et le père supérieur. Nous en profitions pour nous baigner dans les bassins d'irrigation.

         Mes grands-parents sont nés à Misserghin ainsi que ma mère.

Michel Gonzales

            Toutefois des études récentes menées par l’INRA de San-Giuliano en Corse consacrée à l'agrumiculture, ont montré à partir de l’analyse des chromosomes qu'il s'agissait en fait d'un hybride entre le mandarinier et l'orange douce (Citrus sinensis). La multiplication des clémentiniers du fait de l’absence de pépin s’est toujours fait par greffage d’une branche de clémentinier sur un porte-greffe différent suivant les régions ou elle est effectuée.

Le clémentinier par contre a maintenant pratiquement disparu d’Algérie.


Petite anecdote tragi-comique :

Sur le site actuel de la ville de Misserghin, on peut lire sous la plume de monsieur Sid-Cara, fils de l'ancien maire de ce village le docteur Sid-Cara qui était un fervent défenseur de l'Algérie française, ce qui suit :

"La création de la clémentine est due au dépôt d'une vieille mandarine dans une décharge publique et que grâce à la volonté d'Allah les grains ont germé en produisant la clémentine"… !

Et c'est comme cela que l'on réécrit l'Histoire.


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Misserghin4

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 Retour Villes et Villages d'Oranie.

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4 août 2011

LE MUR DES DISPARUS DE PERPIGNAN

DEDIE AUX DISPARUS FRANÇAIS D’ALGERIE A PERPIGNAN.

 

INNAUGURATION DU CDDFA PERPIGNAN LE 29 JANVIER 2012

 

LE MUR DES DISPARUS PAR MICK MACCOTTA Interprète

 

LA MEMOIRE AU PIED DU MUR

VISITE DU MUR DES DISPARUS DE PERPIGNAN
- Les visites se feront exclusivement sur rendez-vous.
Cercle algérianiste des Pyrénées-Orientales Cercle algérianiste des P.O - 1 rue Derroja - 66000 PERPIGNAN

le numéro de téléphone est inchangé : 04 68 35 51 09

Permanence téléphonique : mardi et mercredi après-midi de 14h30 à 18h30

Bandeau

 Plan centre ville Perpignan

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MUR DES DISPARUS DE PERPIGNAN

le mur des disparus

 

En

        En octobre 2004, un olivier a été planté à Perpignan à la mémoire des Disparus et promesse a été faite par le sénateur-maire de Perpignan Jean-Paul Alduy et par Suzy Simon-Nicaise, présidente du Cercle algérianiste des Pyrénées-Orientales d'ériger dans la ville le MEMORIAL DES DISPARUS D'ALGERIE où seront inscrits les noms de toutes les personnes disparues en entre 1954 et 1963 sans distinction de sexe, d'âge, d'origines ou de confession.

         Nouvelle étape de la transmission de la mémoire et de l'enseignement de la guerre d'Algérie, ce Mémorial sera là pour dire au Monde l'injustice de ce drame si savamment occulté et souvent ignoré.

         Le 5 juillet 2005 - La ville de Perpignan et le Cercle Algérianiste officialisent l'édification du Mur des Disparus. Après s'être recueillis dans la matinée devant la stèle des rapatriés du cimetière nord de Perpignan, les nombreux participants ont déposé des gerbes au pied de l'olivier planté à la mémoire des Disparus d'Algérie en octobre dernier dans le parc du Palais des Congrès à l'occasion du 31ème congrès national des Cercles Algérianiste.

         Un diaporama de 15 minutes a été présenté à la presse et aux participants. Débutant par une série de murs réalisés en d'autres lieux pour d'autres disparus (Oradour sur Glane, Shoah, Disparus du Chili, etc... Cette présentation a permis à l'assistance de découvrir ensuite le Couvent de Sainte Claire qui doit accueillir le futur Centre de l'Oeuvre française en Algérie et le Mur des Disparus.

         Ce mur d'environ 15 mètres de long sur 2,5 de haut ainsi que la sculpture centrale qui sera réalisée par notre ami et adhérent Gérard Vié ont également fait l'objet d'une préfiguration montrée au public.

         Jean Marc Pujol et Suzy Simon Nicaise présentèrent ensuite en détail l'opération. Enfin, les familles présentes purent témoigner et notamment faire le point sur les informations si peu significatives qu'elles obtiennent du Ministère des Affaires étrangères depuis que les archives ont été ouvertes.

         Le Mémorial - Mur des Disparus va être édifié dans l'enceinte du Couvent Ste Claire à Perpignan où le Cercle Algérianiste installera le Centre de l'œuvre française en Algérie et le Centre de la Mémoire des Français d'Afrique du Nord soit à la fois Musée et Centre de Documentation.

 

         Sous un comité de pilotage en les personnes de : Suzy-Simon-Nicaise, Présidente du Cercle Algérianiste des Pyrénées-Orientales, vice-présidente nationale de la fédération des Cercles Algérianiste; pour les familles de disparus : Colette Ducos-Ader, Josette Gonzales, Claude Lions, Monique Viguier; pour la Ville de Perpignan : les maires-adjoints Jean-Marc Pujol, Maurice Halimi; les historiens : Geneviève de Ternant, Jean Monneret; le sculpteur Gérard Vié; pour le cercle Algérianiste : Laurent Marchioni, Raphaël Passarelli, Yves Sarthe, Jean Scotto di Vettimo, Marcel Simonet.

         Le dimanche 25 novembre 2007 plus de 5.000 personnes assistent à l'inauguration du mur à la mémoire des disparus français et harkis de la guerre d'Algérie en présence de Alain Marleix secrétaire d'Etat à la Défense chargé des Anciens combattants et du maire Jean-Paul Alduy.

         Sur le "Mur des disparus" mur de l'ancienne prison de Perpignan, 2619 noms de morts sans sépulture en Algérie de 1954 à 1963 sont gravés sur dix plaques de bronze avec aussi de deux plaques de marbre portant l'inscription "Aux harkis disparus". Avec les phrases des écrivains Jean Brune et Chateaubriand.

 

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 «Mon mari a disparu le 5 juillet 1962...»

 

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24 octobre 2009

CIMETIERES EN ALGERIE

- COMMUNIQUES DU CSCO –

- DIVISION DE LA COMMUNAUTE PN -

- BÔNE –

- DJIDJELLI -


Février 2013

La France veut protéger ses cimetières chrétiens en Algérie

Un communiqué du Ministère des Affaires étrangères français appelle au regroupement des cimetières chrétiens, où se trouvent des tombes de défunts français.

Le Quai d’Orsay a décidé de prendre des initiatives pour améliorer l’entretien des cimetières chrétiens en Algérie, laissés à l’abandon, et parfois profanés. Dans un communiqué de presse, le ministère des affaires étrangères français indique que la France a choisi de regrouper plusieurs cimetières pour mutualiser les efforts visant à protéger ces lieux de sépulture. « Pour les cimetières les plus dégradés et souvent isolés, le choix du regroupement, solution plus durable assurant le respect dû aux défunts, a été retenu par les pouvoirs publics », précise le communiqué.

En effet depuis plusieurs années, de nombreux cimetières chrétiens en Algérie font souvent l’objet de dégradations de la part de vandales. En 2011, dans la région de Béjaia, 150 tombes avaient été dégradées en août 2011. Encore l’an dernier, sept tombes du cimetière chrétien de Rouïba avaient été profanées par des jeunes âgés de 19 et 26 ans.

Cimetière

 

« À ce jour, 120 cimetières ont été regroupés dans les circonscriptions consulaires d’Alger, Annaba et Oran, en plein accord avec les autorités algériennes. Une seconde phase portant sur le regroupement de 137 cimetières impliquera la poursuite d’un effort budgétaire important qui nécessitera de mobiliser collectivités territoriales, associations et particuliers », indique le Quai d’Orsay, dans son communiqué.


 

Plan du cimetière de Tamashouet 2011.
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L’état des cimetières en Algérie en 2009.

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19 août 2017

20 AOUT 1955 - EL-HALIA - LE JOUR DES LONGS COUTEAUX

            C'est vrai que certaines personnes réagissent à juste titre au drame de Barcelone et d'ailleurs mais ne témoignent jamais du plus petit sentiment de compassion lorsqu'on évoque El-Halia, Oran ou Alger.

            Il y a les bonnes et les mauvaises victimes. Il y a surtout le fait de ne pas se sentir concernés ou d'estimer que les PN le méritaient... Pour notre part, nous réagirons à toutes les tueries. Nous ne faisons pas de distinguo.

            L'humanité des êtres n'est pas à plusieurs vitesses. Et ceux qui n'ont pas compris que le terrorisme en Algérie préfigurait ce qui se passe aujourd'hui en seront pour leurs frais chaque jour davantage...

Hommage aux victimes d'El Halia, de Fil Fila et de Philippeville reste à espérer que ce premier massacre de la Guerre d'Algérie, qui fit tant de victimes innocentes, servent de leçon et ne tombe dans l'oubli...

la mine d'el halia

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Le 20 août 1955 à El-Halia, la révolution devient guerre.

            ZIGHOUT YOUSSEF, commandant rebelle de la wilaya 2, celle du Nord Constantinois, entre, le 20 août 1955, dans la mythologie du F.L.N. par un coup d'éclat sans précédent dans la rébellion: l'insurrection généralisée de toute une région placée sous ses ordres.

            Un triangle que les routes de Constantine à Philippeville et de Constantine à El-Milia dessinent avec la mer. Au-delà, c'est encore la wilaya 2 mais, dans ce triangle, Zighout décide de porter son action.

            Là vivent 100 000 personnes environ dont une minorité européenne. La consigne est stricte : tuer tous les Français. Pour la première fois depuis 1954, on ne fait plus de différence entre ce qui porte un képi et la petite population rurale pied-noir. Dans la liste des villages condamnés à mort (trente-neuf exactement), deux vont illustrer d'emblée, par le poids du sang, des atrocités, et par l'innocence des victimes, les massacres du 20 août, sinistre remake, dix ans après, de la tragédie de Sétif : Aïn-Abid et El-Halia.

            Pour l'heure, que cherche Zighout Youssef ? Pourquoi le 20 août ? Comment déclencher une insurrection généralisée avec seulement quelques centaines de rebelles et de fusils ?

            Zighout Youssef est un forgeron de Condé-Smendou. Un manipulateur du feu. Pour les Arabes, en Algérie, le forgeron est, par tradition, l'homme étrange. Lié à des puissances occultes, il vit généralement à l'écart du village, dans une aura aussi fascinante qu'inquiétante. Zighout gravit les échelons classiques de tout cadre rebelle : le P.P.A. (il est conseiller municipal de Condé-Smendou sous cette bannière), l'O.S., la prison à Bône, l'évasion, puis la clandestinité avant l'heure, dès 1951. Malingre, apparemment chétif, il se révèle, bizarrement, un remarquable organisateur de massacres dans la wilaya 2. Pour cela, il met au point une technique qui va se révéler infaillible : rameuter des foules de civils, qu'on a au préalable gavés de slogans et de fausses nouvelles, les armer de tout ce qui se présente, pioches, pelles, serpes, escopettes et gourdins, et, au jour J, les lancer contre des objectifs précis. Foules encadrées discrètement et téléguidées par des hommes du F.L.N. en armes et en uniforme, qui observeront les meurtres et se retireront en tirant des coups de feu au moment où l'armée intervient, laissant ainsi les masses musulmanes livrées à la répression,et comptant les points. On devine le profit que le F.L.N. va tirer de cette répression. Finalement, elle va plus loin que la tuerie des Européens et la supplante dans l'horreur. Cette tactique, Zighout la met au point à partir de mai.

            Coupant les poteaux télégraphiques et barrant les routes qui mènent au petit centre d'El-Milia, il isole le village pendant quelques heures, pour noter la rapidité de la réaction du commandement français. Puis il se retire avec ses hommes, sans attaquer El-Milia. Cette manœuvre, il la répète, en la « peaufinant », quelque temps après, contre le P.C. du colonel Ducournau, à El-Arrouch. Cette fois, il pousse en avant la population civile et se retire avec son commando quand les paras interviennent. Ducournau comprend à temps, interdit à ses paras de tirer sur cette foule en furie et déjoue de justesse les plans de Zighout. Mais ce dernier, hanté par l'idée d'attaquer en force un centre européen, décide enfin de porter son grand coup le 20 août.

« Oradour » algériens

           Le 20 août 1955, c'est l'anniversaire de la déposition du sultan du Maroc, Mohammed ben Youssef. Un thème de propagande qui doit faire fortune. A cela, on ajoute une série de fausses nouvelles : les Égyptiens vont débarquer sur le rivage algérien, près de la presqu'île de Collo, pour prêter main-forte aux rebelles et sauver les populations de la répression. Cette répression, qui pèse de plus en plus sur les musulmans.

            Au point que, début août, Ferhat Abbas est à Paris pour tenter d'obtenir du gouvernement français que l'état d'urgence ne soit pas appliqué à tout le territoire. Quand on connaît la crédulité des foules, et de celles du Maghreb en particulier, on comprend que, faisant flèche de tout bois, Zighout soit parvenu à mobiliser son monde pour le 20 août. Jusqu'à laisser croire aux fellahs (paysans) que, dans les camions qui pouvaient les transporter, Allah les changerait en moutons au moment de passer devant les militaires...

Le 20 août à midi. Pourquoi midi ?

Parce que c'est l'heure brûlante, où le soleil donne tous les vertiges. C'est elle aussi qui va permettre, dans les coins perdus, de trouver les Européens chez eux. A table, ou faisant la sieste. Il faut profiter de la surprise.

            Sur le carnet de route de Zighout, les noms des villes et des villages où le sang va couler : Philippeville, Djidjelli, Collo, El-Milia, Le Kroub, Guelma, Bône, Jemmapes, El-Arrouch, Oued-Zenati, Saint-Charles, Robertville, Aïn-Abid, El-Halia, Catinat, Kellermann, Gallieni, Condé-Smendou, Aïn-Kercha, la liste n'en finit plus...

Revenons à Aïn-Abid et à El-Halia.

Ils restent dans les mémoires comme les "Oradour" de la guerre d'Algérie. La formule n'est pas outrée. Elle recouvre des scènes dont l'horreur       laisse pantelant et dont les photos ne sont décemment pas publiables. Qu'il suffise de savoir qu'à Aïn-Abid, une petite fille de cinq jours, Bernadette Mello, fut tronçonnée sur le rebord de la baignoire, devant sa mère, dont on ouvrit ensuite le ventre pour replacer la nouveau-née, que sous le même toit, Faustin Mello, le père, est assassiné dans son lit amputé à la hache, des bras et des jambes, que la tuerie n'épargne ni Marie-José Mello, une fillette de onze ans, ni la grand-mère de soixante-seize ans. Qu'à El-Halia, sur 130 Européens; 32 sont abattus à coups de hache, de serpe, de gourdin, de couteau, les femmes violées, les tout petits enfants fracassés contre les murs.

             Pas de pitié, pas de quartier », avait dit Zighout Youssef. La confiance piégée.

             Ces exemples ne sont pas cités par complaisance morbide. Ils peuvent aider, non pas à justifier, mais à comprendre la réaction de ces Européens du Nord Constantinois dont le frère, ou le fils, ou la femme eurent à subir pareil sort, et d'éviter de tirer des massacres du 20 août, une leçon unilatérale et la morale d'une histoire dont la répression seule ferait les frais.

            À El-Halia et à Aïn-Abid, la stupéfaction se mêle à l'horreur. Ceux qui levaient brusquement le couteau sur les Européens étaient des familiers, des villageois musulmans paisibles. Au point qu'à Aïn-Abid le maire avait refusé toute protection militaire, craignant que des uniformes ne vinssent troubler la paix des rapports entre les deux communautés.

            El-Halia est attaqué entre 11 h 30 et midi. C'est un petit village proche de Philippeville, sur le flanc du djebel El-Halia, à trois kilomètres environ de la mer. Là vivent 130 Européens et 2000 musulmans. Les hommes travaillent à la mine de pyrite, les musulmans sont payés au même taux que les Européens, ils jouissent des mêmes avantages sociaux. Ils poussent la bonne intelligence jusqu'à assurer leurs camarades Degand, Palou, Gonzalez et Hundsbilcher qu'ils n'ont rien à craindre, que si des rebelles attaquaient El-Halia, « on se défendrait » au coude à coude.

            A 11 h 30, le village est attaqué, à ses deux extrémités par quatre bandes d'émeutiers, parfaitement encadrés, et qui opèrent avec un synchronisme remarquable. Ce sont, en majorité, des ouvriers ou d'anciens ouvriers de la mine et, la veille encore, certains sympathisaient avec leurs camarades européens...

             Devant cette foule hurlante, qui brandit des armes de fortune, selon le témoignage de certains « rescapés », les Français ont le sentiment qu'ils ne pourront échapper au carnage. Ceux qui les attaquent connaissent chaque maison, chaque famille, depuis des années et, sous chaque toit, le nombre d'habitants. A cette heure-là, ils le savent, les femmes sont chez elles à préparer le repas, les enfants dans leur chambre, car, dehors, c'est la fournaise et les hommes vont rentrer de leur travail. Les Européens qui traînent dans le village sont massacrés au passage.

            Un premier camion rentrant de la carrière tombe dans une embuscade et son chauffeur est égorgé. Dans un second camion, qui apporte le courrier, trois ouvriers sont arrachés à leur siège et subissent le même sort. Les Français dont les maisons se trouvent aux deux extrémités du village, surpris par les émeutiers, sont pratiquement tous exterminés. Au centre d'El-Halia, une dizaine d'Européens se retranchent, avec des armes, dans une seule maison et résistent à la horde. En tout, six familles sur cinquante survivront au massacre.

            Dans le village, quand la foule déferlera, excitée par les « you-you » hystériques des femmes et les cris des meneurs appelant à la djihad, la guerre sainte, certains ouvriers musulmans qui ne participaient pas au carnage regarderont d'abord sans mot dire et sans faire un geste. Puis les cris, l'odeur du sang, de la poudre, les plaintes, les appels des insurgés finiront par les pousser au crime à leur tour. Alors, la tuerie se généralise. On fait sauter les portes avec des pains de cheddite volés à la mine. Les rebelles pénètrent dans chaque maison, cherchent leur « gibier » parmi leurs anciens camarades de travail, dévalisent et saccagent, traînent les Français au milieu de la rue et les massacrent dans une ambiance d'épouvantable et sanglante kermesse.

            Des familles entières sont exterminées : les Atzei, les Brandy, les Hundsbilcher, les Rodriguez. Outre les 30 morts, il y aura 13 laissés pour morts et deux hommes, Armand Puscédu et Claude Serra, un adolescent de dix-neuf ans, qu’on ne retrouvera jamais. Quand-les premiers secours arrivent, El-Halia est une immense flaque de sang.

            Aïn-Abid, dans le département de Constantine, est attaqué à la même heure. Un seul groupe d'émeutiers s'infiltre par différents points du petit village, prenant d'assaut, simultanément, la gendarmerie, la poste, les coopératives de blé, l'immeuble des travaux publics et les maisons des Européens.

            Comme à El-Halia, jusqu'à 16 heures, c'est la tuerie, le pillage, la dévastation. Les centres sont isolés les uns des autres, les Français livrés aux couteaux. A Aïn-Abid, les civils sont mieux armés et ils se défendent avec un acharnement qui finit par tenir les rebelles en respect jusqu'à l'arrivée des renforts militaires, vers 16 heures. C'est à cette heure-là qu'on découvrira le massacre de la famille Mello. Ce nuage de sang dissipé, viendra l'heure des informations plus claires et des bilans. On se rendra compte que, dans cette journée du 20 août, la chasse à l'homme commença d'abord, sur les ordres de Zighout, par la chasse aux Européens.

            En tout, de Constantine à Philippeville, à Jemmapes, à Catinat, à Hammam-Meskoutine et dans toutes les localités du Nord Constantinois, 171 Français ont été massacrés.

            Dans la répression qui suivra, celle de l'armée et celle des civils, 1 273 musulmans seront exécutés. Un chiffre qui n'émut le F.L.N. que pour les besoins de sa propagande, car, en fait, c'est ce que cherchait Zighout Youssef pour relancer la révolution.

            À partir du 20 août 1955 cette révolution deviendra véritablement une guerre, Dès lors, le ver est dans le fruit, la peur dans chaque homme, quelle que soit sa communauté, et la méfiance s'installe. La sauvagerie avec laquelle ont été tués les Français d'Aïn-Abid et d'El-Halia impressionnera tellement les musulmans que les slogans sur la répression française porteront moins que ceux de mai 1945, après Sétif. Puis, parmi les victimes du F.L.N., il y eut des musulmans modérés, notamment le neveu de Ferhat Abbas, Allouah Abbas, tué dans sa pharmacie de la rue Clemenceau, à Constantine, et Hadj Saïd Chérif, un avocat blessé de plusieurs balles tirées par une jeune stagiaire du barreau de Constantine. On retrouva, sur le cadavre d'un homme de main des rebelles, une liste d'élus musulmans à abattre, dont Ferhat Abbas. Zighout Youssef ignorait probablement encore que Ferhat avait franchi le Rubicon et qu'Abane Ramdane l'y avait énergiquement poussé.

            D'une façon générale, la réaction de l'armée est vive, brutale. Partout, les attaques sont stoppées sous le feu des armes automatiques. Les paras sont engagés dans d'immenses opérations de ratissage et, dans le même temps, l'autorité militaire semble débordée par les groupes de civils européens qui battent le bled à la recherche des tueurs F.L.N. En effet, et c'est là une des conséquences les plus graves des massacres d'août 1955, la répression frappe dès lors tous les musulmans, jusque dans les douars les plus innocents, d'où de paisibles fellahs s'enfuiront pour échapper aux mitraillettes des commandos civils. Si l'armée attaque méthodiquement les P.C. du F.L.N. dissimulés dans les mechtas autour des centres européens désignés par Zighout Youssef, en revanche, les civils, emportés par le désespoir, la peur, et la haine aussi, ne font pas quartier.

            Au slogan F.L.N. : « Tuez tous les Français civils », répond le slogan pied-noir : « Abattez-tous les Arabes. » « L’escalade du sang » commence. Elle va durer huit ans. Mais, d'abord, saper tragiquement le programme de réformes que Jacques Soustelle s'est efforcé de préparer, en homme de bonne volonté, dans l'espoir de sauver l'Algérie.

            Quand les premières dépêches parviennent au palais d'Eté, dans l'après-midi du 20 août, Soustelle prend immédiatement l'avion pour le Nord constantinois. Il débarque à Constantine, qui n'est plus qu'une ville en état de siège, sillonnée par des patrouilles militaires, jonchée de débris de meubles, de chaussures abandonnées dans des flaques de sang, de vitres brisées. Les façades sont mortes, les places désertes. La peur est partout. Militaires et civils le tiennent au courant des détails de ce samedi sanglant. Lourd bilan. Soustelle décide de se rendre sur place, comme il le fera toujours. Le dimanche matin, il parcourt Aïn-Abid et El-Halia, où les cadavres des victimes européennes sont alignés, sous le soleil, dans un silence sinistre, troublé parfois par des cris de douleur, de rage, des appels à la vengeance. Soustelle voit tout, écoute tout, boit cette coupe jusqu'à la nausée. Un autre Soustelle quittera les villages martyrs. Cet homme-là a compris que, désormais, il lui faudra se battre sur deux fronts. Contre le F.L.N., pour protéger les musulmans encore acquis à des réformes, et contre les meneurs pieds-noirs, qui exploitent le 20 août à des fins politiques personnelles. Ceux­ là aussi sont dangereux. Soustelle, à Philippeville, où se déroulaient les obsèques des victimes, a entendu des cris hostiles. Le maire de la ville, Dominique Benquet-Crevaux, appelle ses administrés à la ratonnade et piétine les couronnes déposées par le gouverneur général au monument aux morts.

            Jacques Soustelle rentre à Alger bouleversé. Il donne des ordres pour que la justice soit appliquée rigoureusement aux tueurs musulmans, mais aussi pour que l'armée désarme les Européens les plus déchaînés. En réalité, on désarme peu d'Européens, et presque tous les prisonniers musulmans du 20 août sont passés par les armes. Désormais, l'insécurité va s'installer et plus jamais Jacques Soustelle n'acceptera, comme il l'avait fait quelques mois auparavant, de rencontrer des envoyés de l'adversaire pour un dialogue entre hommes de bonne volonté.

            Le jugement des rebelles arrêtés à la suite du massacre terminait le premier grand procès du drame algérien. Soustelle, aussi bien que les chefs militaires et la population civile Européenne, devait être à jamais marqué par ce drame.

            En ce mois d'août finissant, commence le temps des assassins.

Marie ELBE (Historia Magazine : la guerre d'Algérie, N° 206 – 1971)

Le 20 août 1955 " une date terrible, une date inoubliable " dira Yves Courrière dans son " Histoire de la guerre d'Algérie " (ed. Taillandier). Ce jour-là, Zighout Youssef, le chef de la wilaya 2 lance la population civile de certains douars du Nord-Constantinois contre les Européens. A El-Halia, petit centre minier près de Philippeville, trente-deux personnes sont assassinées dans des conditions barbares"

Marie-Jeanne Pusceddu témoigne.

Le 20 août 1955, j'étais à El-Halia

Je m'appelle Marie-jeanne Pusceddu, je suis Pieds-Noirs, née à Philippeville en 1938 de parents français, d'origine italienne.

Mes parents étaient des ouvriers; toute ma famille, frères, oncles, cousins, travaillait à la mine d"El-Halia, près de Philippeville. Ce petit village d'El-Halia n'était qu'un village de mineurs, d'artisans qui travaillaient dur dans la mine de fer. Il y avait également des ouvriers arabes avec qui nous partagions, au moment de nos fêtes respectives, nos pâtisseries et notre amitié. Ils avaient leurs coutumes, différentes des nôtres, nous nous respections. Nous étions heureux.

Les " événements d'Algérie " ont commencé en 1954. Mais pour nous, la vie était la même, nous ne nous méfions pas de nos amis arabes.

Je me suis mariée le 13 août 1955, nous avons fait une belle fête et tous nos amis étaient là, notamment C..., le chauffeur de taxi arabe que nous connaissions bien... Avec mon mari, nous sommes partis en voyage de noces.

Le 19 août 1955, avec mon mari André Brandy (ingénieur des mines employé au Bureau de la recherche minière d'Algérie), nous avons pris le taxi de C...pour rentrer à El-Halia. Pendant le trajet, C... nous dit: " Demain, il y aura une grande fête avec beaucoup de viande ". Je lui répondis : " Quelle fête ? Il n'y a pas de fête ". Je pensais qu'il plaisantait...

Le lendemain, 20 août, tous les hommes étaient au travail à la mine sauf mon mari. Il était juste midi, nous étions à table, quand soudain, des cris stridents, les youyous des mauresques et des coups de feu nous ont surpris. Au même moment, ma belle-sœur Rose, sa petite dernière Bernadette (trois mois) dans les bras arrive, affolée, suivie de ses enfants, Geneviève 8 ans, Jean-Paul 5 ans, Nicole 14 ans, Anne-Marie 4 ans. Son aîné de 17 ans, était à la mine avec son père. Avec ma mère, mon frère 8 ans, Suzanne ma sœur de 10 ans, Olga mon autre sœur de 14 ans et mon mari, nous avons compris qu'il se passait quelque chose de grave. Les cris étaient épouvantables. Ils criaient : " Nous voulons les hommes ". Je dis à mon mari : " Vite, va te cacher dans la buanderie! ".

Nous nous sommes enfermés dans la maison, mais les fellaghas ont fait irruption en cassant la porte à coup de hache. À notre grande stupeur, c'était C..., le chauffeur de taxi, " l'ami " qui avait assisté à mon mariage. Je le revois encore comme si c'était hier. Il nous a poursuivis de la chambre à la salle à manger, dans la cuisine, nous étions pris au piège. C..., avec son fusil de chasse, nous menaçait. Il a immédiatement tiré sur ma pauvre mère, en pleine poitrine, elle essayait de protéger mon petit frère Roland. Elle est morte sur le coup avec Roland dans ses bras, lui aussi gravement atteint. Ma belle-sœur Rose a été tuée dans le dos. Elle gardait son bébé contre le mur, ma jeune sœur 0lga s'est jetée, dans une crise d'hystérie, sur le fusil, il a tiré à bout portant, la blessant salement. Il nous narguait avec son fusil.

Bravement et affolée, je lui dis: " Vas-y! Tire! Il ne reste plus que moi ". Il a tiré, j'ai reçu la balle à hauteur de la hanche, je n'ai même pas réalisé et il est parti. J'ai pris les enfants, les ai cachés sous le lit avec moi, mais je souffrais trop et je voulais savoir si mon mari était toujours vivant. je suis allée dans la buanderie et me suis cachée avec lui derrière la volière. Les fellaghas, les fils de C..., sont revenus. Ils se dirigeaient vers nous en entendant un bruit, mais l'un d'eux a dit en arabe: " C'est rien, c'est les oiseaux ". Et nous sommes restés, apeurés, désemparés, sans bouger Jusqu'à cinq heures de l'après-midi. Les cris, les youyous stridents, la fumée, le feu, quel cauchemar!...

Un avion de tourisme est passé au-dessus du village et a donné t'alerte. L'armée est arrivée à dix-sept heures. Et là, nous sommes rentrés dans la maison pour constater l'horreur. Mon petit frère Roland respirait encore; il est resté cinq jours dans le coma et nous l'avons sauvé. Malheureusement ma sœur Olga a été violée et assassinée, ma sœur Suzanne, blessée à la tête, elle en porte encore la marque. Puis l'armée nous a regroupés. Ma famille Azeï, tous massacrés au couteau, la sœur de ma mère, son mari, ses deux filles dont l'une était paralysée, l'une des filles qui était en vacances avec son bébé a été, elle aussi, assassinée à coups de couteau (c'est la fiancée de son frère, qui s'était cachée, qui a tout vu et nous l'a raconté). Le bébé avait été éclaté contre le mur. Puis, mon cousin a été tué à coups de fourchette au restaurant de la mine, le frère de ma mère, Pierrot Scarfoto a été, lui aussi massacré, en voulant sauver ses enfants, à coups de couteau, les parties enfoncées dans la bouche, ainsi que mon neveu Roger, âgé de 17 ans. Mon père, sourd de naissance, blessé à coups de couteau, s'était réfugié dans une galerie abandonnée. Il n'a pas entendu l'armée, on ne la retrouvé que quinze jours plus tard, mort à la suite de ses blessures. Il a dû souffrir le martyre. Mon jeune frère julien a été également massacré.
Treize membres de ma famille ont ainsi été martyrisés, massacrés par le F.L.N.

Je suis restée à l'hôpital près de trois mois, j'avais fait une hémorragie interne avec infection, car les balles fabriquées étaient bourrées de poils, de bris de lames de rasoir.

Nous avions échappé à la mort, mais pas à la souffrance. Mon mari fut muté à Bougie, mais le chantier ayant subi une attaque, il a dû fermer; puis à Ampère, près de Sétif, et finalement au Sahara. Mais les femmes n'étaient pas admises. J'ai été recueillie avec mes deux frères à Lacaune-les-Bains, chez les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, j'y étais déjà venue plus jeune.

Le fellagha meurtrier de ma famille a été arrêté, j'ai dû venir témoigner pendant trois ans en Algérie, car j'étais le seul témoin. Mon témoignage fut mis en doute, du moins la façon dont les miens ont été massacrés. Ils ont déterré ma mère pour voir si je disais la vérité, je n'en pouvais plus. On a retiré plusieurs balles et la seule chose de positive dans tout ce cauchemar, c'est le collier qu'elle portait et que l'on m'a remis; collier dont je ne me séparerai jamais.

Marie-Jeanne PUSCCEDU L'algérianiste n°94, p 36, de juin 2001

LES VICTIMES DU MASSACRE DE LA MINE D'EL-HALIA DU 20 AÔUT 1955    ( paru dans l'algérianiste n°95)

Les tués:

ATZEI Emmanuel, 56 ans

ATZEI Conchita

ATZEI Marie-Louise, 28 ans

ATZEI Sylvain, 19 ans

BRANDY Paul, 41 ans

BRANDY Rose, 34 ans

BRANDY Roger, 17 ans

CREPIN Roger, 34 ans

Vve CREPIN Noémie

Vve CLERIN Ernestine, 47 ans

DE FRINO Henri, 26 ans

DEGAND Clorind, 62 ans

GAUDISIO Louis, 50 ans

HUNDSBICHLER Yves, 3 ans

HUNDSBICHLER Julien, 38 ans

HUNDSBICHLER Henri, 2 ans

HUNDSBICHLER  Marie, 9 mois

MENANT Julien, 56 ans

MENANT Marcelle, 47 ans

NAPOLEONE Yvonne, née ATZEI, 20 ans

NAPOLEONE Daniel, enfant

PAIOU Armand, 58 ans

PUSCEDDU Anna

PUSCEDDU Olga, 14 ans

PUSCEDDU Julien, 20 ans

RODRIGUEZ Marie

RODRIGUEZ François, 7 ans

RODRIQUEZ Jacqueline, 4 ans

RODRIGUEZ Henri 5 ans

RUSSO Lucrèce, 49 ans

SCARFORTO Pierre, 48 ans

VARO Martial, 26 ans

ZABATTA Josiane, 12 ans

Les blessés:

Mme d'Agro, 55 ans

CLERIN Aline, 22 ans

CLERIN Jean-Pierre, 15 ans

MONCHARTRE Monique

BRANDY Geneviève, 8 ans

BRANDY Marie-Jeanne, 17 ans

PUSCEDDU Jeanne, 10 ans

PUSCEDDU Roland, 8 ans

LOPEZ Antoinette

CAPITANO Henzo, 19 ans

BERTINI Albert, 14 ans

LARIVIERE Alfred, 31 ans

GAUDISIO Marie

REQUARD Claire

Les disparus:

PUSCEDDU Armand, 57 ans

SERRA Claude, 19 ans

Autre article : Le 20 aout 1955 - 20 aout 2005 "Témoignage pour un massacre" Dans la ville de Philippeville en Algérie par le docteur Baldino

 

El-Halia 20 aout 1955

 

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El-Halia 20 aout 1955

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            A Philippeville, lors des obsèques, c'est l'incident qui résume toute la situation. Soustelle, qui s'est repris, à El.Halia il était retourné, au bord de la nausée, transporté de rage aussi, a déposé avant de quitter la ville une gerbe devant les dépouilles des victimes, puis il a regagné Alger. Dupuch le représente au cimetière. Sur trois rangées les cercueils sont recouverts de fleurs entourés de toute la population. Les scènes qui se déroulent sont atroces. Une mère, Mme Rodriguez, folle de douleur, hurle le nom de ses quatre enfants massacrés. Plus loin, une jeune femme, le visage livide, hiératique, se tient près d'un cercueil. Des larmes silencieuses roulent sur ses joues creusées. Son mari, l'un des douze militaires tués le 20 août, va dans quelques instants reposer pour toujours dans le cimetière de Philippeville.

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            Puis, soudain, à la douleur la plus digne, succède la haine la plus violente, la plus exacerbée. Tous ces hommes en chemise, les mâchoires bloquées, les yeux brûlants, se libèrent. Laissent crier leur ressentiment. La colère se déchaîne contre les autorités. Contre Dupuch, qui est accusé d'avoir mal assuré la protection des Français, d'avoir toujours refusé des armes. Contre Soustelle aussi. Les gerbes sont piétinées. Un Français de Philippeville s'y emploie avec acharnement. Le maire, Benquet-Crevaux, arrache les inscriptions des couronnes officielles : le gouverneur général. Les rubans tricolores ou violets sont lacérés.

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"Paris-Match" N° 336 de Septembre 1955

 PARIS MATCH N°336

Vue aérienne de l'incendie des phosphates de Kourigba

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El-Halia 20 aout 1955

Entretien avec Roger Vétillard au sujet de son livre " 20 Aout 1955 dans le nord constantinois."

20 Août 1955 autre lieu : Oued Zem au Maroc

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15 février 2012

3 JUILLET 1962 A AÏN-TEMOUCHENT

JOUR VRAI DE L’INDÉPENDANCE

            J’ai toujours spécifié que l’armée des frontières ALN du Maroc (sauf les éléments minoritaires avec la frontière ouverte aux refugies civils après le 19 Mars 62) n’était pas rentrée en Oranie du moins avant l’indépendance et qu’il avait fallu qu’elle réquisitionne des véhicules, camions et bus civils pour progresser jusqu’à Oran après le 5 Juillet faute de logistique spécifique de transport militaires ce qui expliquera un certain retard dans son jeu de "Pompier Pyromane" pour "rétablir l’ordre" et prendre le pouvoir pour commencer en Oranie.

3 Juillet 1962 Aïn Temouchen1

            Ici l’ALN "intérieure" présente en Oranie le 3 Juillet 62 vrai jour de l’indépendance à Ain-Temouchent rien à voir avec l’armée des frontières casquée et vêtue de neuf, ici en partie des déserteurs de la force locale! Ils sont en treillis français, chapeaux de brousse et chaussures diverses.

3 Juillet 1962 Aïn Temouchen2

            A la tribune sous-préfet et maire français avec les autorités locales FLN/ALN. Apres 12H les couleurs furent changées sur les bâtiments publics, mairie, sous-préfecture, écoles , bureaux de postes etc. sans incidents.

De Gaulle à Ain Témouchent Témoignage personnel

            Le voyage officiel, du général De Gaulle prévu du 9 au 14 décembre, après ses déclarations sur «l’autodétermination» évite les grandes villes au premier rang desquelles Alger et Oran.
            Lorsque qu'il débarque à Aïn-Témouchent le 9 décembre 1960, ils est accueillis par des musulmans armés de banderoles scandant « Vive De Gaulle ! » tandis que des Européens en colère clament « Algérie française ! ».
            Comme on peut le constater grâce à ce long sujet des Actualités françaises, qui parle avec gravité d' « une Algérie divisée », mais à Aïn-Témouchent si certains éléments SAS de l’armée ont encouragés les musulmans à acclamer le Général et fourni les banderoles voir avec mention "Algérie algérienne" point de réactions hostiles de leur part au contraire ni de bannière FLN vertes et blanches comme le déclare aujourd'hui la mythologie officielle Algérienne! qui fait du 9 décembre à Aïn-Témouchent l les prémices des
manifestations pro FLN récupérées par les nationalistes à Alger et Oran !

Voir le voyage du général de Gaulle et les manifestations européennes et musulmanes, décembre 1960

PAR JEAN FRANCOIS PAYA   cercle Algérianiste du Poitou

RETOUR JEAN FRANCOIS PAYA ORAN 5 JUILLET 1962

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8 janvier 2012

"BABA MERZOUG"

INFORMATION janvier 2021

BABA MERZOUG PAR JEAN-CLAUDE ROSSO

INFORMATION septembre 2020

Le canon BABA MERZOUG va-t-il quitter Brest pour Alger ?  Sentant un fléchissement pour la repentance nouvelle tentative vers Macron

LETTRE DES ARMÉES.

L'Algérie réclame à nouveau le retour de son mythique canon, pris par les Français en 1830 et érigé en colonne à Brest. Macron pourrait faire un geste. (Mais est-ce de son pouvoir car CLASSÉ MONUMENT HISTORIQUECe qui n’est pas les cas « des cranes » ndlr)

Par J GUISNEL Publié le 01/09/2020 à 11h30 | Le Point.fr

Depuis une décennie et plus, le sujet est régulièrement mis sur la table par l’ALGÉRIE. Le pays réclame le retour sur son sol d'un trophée de guerre de la marine française, le canon Baba Merzoug, pièce maîtresse de la défense du port d'Alger dès le XVIe siècle. Monstrueux pour son époque avec ses 12 tonnes de bronze et ses 7 mètres de long, il pouvait projeter des boulets de 80 kilos à près de 5 kilomètres.

Cette arme n'était pas seulement un outil de défense. Elle a aussi servi à humilier délibérément la France à deux reprises au moins.

 OPÉRATION REPENTANCE ALERTE ILS VEULENT RÉCUPÉRER LE BABA MERZOUG !

"Après la restitution à l’Algérie de vingt-quatre crânes de résistants décapités au XIXe siècle et entreposés à Paris, que reste-t-il à faire côté français ? Un groupe d’intellectuels algériens, l’Instance de lutte contre la pensée coloniale qui comprend des chercheurs, des historiens et des juristes, attend encore beaucoup de Paris.

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20200705-restitution-cr%C3%A2nes-alg%C3%A9riens-comment-poursuivre-les-gestes-m%C3%A9moriels

Pour Fatima Benbraham, présidente de l’Instance de lutte contre la pensée coloniale, l’un des gestes les plus significatifs serait la restitution du canon de Baba Merzoug, appelée en Fiance « la Consulaire ». Un canon qui depuis 1833 est installé dans le port de Brest.

« C'est une pièce d'artillerie qui a protégé" l'Algérie " pendant plus de 400 ans. C'est le plus grand. Il a une valeur symbolique extrêmement importante pour les Algériens parce que ce canon a détruit plusieurs navires français, les navires de Charles Quint, etc. qui pensaient pouvoir occuper Alger à l'époque. »

NB : L’Algérie n’existant pas encore, il n’y avait pas "d'Algériens" à l'époque mais plutôt des Turcs Ottomans d’Alger

  Dans un livre édité en 1840 "De l'Algérie" relatant la prise d'Alger, par le père Dorigez aumônier de l'armée d'Afrique il est écrit que : "Ce canon proviendrait de la prise de guerre de Charles Quint lors de la victoire sur François 1er à Pavie, en 1525. Charles Quint qui était allé bombarder Alger quelques années après, en 1541, avait dû fuir devant une épouvantable tempête, et abandonner toute son artillerie ; près de trois siècles après, la victoire devait restituer cette pièce à l'armée française".(fin citation)Cependant il est plus vraisemblable vu son poids que ce canon ait été fondu par les maitres d'œuvre Vénitiens à la solde du Dey d'Alger ;à l'aide des nombreuses pièces d'artillerie Espagnoles et Françaises récupérées après la débâcle de Charles Quint en 1541 (pièces Françaises saisies après la défaite de Pavie de François 1er)
Et payé avec les rançons des nombreux otages Européens : Espagnols, Allemands, Flamands de son armée un millier resté prisonniers après la tempête qui les coupa de la flotte

Selon certains avis, à voir les inscriptions gravées sur ce canon, celui-ci fondu pour des musulmans devrait avoir des inscriptions en langue arabe? Mais pas pour les Turcs donc ce n’est pas un canon "Algérien" au sens Arabes d'Alger (puisque « l’Algérie » n’existait pas encore) comme sur certaines pièces déposées dans la cour des Invalides à Paris.

En effet, dans les galeries extérieures de l'Hôtel des Invalides, on peut observer plusieurs canons en bronze de François 1er, et récupérés à Alger en 1830 et d 'autres genre “mortiers” avec des inscriptions en Arabe .
En tout cas un contentieux Turco/Européen et non pas Franco/Algérien ! Franco/Turc pour les exécutions de prisonniers Français et des Consuls.

En restant sur le sujet, ce dossier du BABA MERZOUG est suivi avec attention à Brest et à Alger et sur plusieurs sites (lire la suite de la page) c’est une affaire diplomatique !

Ceci dit “barbaresque” n'est pas une insulte c'est comme si on disait“ Gaulois” où “Germains” ce sont des appellations anachroniques qui ne correspondent plus à la réalité historique d’aujourd'hui !

ÉTUDES HISTORIQUES JFP 3

Epopée baba merzougbaba-0bd 0c          Ce canon en bronze Fabriqué par un fondeur vénitien suite à la commande du pacha Hassan, qui avait succédé à Kheireddine, avait une portée exceptionnelle pour l’époque, 4.872 mètres, et un poids impressionnant, 12 tonnes, payé probablement avec le fruit du trafic d'esclaves. Le canon ’’Baba Merzoug’’, qui en fait n'a pas grand-chose d'algérien, est une prise de guerre et un instrument de torture. Il était en revanche plus symbolique qu'utile tant il était long à servir.

          Un comité de "militaires et historiens" algérien prétend que Claude Guéant lorsqu'il était secrétaire général de l'Elysée a promis, qu'à l'occasion des 50 ans d'indépendance de l'Algérie, il serait fait restitution en juillet 2012 de "Baba Merzoug" (Père Fortuné), une énorme pièce d'artillerie enlevée lors de la prise d'Alger le 5 juillet 1830 et érigée en monument en l'Arsenal de Brest.Connue en France sous le nom de La Consulaire. 

          Ce que le comité algérois ne précise pas, c'est que l'engin doit son nom de "La Consulaire" et sa triste célébrité au fait qu'il a surtout tué des innocents en représailles des actions entreprise sur Alger par Louis XIV pour détruire ce qui ce qui restait des pirates barbaresques et obtenir la libération des milliers d'esclaves chrétiens qui croupissaient dans les prisons musulmanes en attendant de servir comme bêtes de somme dans les mines ou sur les cultures, ou pour les femmes, les fillettes et les garçonnets de devenir objets sexuels dans les harems de poussah libidineux. En 1683, le père Levacher, consul et 20 résidents français puis en 1686, le consul André Piolle et 42 résidents français sont liés face à la bouche du canon qui projette les miettes de leurs corps sur les navires de la Royale.

The french Consul sent from baba merzoug in 1683

          Le 5 juillet 1830, les troupes française prennent Alger et trouvent le canon relégué sous les voûtes de l'Amirauté ; transporté à Brest sur ordre de l'amiral Duperré, il est dressé sur un socle de granit flanqué de bas-reliefs et devient un monument commémoratif et un monument aux morts inauguré en juillet 1833 ultérieurement couronné d'un coq gaulois, monument commémoratif du patrimoine français, du patrimoine breton, du patrimoine de Brest, et doit le rester.

Baba Merzoug

          S'il y a quelques raisons de repentance à son sujet, elles n’ont certainement pas à venir de la France.

Yves Darchicourt

 

132 ANS DE L’ÉTAT CIVIL DES FRANCAIS D'ALGERIE CONFISQUÉS PAR L'ALGERIE CONTRE LE " BABA MERZOUG " 

          Nous partîmes un million… laissant armes et bagages, dans ce lointain pays qui fut le nôtre, n’en déplaise à tous les falsificateurs de l’Histoire de France en Algérie.

          Le passé ne s’effaçant pas d’un coup d’éponge, la France demanda aux Algériens, devenus « indépendants », de lui remettre les fichiers de l’Etat civil des citoyens Français nés ou décédés pendant ces 132 années.

          Dans un premier temps, l’Algérie n’y vît aucun inconvénient et remit ces précieuses archives françaises, sous forme de microfiches, que la France se chargerait de dupliquer. Nos fonctionnaires n’en étaient arrivés qu’à un tiers de cette copie, lorsque l’Algérie se ravisa. Prise d’un soudain remord (sans doute), elle exigea que la France lui renvoyât, de toute urgence, ces microfiches.

          Toujours très empressée lorsqu’il s’agit des « affaires algériennes », la France obtempéra et réexpédia, à l’Algérie, les, néanmoins, très indispensables archives des Fichiers de l’Etat civil des Français d’Algérie.

          Jusque-là et, même si le procédé reste fidèle à l’image de ses dirigeants soit ; peu élégant, il fut convenu que la France enverrait un « fonctionnaire » qui recopierait ces archives, sur place, à Alger. Ce qu’elle fit.

          Durant deux longues années, ce fonctionnaire de l’Etat français, en poste à Alger, attendit que les algériens veuillent bien mettre à sa disposition, les fichiers afin qu’il les reproduisit.

          Rien n’y fit. Il y eut, à chaque demande, à chaque requête du Français, des excuses aussi fantaisistes qu'invraisemblables, avancées par les algériens, qui ne remirent jamais les microfiches à ce fonctionnaire. Et, bien entendu, au bout de ces deux années payées à attendre le bon vouloir de l'administration algérienne, ce dernier fut rappelé en France où il y fut mieux employé.

          La France, donc, n’ayant pas pu obtenir ce qui lui appartient et à nous PN aussi, continue de réclamer, en vain, les fichiers de l’Etat civil des 132 années pendant lesquelles l’Algérie était la France. 

Mais ce n’est pas tout !!!!! 

          Nous apprenons, aujourd'hui, que les algériens qui font profit de tout demandent à la France, de payer les archives, si elle veut les récupérer. Il n'y a pas de petit bénéfice ! Cinquante ans après, nos archives d’Etat civil sont toujours confisquées dans ce pays honni et, comme elle monnaierait des tapis, l’Algérie voudrait les rétrocéder à la France, moyennant finances. Le maquignonnage a toujours cours chez les algériens.

          Pour résumer, simplement, nous dirons qu’un canon vaut bien un fromage et si, donc, le canon repart là-bas, notre Etat civil devrait revenir à la France à l'occasion du même cinquantième anniversaire de l'abandon de notre territoire.

Donnant-donnant, c'est de bonne guerre, franco-algérienne !

baba-0bd0c  La_Consulaire_-_coq_sommital

          Les promeneurs qui empruntent le pont de la Recouvrance, à Brest, peuvent distinguer en surplomb le canon planté au milieu d’un parking de la zone militaire. Les curieux, autorisés à s’en approcher, découvrent un monument un peu piteux, l’affût recouvert d’un magma de plâtre jauni. Puis une grille rouillée autour d’un socle carré en marbre. Sur les côtés, des gravures en bronze commémorent l’histoire coloniale. Sur la plus réactionnaire, on peut lire : «L’Afrique délivrée, vivifiée, éclairée par les bienfaits de la France et de la civilisation.» Déjà, gravé dans le marbre de la honte coloniale, le résumé de l’esprit de la loi de février 2005 glorifiant le fait colonial.

La_Consulaire_-_face_nord

La_Consulaire_-_face_est

  La_Consulaire_-_face_ouest 

La_Consulaire_-_face_sud

 

Point de vue d’un historien : 

          Revenons au débat sur ce canon réclamé par certains comme "constitutif de l'histoire de l'Algérie", en 1542 ce toponyme inventé par les Français vers 1840 n'existait pas pour le Maghreb central mais "dar el soltan " et la "régence d'Alger" et les "Algériens" pour les habitants de la seule ville d'Alger qui deviendront Algérois lorsque le terme précédent s'appliquera à toute la région du Maroc à la Tunisie.

          Donc histoire de la ville d'Alger certes mais de l'Alger Ottoman c'est à dire dominé par les Turcs ce canon leur appartenait, prise de guerre, fondu avec des pièces Espagnoles et Françaises à Alger à Venise, mais crée par des Vénitiens, il a été payé par les rançons des divers captifs Européens dont un millier de soldats de Charles Quint. Il s'agit donc avant tout de l'histoire de cette colonie côtière Turque qui verse tribut à la "sublime porte" et si cet engin à servi d'instrument d'exécution les habitants à l'époque de la future Algérie n'en sont pas responsables Juifs, Kabyles où Arabes.

          Personnellement si j'étais "citoyen Algérien" je réclamerait plutôt les armes et les affaires de l'Emir Abdelkader qui sont déposées au musée des Invalides à Paris je me sentirait plus en symbiose avec mon histoire, (fusils, sabres, gandoura et mini Coran)
Ceci dit personnellement je serai assez d'accord avec les "petits écho d’Oranie". Mais j'ajouterai une plaque commémorative pour les "Disparus" du 5 Juillet 62 sans sépulture d'Oran, la guerre étant terminée.

           Il suffit d’aller avec "Baba Merzoug" sur Google pour voir que certains Français d'Algérie réclament le retour de leur Etat Civil séquestré en Algérie au moins en copies (et ils ont raison). Le gouvernement gaulliste de l'époque n'a même pas fait rapatrier le 2em Registre en double dans les mairies où tribunaux d'instances (un dédain de plus). C'était pourtant facile à obtenir suite à l'octroi de l'indépendance et à une certaine réciprocité avec l'état civil des Algériens en France! Des amis juristes Algériens sont encore tout éberlués par cette "bévue" (en restant polis).

          Ensuite d’autres demandent la Pose d'une simple plaque commémorative "Aux Disparus du 5 Juillet 62 à Oran" dans l'enceinte du cimetière Militaire du petit lac, pas de provocation sans qualifications ni parlant de massacres. Quant au fameux canon à mon avis ce n'est pas spécifiquement l'affaire des "Pieds Noirs" mais des citoyens Français voir Européens dont les aïeux ont payé les rançons aux Turcs d'Alger. Aussi j'en reviens aux armes à la gandoura et au mini Coran de l'Emir Abdelkader qui étaient exposés aux Invalides plus faciles à transporter que le canon de 7 tonnes et d'une valeur bien plus symbolique pour l'histoire de l'Algérie à mon avis et redevable d'un geste de réciprocité apaisant.
voir amical, Khouani.

Abdelkader et son attirail

Portrait, armes, djellaba, livres et affaires de l'Emir Abdelkader prélevés lors de la prise de la smalah en 1843 à la bataille de Taguin par le Duc d'Aumale fils de Louis-Philippe.

          Photos du musée des Armée Paris Les Invalides Salle Algérie qui je pense n'existe plus depuis la création de l'espace "historial De Gaulle" en 2008.

          Lors de la prise de la Smala, parmi les trophées et pour sa collection particulière, le Duc d'Aumale ramena de nombreux objets personnels ainsi que quarante-deux manuscrits arabes richement calligraphiés appartenant à l'Emir Abdelkader (citation d'une chronique). 

        Dans le livre édité en 1840 "De l'Algérie" relatant la prise d'Alger, par le père Dorigez aumônier de l'armée d'Afrique il est écrit que  "Ce canon proviendrait de la prise de guerre de Charles Quint lors de la victoire sur François 1er à Pavie en 1525. Charles Quint qui était allé bombarder Alger quelques années plus tard en 1541 avait dû fuir devant une épouvantable tempête, et abandonner toute son artillerie. Près de trois siècles après, la victoire devait restituer cette pièce à l'armée française".(fin citation)

          Cependant il est plus vraisemblable que vu son poids ce canon ait été fondu par les maitres d'oeuvre Vénitiens à la solde du Dey d'Alger à l'aide des nombreuses pièces d'artillerie Espagnoles et Françaises récupérées après la débâcle de Charles Quint en 1541.

          Selon certains avis, à voir les inscriptions gravées sur ce canon, celui-ci fondu pour des musulmans devrait avoir des inscriptions en langue arabe mais pas obligatoire pour d'autres, comme sur certaines pièces déposées dans la cour des Invalides à Paris. En effet, dans les galeries extérieures de l'Hôtel des Invalides, on peut observer plusieurs canons en bronze de François 1er récupérés à Alger en 1830 et d 'autres genre "mortiers" avec des inscriptions en Arabe . 

JF PAYA Date de publication le 10/01/12 - 15:55

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17 mars 2013

BARRAGE DES BENI-BAHDEL

SITUATION-BENI-BAHDEL REC

            Barrage à voûtes cylindriques multiples et contreforts construit en 1934 sur l'Oued Tafna pour un volume de retenue de 63 millions de  m3 fut mis en eau en 1944

            Le barrage avait été conçu, à l'origine, pour assurer l'extension des irrigations de la plaine de Marnia, située à quelque 25 km au NW de l'ouvrage, sur la rive gauche de la Tafna.

            Mais comme il était impossible de résoudre le problème de l'alimentation en eau de la région Oranaise avec les seules source de Raz-el-Aïn et de la nappe de Brédéah-Misserghin, il fut alors décidé d'assurer cette alimentation à partir du barrage de ce barrage, lequel serait porté de 47 à 54 m de hauteur.

Barrage-des-Beni-Badhel-Michelin

Barrage-des-Beni-Badhel-Plan

 

Historique de l’entreprise de l’année 1934 à 1952.
            Tout le matériel et tous les matériaux : machines, ciment, fer, etc. arrivaient par la gare de Sidi Médjahed. Un long téléphérique, qui marchait continuellement, les amenait au béni Bahdel et les déchargeait juste à l’endroit du travail en cours. En 1935, complètement isolé par la neige pendant 15 jours, le chantier n’a vécu que par le téléphérique qui lui apportait même la farine. Un autre téléphérique de 2 km seulement, roulait les pierres d’une carrière.
            Commencé en 1934, le barrage semblait fini en 1937/1938 ; les voûtes et les contreforts atteignaient la hauteur prévue de 47 m. c’était le projet primitif, qui réservait l’eau à l’irrigation de Maghnia, exclusivement.
            C’est alors que la ville d’Oran se décida de réclamer une adduction urbaine. Pour augmenter la retenue d’eau, une surélévation de 7 m devenait nécessaire. Comment relever le barrage en conservant les anciennes voûtes et surtout les anciens contreforts ?
            On y parvint que par une élégante innovation technique : la précontrainte (on exerce une forte traction sur l’armature, avant la prise) le grand spécialiste du béton précontraint, M. Freyssinet, vint exprès de France. La surélévation entraîna la construction des butons, des butées, la pose des vérins, des câbles d’ancrage, des contreforts. De plus pour fermer les 2 cols, on avait prévu deux petites digues hautes de 8 m ; sous forme de barrages à poids ; elles n’étaient pas commencées. Nouveaux plans : des voûtes hautes de 15 m. et des becs de canards.
            En 1939, le barrage seul existait, à peu près terminé, mais un barrage surélevé à 54 m. Heureusement ! C’était l’essentiel. Il ne coûtait que 300 millions.
            Les travaux ne reprirent vraiment qu’en 1946. En 1948, le lac fut vidé pour de nouvelles injections de ciment .L’usine fut achevé en 1947, le tunnel et le grand bassin de compensation de Bou hallou, au début de 1950, puis les autres bassins et la « canalisation « proprement dite, qui a coûté aussi cher que tout le reste ( plus de 4 milliards) Enfin un jour béni du mois de août 1952, l’eau douce et pure des Béni Bahdel coula dans les cuisines oranaises.
            Le coût de l’adduction entière est difficile à évaluer et certainement très élevé : 8 milliards peut être 9 ou davantage. Mais son intérêt économique et social est considérable. De plus, c’est un sucés technique.
            Chaque barrage offre des difficultés particulières qu’il faut vaincre avec quelque originalité. Ici c’est la surélévation, la précontrainte, les injections, le déversoir aux goulottes, le grand tunnel, les bassins de filtration, enfin la longue canalisation de 163 kms avec commande automatique par l’aval dans 8 brises charges.

Il y a toujours des surprises désagréables.Il ne faut pas oublier les catastrophes dont les oueds sont capables. Ainsi le barrage de l’ex Perrégaux, prévu pour supporter une lame déversante de 1m60 au maximum, voit arriver un mois plus tard,, une lame de 2 m. C’était, il est vrai vers 1880. Mais en novembre 1927 sa retenue d’eau monte en 11 heures de plus 8 mètres à plus 32 m, atteint le déversoir et le déborde par une lame qui s’enfle jusqu’à 3m 85.

 

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La ville d'Oran dont les besoins en eau en 1944 sont de l'ordre du mètre cube à la seconde et bien qu’elle se trouve à 135 km à vol d'oiseau au NE des Beni Bahdel, la longueur de la conduite atteint quand à elle 170 km.

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Anisette offerte aux Oranais lors de l’arrivée de l’eau douce dans la ville.

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Quelques photos récentes

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10 août 2011

MASSACRE DU 5 JUILLET 1962 - ORAN -

ENQUETES DE JEAN-FRANCOIS PAYA

Code de propriété intellectuelle Article 122-5 : "Sont autorisées la diffusion des articles sous réserve de l'indication claire du nom de l'auteur et de la source POPODORAN"

Jean-François Paya-1994

Jeanne_d_Arc_d_Oran_1931

Photo "JF PAYA CAEN"

RÉFLEXION SUR UN ARTICLE DANS LA REVUE L'HISTOIRE

JOURNAL D'UN PRÊTRE EN ALGÉRIE-RÉÉDITION

"HISTOIRE DE LA MÉMOIRE DE LA GUERRE D'ALGÉRIE"

NATURE DE LA GUERRE D'ALGÉRIE

ALGÉRIE 1962 SUR LA FORCE LOCALE EN GÉNÉRAL

EN MARGE DU RAPPORT STORA SUR LE CONTENTIEUX FRANCO-ALGÉRIEN

DÉBAT INIQUE SUR LES VICTIMES DE LA GUERRE D 'ALGÉRIE

L’ALGÉRIE ROMAINE - SITE DE SIGA

POUR UNE JOURNÉE NATIONALE D'HOMMAGE AUX FRANCAIS D'ALGÉRIE

INDEMNISATION DES VICTIMES CIVILES DE LA GUERRE D'ALGÉRIE (II)

INDEMNISATION DES VICTIMES CIVILES DE LA GUERRE D'ALGÉRIE (I)

DEBAT ENTRE ALGÉRIANISTE

MÉTHODE ET ARCHIVES MILITAIRES EN ALGERIE

ORAN 5 JUILLET 1962 - DERNIER TEMOIGNAGE

SYNTHESE DU MASSACRE D'ORAN DU 5 JUILLET 1962

RECUEIL GÉNÉRAL DES ARTICLES AVEC POSSIBILITÉ DE TABLE DES MATIÈRES

TÉLÉCHARGER LE RECUEIL GÉNÉRAL EN PDF IMPRIMABLE

INDEMNISATION DES VICTIMES CIVILES DE LA GUERRE D'ALGÉRIE

MESSAGE D'UN GROUPE ALGÉRIANISTE DE RECHERCHES HISTORIQUES

"LARGAGE" DE L’ALGÉRIE DÈS 1958

TOURNANT DANS LA GUERRE D'ALGÉRIE EN ORANIE

5 JUILLET 1962 - CONCLUSIONS DU GROUPE DE RECHERCHES.

SUITE DES CONCLUSIONS DU GROUPE DE RECHERCHES A LA FIN JUILLET 2016

HISTOIRE DE L'ALGÉRIE

POINT D'HISTOIRE SUR LE SCRUTIN FATIDIQUE DU 8 JANVIER 1961

"ÉTUDES HISTORIQUES" INFO MIGRANTS

ÉVÈNEMENT OCCULTÉ A PROPOS DU MASSACRE DU 5 JUILLET 1962

MORT POUR LA FRANCE

DE GAULLE 1962 / HAMED BEN BELLA

3 JUILLET 1962 A AÏN TEMOUCHENT JOUR VRAI DE L'INDEPENDANCE.

LES RAISONS DU MASSACRE D'ORAN.

 LES CAUSES DES MASSACRES DU 5 JUILLET 62 A ORAN.

DISPARUS A ORAN LE 5 JUILLET 1962.

TEMOIGNAGE ALGERIEN SUR LE 5 JUILLET 1962 A ORAN.

COMMENTAIRES A PROPOS DU 5 JUILLET 1962 A ORAN.

A PROPOS DES MASSACRES DU 5 JUILLET 1962 A ORAN DU PERE MICHEL DE LAPARRE.

CANTONNEMENT DE L’ARMEE FRANCAISE AU 5 JUILLET 1962.

DEBAT SUR LE CHIFFRAGE DES VICTIMES DU 5 JUILLET 1962.

MISE AU POINT SUR LES MASSACRES DU 5 JUILLET 1962 (suite)

LA TRAGEDIE DISSIMULEE ORAN JUILLET 1962

ORIGINE DES COUPS DE FEU DE LA PROVOCATION INITIALE.

POLEMIQUE AUTOUR DU MASSACRE D’ORAN.

DOCUMENTS DIVERS.

LES ACCORDS D'EVIAN - LES BASES MILITAIRES.

NATURE DE LA GUERRE D'ALGERIE.

TEMOIGNAGE ALGERIEN FLN 1962.

"JE VOUS AI COMPRIS".

EN MARGE D’UNE CONTROVERSE SUR LES CAUSES DU MASSACRE.

LA MATANZA DE ORAN - 5 DE JULIO DE 1962.

LE 5 DECEMBRE "LA DATE" HOMMAGE AUX DISPARUS.

PETITION DE VIVIANE EZAGOURI POUR LA VERITE SUR LE 5 JUILLET 1962 A ORAN.

REVUE P.N. D'HIER ET D'AUJOURDHUI JUILLET-AOÛT 2009.

1962 ORIGINES DU POUVOIR ALGERIEN.

COLLOQUE DE NICE SUR LES DISPARUS D'ALGERIE.

REFLEXIONS SUR L'HISTOIRE DE LA GUERRE D'ALGERIE.

L'ULTIME COMBAT DE L'OAS OU LE COMBLE DE L'IGNOMINIE.

CORRESPONDANCE SUITE AU JOURNAL DU PERE MICHEL DE LAPARRE.

ABDERRHAMANE FARES.

DE-GAULLE ET L’ALGERIE.

DOCUMENTS DU DOCTEUR JEAN-CLAUDE PEREZ.

ABOLITION DE L’ESCLAVAGE EN ALGERIE.

L'ALGERIE FRANCAISE, POURQUOI EN PARLER ENCORE OU LES RACINES DU TERRORISME ISLAMIQUE.

RETRAIT DE LA STELE DE MARIGNANE ET L’AMNISTIE.

LA GUERRE D'ALGERIE EN 35 QUESTIONS – CRITIQUE DU DERNIER LIVRE DE J.MONNERET.

LA GUERRE D'ALGERIE EN 35 QUESTIONS – FICHE DE LECTURE 1.

LA GUERRE D'ALGERIE EN 35 QUESTIONS – FICHE DE LECTURE DEFINITIVE.

COLLOQUE GUERRE D’ALGERIE UNIVERSITE DE JUSSIEU NOVEMBRE 2002.

RESPONSABILITE DES HISTORIENS FACE A L’HISTOIRE COLONIALE.

CORRESPONDANCES.

LA NATIONALITE EN ALGERIE FRANCAISE.

L'ALGERIE ET LA DOUBLE NATIONALITE

REPONSE A L’ARTICLE DU "QUOTIDIEN D’ORAN" du 20/09/2006.

ARTICLE DU "QUOTIDIEN D’ORAN’’ (SEPTEMBRE 2006)

Jean-François Paya - 1994

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24 novembre 2013

BARRAGE DU GHRIB

Le barrage du Ghrib implanté sur l'oued Cheliff dans la région du Haut Cheliff avec une capacité initiale de 300 millions de mètres cubes en moyenne a été mis en service en 1936 pour les parties basses et en 1939 pour son maximum.

L'ouvrage est une digue en enrochement de 700.000m3 bétonnée, constitué au moins à 30% d’air (interstitiel) longue de 400 m pour une hauteur de 65m désenvasé de 1950 à 1954, en 1950 il irrigue une superficie de 30.000 hectares et fournit 13700 kW en électricité pour l'Algérois.

situation Bge du Ghrib

 

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La guerre

            A proximité du barrage Le 19 janvier 1961 a eu lieu l'une des plus tragiques embuscades de la guerre d'Algérie. L'attaque se tient à 35 km d'Affreville (du Ghrib), dans la vallée du Haut Chéliff. Quatre jeunes femmes de l'Equipe médico-sociale itinérante (EMSI) s'étaient rendues, dans le cadre de l'assistance médicale gratuite, prodiguer des soins auprès des populations regroupées en deux villages à la cote 749, protégés par une unité du 28e Régiment de Dragons.

            « La SAS (Section Administrative Spécialisée) avait, comme à l'habitude, mis un véhicule "Dodge" à la disposition de quatre jeunes femmes avec, en plus du chauffeur, quatre hommes armés pour les protéger ». Par ailleurs, l'aumônier militaire Paul-Joseph Seïté, accompagné de son chauffeur et d'un dragon de protection, s'était rendu auprès du détachement en poste à la cote 749. Il se joint au convoi du retour à bord de sa 2 CV personnelle, profitant ainsi de l'escorte des EMSI. Le convoi s'échelonne alors sur 1,5 km.

            Pour parfaire la mission de pacification et de promotion de l'Algérie, une équipe composée de personnels féminin de l'Armée de Terre (PFAT) est mise sur pieds en 1957. Elle est chargée de prendre contact dans les "douar" avec la population féminine musulmane. Cette équipe pilote, en liaison avec les services de santé des Armées, a participé aux séances d'assistance médicale gratuite et d'hygiène (AMG). Face au succès rencontré, l'état-major décida de développer l'expérience dans les différentes zones de l'Algérie. De jeunes musulmanes (Harkettes) y ont été intégrées et servaient notamment d'interprètes.

EMSI Des anciennes des EMSI reviennent aujourd'hui sur cet épisode.

            "A l'approche du poste de Djellida, vers 17 h, un groupe d'une quinzaine de rebelles attendait le convoi sur le bord de la route. La première rafale blessa le chauffeur du "Dodge", tua la jeune femme qui se trouvait à côté de lui et deux Moghaznis. L'assaut du convoi s'ensuivit et tout alla très vite malgré la riposte de deux supplétifs".

            Les rebelles, qui ne s'attendent pas à l'arrivée des derniers véhicules du convoi, prennent la fuite laissant derrière eux sept morts. Le père Paul-Joseph Seïté, d'origine bretonne, en Algérie depuis trois ans, est retrouvé le corps lardé de coups de couteaux dont l'un planté dans la gorge. Au sein de l'Equipe médico-sociale itinérante: Christiane Guenon, arrivée de Gironde depuis quelques mois, est tuée. Les trois autres jeunes femmes originaires de la région, Kheira-Djémila Madani, M'Barka Kedassa du Ghrib, et Saadia Chemla d'Aïn Sultan, ont été achevées à coup de mitraillettes. Deux Moghaznis de la Section administrative spécialisée, Tahar Chaouche et Ahmed Taffret, périssent également dans l'affrontement.

            Il y eut cinq rescapés: le chauffeur du "Dodge" des EMSI, celui de la 2 CV du père Seïté, son Dragon accompagnateur blessé et deux Moghaznis. "Ce carnage, témoignage des risques alors encourus, nous rappelle le courage et l'abnégation des EMSI, mais aussi le cauchemar vécu par les rescapés tout au long de leur vie", insiste Aline, ancienne des EMSI.

Aujourd'hui, les noms des quatre jeunes femmes sont inscrits au Mémorial du Quai Branly, ainsi que celui de Germaine Kinzler, PFAT (Personnel féminin de l'Armée de Terre) ayant servi en Indochine puis volontaire pour intégrer les EMSI en Algérie en 1961. Elle a été enlevée avec son chauffeur dans le secteur de Boghari en février 1962 puis tuée par le FLN.

Il y eut bien d'autres victimes parmi les EMSI... Cinq dossiers sont actuellement en attente pour figurer sur ce mémorial.

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18 janvier 2012

GALETTE DES ROIS AUX PRALINES de Monica

de "Bab-El Oued"

couronne des rois de BEO

Ingrédients :

         500gr de farine, 5 œufs, 150gr de sucre fin, 300gr de beurre, 20gr de levure de boulanger (moitié d'un cube) 2 zestes de citron et orange hachés fin,2 sachets de sucre vanillé, amandes et noisettes concassées et grillées (moi je mets au pif donc beaucoup) la moitié d'un verre pour la pâte et pour la garniture une autre moitié de verre.

1° étape
          Battre œuf, sucre, zestes, sucre vanillé, si vous possédez un robot c'est mieux, ajoutez ensuite la levure délayée dans un peu d'eau tiède, le beurre bien mou, mais pas fondu, les amandes et noisettes, et finir par la farine

2° étape
          Alors là il faut bien pétrir sans arrêter, au robot, bien 5mn, laisser poser 2heures couvert d'un linge dans un endroit chaud. Recommencer, prendre la pâte plein les mains et la taper de toutes vos forces sur la table, sans la ménager, bien la battre (comme les femmes quand elles battent leur tapis) elle deviendra toute légère, et douce,  Ensuite laisser poser une bonne heure. Si vous faites votre pâte l'après-midi, il est préférable de mettre la pâte de votre couronne dans un linge  toute la nuit dans le frigo, elle sera plus légère.

3° étape
          Partager en deux ou trois morceaux, suivant la grosseur désirée de la couronne.
Former votre couronne, laisser poser 10 a 15 mn avant de cuire, badigeonner à l’œuf, garnir avec le reste des amandes et noisettes, laisser cuire 20 mn à feu moyen. A la sortie du four saupoudrer de sucre glace.

Les noisettes et amandes doivent être grillées et ensuite caramélisées. 

Monica de BEO.

Retour à toutes les recettes.

22 décembre 2011

M'DAME JOSETTE BOUSSOMMIER

Josette_Boussommier

 

21 DECEMBRE 2011

 HOMMAGE A JOSETTE BOUSSOMMIER.
 
Décembre 2010, Josette Boussommier s'en allait.

Vers un monde que l'on dit meilleur, elle s'envolait.

Elle était notre phare, nous servait de référence.

Quel grand vide ... en tirant sa révérence ... 

Son charme rayonnant et son charisme fascinant.

Faisaient d'elle un personnage très attachant.

Ses avis et conseils étaient très judicieux.

Frappés aux coins du bon sens mais jamais sentencieux. 

C'était une battante bien résolue et lucide,

Ses assertions étaient réfléchies et limpides.

Elle rayonnait sur la toile par son érudition,

Sa clairvoyance, son mordant, sa motivation.

Par un travail méthodique et méticuleux,

Elle avait créé un blog riche et ambitieux,

Conçu pour lutter contre la désinformation

Et les infâmes mensonges qui sont une négation

De l'œuvre colossale accomplie par nos aïeux

Qui avaient fait un pays prospère et merveilleux. 

Bien que fort occupée, Josette était serviable,

Toujours disposée à aider, très affable,

Les nombreux internautes qui la sollicitaient.

Elle possédait toujours la formule qu'il fallait. 

Enseignante hors-pair, elle sera toujours vénérée

Par ses anciens élèves de Carteaux-Gambetta.

Ils sont tellement fiers de leur instit préférée

Qui leur rappelle les années heureuses de là-bas.  

Aux cérémonies mémorielles, toujours présente,

C'était notre sentinelle, stoïque et vaillante.

Nous avons perdu une amie très précieuse,

Mais dans nos cœurs, elle règnera toujours radieuse.

Jean-Paul Ruiz pour La Familia Oranaise le 21 décembre 2011


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Plaque déposée au sanctuaire de ND de Santa-Cruz à Nîmes en juin 2011


21 décembre 2010

         Je viens d'apprendre la terrible nouvelle du décès de notre doyenne Josette Boussommier, enseignante à Oran - Gambetta, notre maîtresse que l’on appelait, encore aujourd’hui, M’dame,et je suis submergé par une très grande tristesse. La communauté pieds-noirs vient de perdre un être exceptionnel et irremplaçable. Ses qualités humaines, bonté, générosité, altruisme, érudition ... faisaient d'elle quelqu'un de très attachant pour qui on ne pouvait avoir que de l'admiration et du respect.

Voila une grande Dame qui nous quitte ! 

- Grande par sa gentillesse ! 

- Grande par ses connaissances ! 

- Grande par l'affection que nous lui portions toutes et tous ! 

- Grande par son engagement pour notre communauté !


         En dépit de sa grande fatigue, elle avait à cœur de poursuivre son travail de recherche et de documentation afin que notre communauté dispose des informations utiles et nécessaires pour la défense de notre passé d'outre-mer et pour nous mettre en garde sur les dangers qui pèsent sur notre avenir. Elle aura accompli un travail colossal et d'une grande richesse, qui ne sera pas vain car il sera d'une très grande utilité pour la poursuite de notre combat pour la vérité.


         C'est toute la communauté Pieds-Noirs dans son ensemble qui perd l'un  de ses  plus fidèles défenseurs. Un exemple de courage et d'abnégation  pour tous. Une volonté extraordinaire. C'est une grosse perte pour nous. 

         Nous ne verrons plus, lors des manifestations pour la bonne cause à Paris, cette dame de classe si digne que tout le monde respectait et admirait ! Nous nous consolerons en pensant qu'elle a gagné le repos éternel pour un monde meilleur ! 

         Josette notre doyenne n'est plus... Puisse son âme  être accueillie dans la plus grande lumière...

Merci M'dame, nul ne pourra vous remplacer. Vous allez nous manquer à tous.... 

Monsieur et Madame Michel BOUSSOMMIER, 

son fils et sa belle-fille; 

Monsieur Michel BOUSSOMMIER, 

Mademoiselle Alexandra BOUSSOMMIER, 

ses petits-enfants ; 

Monsieur Jean BOUSSOMMIER, 

Madame Valérie MENZER, 

Monsieur Jean-Luc SPORTOUCH, 

ses neveux et nièce, et toute la famille, 

ont la douleur de vous faire part du décès de: 

Madame Josette BOUSSOMMIER 

née GUIJARRO 

survenu le 21 décembre 2010, à l'âge de 87 ans. 

La fermeture du cercueil aura lieu le Mardi 28 décembre 2010 à 11 heures 30 

au funérarium de Villepinte 

83 boulevard Robert Ballanger – 93420 VILLEPINTE 

Vous pourrez vous recueillir au crématorium du Père Lachaise 

71, Rue des Rondeaux – 75020 PARIS 

le même jour à partir de 14 heures 45 

avant la mise à la flamme qui aura lieu à 15 heures 15. 

Prière de faire livrer les fleurs au crématorium 

Les cendres seront dispersées à 17 heures 15 

au jardin du souvenir. 

Vous pouvez adresser vos témoignages d’amitié et de sympathie à 

Monsieur Michel BOUSSOMMIER 

65, Impasse des Roseaux – 01210 VERSONNEX

A M'DAME JOSETTE BOUSSOMMIER

Madame Josette Boussommier vient de nous quitter.

Elle était notre doyenne, une femme de qualité.

Elle était notre phare, nous servait de référence.

Quel grand vide elle laisse en tirant sa révérence ...

Ses avis et conseils étaient pertinents,

Cette femme remarquable avait du tempérament.

C'était une battante bien résolue mais lucide,

Ses assertions étaient réfléchies et limpides.

Elle rayonnait sur la toile par son érudition,

Sa clairvoyance, son aura, sa motivation.

Aux cérémonies mémorielles, toujours présente,

C'était notre sentinelle, stoïque et vaillante.

Nous venons de perdre une amie très précieuse,

Mais dans nos cœurs elle règnera toujours radieuse. 

Jean-Paul RUIZ

 


ADIEU M’DAME (Henri Martin) 

Le 23 juillet 1923 naissait à Oran, Josette Boussommier fille de Monsieur et Madame Guijaro, Oranais bien connus (le papa fut un grand sportif). Elle nous a quittés le 2l décembre 2010. Elle avait 87 ans. Elle épousa Henri Boussommier en 1944, lui-même Oranais depuis plusieurs générations la famille Boussommier s'était, en effet, installée à Saint-Cloud dès la création du village et un des aïeux de la famille fut maire de la commune. De leur union naîtra un fils, Michel aujourd'hui marié et père de deux enfants. 

Ayant embrassé la carrière d'institutrice au début des années 40 après avoir fréquenté dès sa scolarisation l'école des Sœurs trinitaires d'Oran, son premier poste l'amena dans un quartier populaire du centre de la ville d'Oran, l'école du faubourg Gambetta. Elle poursuivra ensuite son parcours faubourg Carteaux, jusqu'à I ‘indépendance, en 1962. Ar; début, elle dispensait son savoir dans l’ancienne école de ‘‘Monteseco’’, et à partir de 1954, dans la nouvelle école du même quartier, inaugurée sous le nom d'école Paul Bert. Elle acheva sa carrière d'institutrice exceptionnelle dans cet établissement primaire, en juin 1962, pour ce qui concerne l'Algérie. 

Rapatriée en France, elle continua la deuxième partie de sa carrière à Villepinte, puis à Sevran, où elle passa les deux dernières années précédant sa retraite et ou elle demeurait toujours avec son époux, décédé quelques temps avant elle. C'est dans ces mêmes années qu'elle retrouva la plupart de ses élèves de Carteaux, ceux de France mais aussi, par le miracle d'Internet, ceux installés à l'étranger. 

Dès 2003, elle créa un forum, les ‘‘Anciens du FCO de Carteaux et Gambetta’’. Ses écoliers d'antan ainsi que ses amis en furent ravis et dès lors, commença l'aventure des échanges épistolaires. S’y ajoutèrent en prime, des retrouvailles comme celles du Pradet, lors du rassemblement des anciens du FCO et de leurs amis, association présidée par Ernest Tomas et soutenue par Antoine Beltran, tous deux anciens élèves de M'dame, ainsi que nous avions l'habitude de la surnommer. 

Les amis de la Marine nous rejoignirent heureux de communiquer avec elle, et son Blog mené de main de maître, avait un très grand succès. Durant quelques années, lors des retrouvailles de l'Ascension, à Nîmes, tous les anciens élèves et les amis de M’dame l'entouraient et l'accompagnaient comme pour l'encercler et ne plus la laisser s'échapper, la garder pour eux tous seuls, même si les amis de la Marine auraient aimé en faire autant, car eux aussi correspondaient avec elle, sur d'autres forums auxquels elle participait avec bonheur. Ceci dit, ses ‘‘petits de Carteaux’’ avaient sa préférence, quoi de plus normal! Ils le lui rendaient bien et garderont toujours le souvenir de son rayonnement extraordinaire et de son in altérable dynamisme. 

Bien entendu, nous adressons nos sincères condoléances à son fils Michel ainsi qu’à son neveu Jean Boussommier qui se faisait un plaisir de l'accompagner dans tous ses déplacements. 

Les anciens élèves de Carteaux-Gambetta et du FCO voulaient lui rendre hommage, comme le fait ici Henri Martin. 

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27 mars 2012

A MUGUETTE

L’Algérie il y a cinquante ans … (1962-2012)

            L’Algérie coule dans mes veines...Cinquante années se sont écoulées et je me sens toujours lié à ce pays magnifique par un océan de passion et un amour sans limite Je suis comme le fils qui a quitté sa mère, qui attend avec impatience  et détermination l’heure de revenir vers elle pour l’étreindre, lui dire je t’aime et lui demander pardon. Pardon de l’avoir laissée, de l’avoir abandonnée, d’avoir tenté de l’oublier. Comment t’oublier ma belle, ma délicieuse Algérie !... Ce désir et cet amour pour toi ont résisté au temps, et d’ innombrables  souvenirs   enchantent mes jours et mes nuits faisant de chacune  d’elles un havre de bonheur  .Me viennent alors à l’esprit, dans un fracas étourdissant, les cris d’enfants , les voles d’hirondelles dans un ciel  d’azur , les maisons aux  murs blancs inondés de soleil  où  s’appuient avec nonchalance jasmins et bougainvilliers aux fleurs resplendissantes , les routes bordées  d’aloès ,de figuiers de barbarie  ,les champs immenses d’ oliviers d’ orangers et citronniers croulants sous le poids des fruits, les vignobles à perte de vue ,les chemins tortueux  souvent secrets  qui mènent à des plages au sable brûlant et à une  mer bleue , si bleue , si rafraîchissante. Je sens sur mon visage, la caresse du vent frais venant du large ou celui chaud et desséchant venant de l’arrière pays. Oh ! Mystérieuses et divines oasis posées comme des émeraudes au milieu du désert, vous avez su avec subtilité  me charmer et m’offrir dans un décor des mille et une nuits, l’ombre, l’eau et le repos. Dans ce décor de dunes de sable caressées par le vent ou de rocailles grillées par le soleil  J’ai vu, la nuit, un ciel constellé d’étoiles scintillantes pareilles à de petits diamants, qui me paraissaient  à portée de mains. Spectacle époustouflant, féérique dans ce paysage désertique à la fois cruel et accueillant. Je voudrais encore parcourir les rues d’Alger et celles d’Hussein-dey où je suis né à la recherche de ce passé qui me tient en éveil, toujours prêt à surgir pour me précipiter dans le monde merveilleux  et insouciant de  ma  jeunesse. Je pense aussi à ceux qui sont restés là-bas et qui dorment pour l’éternité sur cette terre d’Algérie qu’ils aimaient tant.  Je n’oublie pas Notre Dame Afrique tant de fois implorée, cette vue superbe sur l’immensité de la mer bleue et calme bordée par cette magnifique côte Algéroise composée de plages et de petits ports aux noms évocateurs, si pittoresques et tendrement inoubliables. Mon âme vagabonde, je ferme les yeux. Une musique  envoûtante  résonne soudain à mes oreilles. Je pars alors dans une danse endiablée  parmi les foulards et rubans aux couleurs chatoyantes qui s’agitent et claquent dans le vent, martelée par le son puissant du tambour et celui de la flute plus doux et plus fragile.1

            Déraciné je suis, déraciné je resterai. Je continuerai  de chercher encore et encore comme je l’ai fait durant ce demi-siècle le terrain favorable et la terre fertile qui me permettront de reprendre des forces, de me redresser, de revenir à la vie. Je pourrai me reposer enfin, assis au pied de l’oranger aux fruits d’or et aux feuilles de vermeil et contempler dans un ciel d’azur un soleil éclatant. Eclaboussé de lumière , j’offrirai  mon corps aux morsures de ses rayons  , me laisserai envahir par une douce quiétude et le regarderai  décliner doucement pour disparaître derrière les collines qui surplombent la vallée des mille merveilles où flottent des  parfums de fleurs d’oranger, d’encens, de jasmin, de cumin et de cannelle ; où coule un miel léger et parfumé qui laisse sur les lèvres la caresse d’un pétale de rose et sur la langue le goût puissant du bonheur . Bonheur d’avoir vu le jour sur cette terre, d’y avoir été heureux et de ne jamais avoir pu l’oublier. Privé de soleil, le flanc de la colline se teintera de gris tandis que la crête s’ornera d’un ourlet d’or et d’argent fragile comme une dentelle qui s’évanouira un peu plus tard dans l’obscurité de la nuit;

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            Algérie mon amour, Algérie ma passion , je suis parti les yeux remplis de larmes et la gorge serrée ne te quittant jamais des yeux, toi grande et majestueuse auréolée de lumière et de soleil,  moi si petit, si malheureux , précipité sur ce bateau  qui m’emporte  inexorablement  vers une autre vie, un autre destin..Bateau de l’exode, bateau de l’errance, aux flancs gonflés par les larmes et  la détresse d’un peuple abandonné, perdu , banni de sa terre, précipité soudainement dans une aventure hasardeuse, à la recherche d’une terre d’asile. A partir de cet instant j’ai compris que rien ne serait comme avant et qu’entre toi et moi une séparation douloureuse était entrain de naître. Une plaie profonde  allait s’ouvrir en moi et ne jamais se refermer. Je laissais sur ce sol Algérien  meurtri par des années de guerre, mes souvenirs d’enfant, mes espoirs et mes projets  inachevés.   Comment surmonter  un tel  chagrin. Perdu dans mes pensées, je t’ai regardé disparaître, engloutie par la mer, et j’ai senti sur mon cœur se refermer la  lourde porte d’un tombeau sur lequel je laisserai couler mes larmes. J’y dépose aussi une rose, celle qui ne se fanera jamais, celle de l’espérance et du renouveau, et que je reviendrai chercher un jour..    Je pars pays bienaimé mais la moitié de moi-même reste là. Je vais vivre ailleurs mais je sais que tu seras toujours derrière moi et qu’il me suffira de regarder par-dessus mon épaule pour t’apercevoir éternellement  dans la lumière et le soleil.

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            Algérie, Algérie, prononcer ton nom met un sourire sur mes lèvres et fait disparaître le voile de tristesse qui couvre mon visage. Mon cœur bat plus vite, je me sens revivre. Algérie, Algérie, parlez de toi ne m’apporte ni argent, ni gloire  mais la force de continuer à vivre loin de toi et oublier les tourments qui s’incrustent en moi, me donnant par moment une impérieuse envie de hurler. Tu es mon trésor, celui que l’on garde secrètement dans un tiroir et que l’on admire avec envie et concupiscence à l’abri du regard des autres. Toutes ces années d’exile ont jeté de la neige dans mes cheveux et fripé mon visage mais, mes yeux reverront toujours avec émerveillement toutes les beautés que tu m’as offertes sur cette terre où Les jours et les nuits demeurent inoubliables, De la côte Méditerranéen jusqu’aux confins du Sahara, des paysages fabuleux gorgés de soleil, de parfums poivrés  et enivrants s’offrent à mon regard qui se délecte de ce tableau  sublime, presque irréel.

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            J’aurais aimé tourner la page et passer à autre chose mais je n’ai jamais pu. Ton souvenir reste ancré au plus profond de mon cœur, tout comme ces racines  pareilles à des chaines  qui nous lient l’un à l’autre et qui ne pourront jamais se briser.

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            Ma valise est restée dans l’entrée de ma maison .Elle est pleine de  bonheur mais aussi de grands moments de solitude. Elle renferme mon livre de souvenirs que j’ai ouvert avec une profonde émotion tant de fois depuis mon départ .Je vais faire le voyage à l’envers car une  rose m’attend depuis longtemps sur une pierre, il faut que j’aille absolument la chercher.

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            Illustré par mon amie NANOU, Je dédie ce texte à ma sœur Muguette qui nous a quittés récemment. « Puissent le vent et les courants marins ramener tes cendres vers les rivages de cette terre d’Algérie que tu aimais tant ... »

Serge MOLINES Mars 2012

Retour coups de cœur.

24 août 2010

AÏN TEDELES

           Créé par décret en 1848 Aïn-Tédélès reçoit d'abord des Parisiens, boutiquiers ruinés et ouvriers sans travail après la Révolution de 1848. Cent familles sont dirigés sur le centre et logent dans des baraques en planches construites par le Génie militaire. A proximité de la source qui tombe dans un ravin, les premiers colons construisent lavoir, abreuvoir, bassin d'arrosage et plantent les premiers eucalyptus et trembles, qui forment la pépinière.

            Chaque concession initiale attribuée aux colons comprenait : une maison et 8 à 12 hectares à défricher. De 1848 à 1852, devant les difficultés de ce début d'installation, un tiers environ des colons parisiens abandonnent et repartent. Ils furent remplacés par de nouveaux arrivants venus de la Drôme, du haut Gard, de l’Aveyron, du Var et du Pas de Calais. Paysans, connaissant le travail de la terre, ils surent à force de travail, mettre en valeur cette terre ingrate.

            En 1852, le régime militaire fait place à une administration civile. Les colons gagnent en liberté, mais perdent en sécurité : plusieurs crimes sont commis sur la route de Mostaganem à Aïn-Tédélès.

            En 1856, le village est érigé en commune. Dès 1875, une ligne de chemin de fer, passant par la commune relie Mostaganem à Relizane.

            Aïn-Tédélès devient une station importante. Des routes sont ouvertes. Les champs sont défrichés et plantés de vigne ou oliviers. Les constructions se multiplient : mairie, église, marché, écoles, dispensaire, deux caves coopératives, deux huileries, viticoop de distillation, stade Henri-Flous, salle de fêtes, etc...

            En 1930 « Année du Centenaire », on compte 20 000 oliviers produisant 30 000 litres d'huile et conserves d'olives. On compte aussi 5 000 hectares de vigne produisant 200.000 hectolitres de vin. (Source : extrait partiel de PNHA n°142). Peu à peu, la vigne et les oliviers remplacèrent les maigres cultures de céréales et ces essais infructueux, le vin et l’huile d’olive vierge firent la réputation de la cité.

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QUELQUES IMAGES RECENTES TRANSMISENT PAR marlène Deguelle

 

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15 août 2010

SAÏDA

Centre de colonisation créé par ordonnance le 21 juillet 1845.

            Saïda fut fondée comme un poste militaire français avancé et a hébergé un régiment de la Légion étrangère. Sa croissance a été stimulée par l'arrivée de la voie ferrée Oran-Colomb-Béchar en 1862. Elle devint une commune autonome en août 1880.

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Saïda 505- Mairie

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Saïda 507- Piscine militaire

Piscine militaire

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Saïda 509- Piscine municipale

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Saïda 511- Théâtre

 Théâtre

Saïda 512- Théâtre

Saïda 513- Préfecture

Préfecture 

Saïda 515- Hôtel d'Orient

 

Saïda 516- Hôtel d'Orient

 Hôtel d'Orient

Saïda 517- Écoles

 Écoles

Saïda 518- Souvenirs

 

Saïda 519- Train sortant de la gare

 Train sortant de la gare

Saïda 520- Avenue Gambetta

 Avenue Gambetta

Saïda 521- Avenue Gambetta

Saïda 522- Kiosque

 Kiosque

Saïda 523- Vieux Saïda

Vieux Saïda

Saïda 524- Entrée Camp des Chasseurs

 Entrée Camp des Chasseurs

Saïda 525- Monument aux morts

 Monument aux morts

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Saïda 528- Souvenirs

Saïda 529- Vue générale

Vue générale

Saïda 530- Square Carnot

Square Carnot

Saïda 531- Avenue Foch

Avenue Foch

Saïda 532- Square Carnot

Square Carnot

Saïda 533- Gendarmerie

Gendarmerie

Saïda 534- Hôtel des finances

Hôtel des finances

Saïda 536- Caserne Sairégné

Caserne Sairégné

Saïda 537- Caserne Sairégné

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Saïda 539- monument Légion étrangère

Monument Légion Étrangère

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Saïda 543- Palace cinéma

Palace cinéma

Saïda 544- Palace cinéma

Saïda 547- Mosquée

Mosquée

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Saïda 617

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Saida rue Charrier

Saida village Boudia

 

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14 avril 2014

LA FIN DU 1er REGIMENT ETRANGER DE PARACHUTISTES

Avril 1961 - Il y a 53 ans, disparaissait, en Algérie, la plus prestigieuse unité de Légion étrangère… 

«L’Honneur est-il dans l’obéissance absolue au pouvoir légal, ou dans le refus d’abandonner des populations qui allaient être massacrées à cause de nous ? J’ai choisi selon ma conscience. J’ai accepté de tout perdre, et j’ai tout  perdu. (…) Je connais des réussites qui me font vomir. J’ai échoué, mais l’homme au fond de moi a été vivifié » (Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc - « L’aventure et l’espérance »)

… 22 Avril 1961

            Une agitation anormale prenait naissance. On signalait des mouvements imprévus des véhicules de groupes de transport. Il était une heure du matin et les légionnaires du 1er REP, commandés par le Commandant, Elie Denoix de Saint-Marc, fonçaient sur Alger.

            Pouvait-on vivre chargés de honte? La France s’enfonçait dans les égouts, la France n’existait plus. A son secours volaient les légionnaires, prêts à verser leur sang si la légion le leur demandait, marchant de leurs pas d’éternité vers la vie, vers la mort, fidèles à eux-mêmes, aux pierres tombales qui jonchaient leur route, fidèles à l’honneur.

            Au même moment, d’autres « Seigneurs de la guerre » investissaient les grandes villes d’Algérie : le 1er Régiment Etranger de Cavalerie du Colonel de la Chapelle, le 5ème Régiment Etranger d’Infanterie du Commandant Camelin, le 2ème Régiment Etranger de Parachutistes entraîné par ses capitaines et son commandant, le cdt Cabiro, dès lors que son chef, le colonel Darmuzai était « déficient », les 14ème et 18ème Régiments de Chasseurs Parachutistes des Colonels Lecomte et Masselot, le groupement des commandos de parachutistes du Commandant Robin, les commandos de l’air du Lieutenant-colonel Emery… Les fleurons de la 10ème et de la 25ème Division de Parachutistes.

            Et puis d’autres unités se rallient au mouvement : le 27ème Dragons du Colonel Puga, le 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens, le 1er Régiment d’Infanterie de Marine du Commandant Lousteau, le 6ème RPIMA du Lieutenant-Colonel Balbin etle 8ème RPIMA du Colonel Lenoir, le 94ème RI du Colonel Parizot,  le 1er RCP du Colonel Plassard, le 9ème RCP du Colonel Brechignac… A noter aussi le ralliement immédiat des harkis du Commandant Guizien, basés à Edgar-Quinet, village situé au pied de l’Aurès. Au lendemain du cessez-le-feu, ils paieront très cher leur fidélité : un millier de ces supplétifs, avec femmes et enfants, seront massacrés dans des conditions effroyables…

            Néanmoins quelque chose avait filtré du projet. Il n’est pas de secret que puissent garder tant d’hommes en marche vers leur mystérieux rendez-vous. De confuses alertes chuchotées de bouche à oreille avaient couru d’un bout à l’autre de l’Algérie, affolant par l’imminence d’un événement qu’ils pressentaient, de courageux officiers qui s’étaient ainsi rués dans l’une de ces échappatoires qui leur permettrait, plus tard, de pouvoir se disculper tant auprès des vaincus que des vainqueurs. Ils s’étaient fait mettre en permission pour éluder le choix et des quatre coins d’Algérie, des chefs étaient partis pour ne pas être présents quand se lèveraient les aurores difficiles… Pourtant, des années durant, sur les tombes des officiers tués au combat, ces mêmes chefs avaient limité leur oraison funèbre à un serment prêté sur les cercueils drapés de tricolore : « Nous n’abandonnerons jamais l’Algérie ! ». Qu’en était-il aujourd’hui ?

            Fallait-il dans ce cas employer la force? C’est dans de tels moments que bascule le destin des hommes… et c’est à ce moment-là que bascula celui de l’Algérie française.

            Parce que la fraction de l’armée qui s’était révoltée refusait de mener le même combat que la rébellion, la bataille allait être perdue. Parce que les généraux, notamment le général Challe, avaient eu la naïveté de croire qu’une révolution se faisait sans effusion de sang et pouvait se gagner uniquement avec le cœur et de nobles sentiments, ils allaient entraîner avec eux dans leur perte les meilleurs soldats que la France n’ait jamais eus… et tout un peuple crédule et soumis.

            A l’évidence, ils négligèrent les recommandations d’un célèbre révolutionnaire : Fidel Castro, dont la doctrine était la suivante : « Pour faire une révolution, il vaut mieux un chef méchant que plusieurs chefs gentils ».

25 Avril 1961

           Le général Challe prend la décision de mettre fin au soulèvement et de se livrer au bon vouloir de Paris. Ce faisant, il va consacrer la défaite des plus belles unités, livrer 20 ans de sacrifices et d’expérience. Ce qu’il remet à l’ennemi, c’est la force morale d’une armée qui retrouvait le goût de vaincre, c’est tout un capital jeune et révolutionnaire qu’elle avait amassé avec tant de souffrance pour la nation.

            Dès lors, le choc psychologique provoqué par la reddition du chef va être considérable. Dans des circonstances d’une telle intensité dramatique, la fermeté du commandement est la bouée qui retient les faibles et les indécis. Qu’elle vienne à couler et c’est le sauve-qui-peut. Remontent alors en surface les résidus de l’humanité : les attentistes, les lâches et les habiles ! Ah ! Il ne leur reste pas beaucoup de temps pour sortir de leur prudence et prouver qu’ils méritent d’accéder au grade supérieur. Du coup, l’Etat retrouve pléiade de serviteurs zélés, moutons de Panurge revus et corrigés par l’Elysée, même si le grand cordon d’une légion d’honneur leur sert de collier.

            C’est désormais la débandade ! Outre les officiers qui ont refusé de franchir le rubicond et qui louent désormais le Seigneur pour leur « bon choix », de nombreux officiers putschistes, sentant le vent tourner, se rallient au pouvoir. Les rats quittent le navire !…

            Et ce fut la fin! Les camions défilèrent un à un avec leur chargement de généraux, de colonels, de paras et de légionnaires. Les hommes chantaient une rengaine d’Edith Piaf : « Non, rien de rien… Non, je ne regrette rien » tandis que d’autres camions arrivaient maintenant, portant des soldats du contingent métropolitain qui chantaient, indifférents à la peine des uns et des autres : « Les Pieds-Noirs sont dans la merde » sur l’air des « gaulois sont dans la plaine ».

            Ainsi durant quatre jours et cinq nuits, des hommes valeureux avaient tenté de sauver l’Algérie. Son corps se vidait de son sang, tout sombrait. Leur dignité imposait de se  conduire en Seigneurs, même s’ils étaient chargés de tout le désespoir du monde. Ne rien regretter ? Si ! D’avoir perdu. Et des camions qui roulaient maintenant dans la nuit profonde, toujours ce chant qui s’élevait encore plus vibrant :

            « Non, rien de rien Non, je ne regrette rien… »

JE NE REGRETTE RIEN, ce cri allait désormais devenir l’hymne de ceux qui avaient osé et qui avaient tout sacrifié… sauf leur honneur.

            C’étaient des hommes vaincus –provisoirement-, courageux et généreux qui connaissaient l’adversité. Les légionnaires se souvenaient pour la plupart de leurs combats pour la liberté en Pologne ou en Hongrie, pour d’autres, ceux des rizières du Tonkin, pour d’autres encore, ceux de That-Khé, Dong-Khé, Cao-Bang, Diên Biên Phu qui furent les tombeaux d’unités prestigieuses telles que les 2ème et 3ème Régiments Etrangers et du 1er BEP -Bataillon Etranger de Parachutistes-, celui-là même dont les légionnaires du 1er REP étaient les fiers héritiers…

            Les appelés des 14ème, 18ème RCP et des commandos, trop jeunes pour avoir connu tant de gloire, demeuraient traumatisés par ces visions apocalyptiques qui les hantaient et que représentaient ces visages lacérés où les yeux manquaient, ces nez et ces lèvres tranchés, ces gorges béantes, ces corps mutilés, ces alignements de femmes et d’enfants éventrés, la tête fracassée, le sexe tailladé. Tous, à ce moment ignoraient le désespoir et savaient que demain la lumière brillerait à nouveau. C’étaient des révoltés à la conscience pure, des soldats fidèles, des Hommes… des vrais !

            Quel contraste étonnant cependant entre ces Seigneurs de la guerre que l’on montrait aujourd’hui du doigt sous le sobriquet fallacieux de « mercenaires » et de « factieux », ces soldats-loups à la démarche souple de félins accoutumés à la chasse et au guet, infatigables dans le chaos minéral de l’Aurès, soldats perdus dont l’uniforme collait comme une peau de bête, acceptant le défi de la guerre dans les défilés étroits comme des pièges, sur les pitons enneigés ou brûlés par le soleil, dans l’enfer du désert où le monde mort a chassé celui des vivants… et ces hommes flasques qui entonnaient de plus belle leurs incantations à la quille !…

            Au lendemain de la reddition des généraux, le général de Gaulle s’empressa d’épurer l’armée française. L’occasion était trop belle d’en finir avec les contestataires trop fidèles en leur idéal et en leur parole. C’est ainsi, qu’outre les centaines d’arrestations opérées dans les milieux militaires, policiers et civils, les régiments qui avaient constitué le « fer de lance » du putsch : 1er REP, 14ème et 18ème RCP, Groupement des commandos Parachutistes et Commandos de l’air, allaient être dissous. Le 2ème RPIMA quant à lui, allait être expulsé de ses cantonnements. Dissoutes, également la 10ème et la 25ème Division de Parachutistes. Ne pouvant  éliminer toutes les unités compromises sous peine de réduire à néant la force opérationnelle, seul leur encadrement serait sanctionné…

            C’est ainsi qu’au cantonnement du 1er REP, l’ordre vint, sec et cruel. Le régiment était aux arrêts ! Tous les officiers de cette prestigieuse unité devaient sur le champ se constituer prisonniers. Beaucoup de légionnaires refusaient de s’incliner ; ils voulaient livrer un ultime baroud d’honneur. Leur « Camerone » à eux, ils le souhaitaient, ils le désiraient. Mais toute résistance devenait désormais inutile. Leur sacrifice aurait été vain, l’Etat était trop puissant, la France entière était contre eux, elle les avait reniés et l’Algérie était d’ores et déjà condamnée. Les blindés de la gendarmerie mobile cernaient le cantonnement, prêts à leur donner l’assaut. La flotte était là à quelques encablures, ses canons pointés vers eux. Allons ! Il faut céder. C’en est fini du 1er REP…

            La population européenne tout entière se dirigea vers le camp de Zéralda où les légionnaires étaient cantonnés. Elle voulait dire adieu à « son » régiment, le saluer une dernière fois, lui dire encore et toujours : Merci ! Merci à « ses » légionnaires. Les commerçants baissaient leurs rideaux, les jeunes filles portaient des brassées de fleurs. A eux, les portes du camp s’ouvrirent. Les journalistes furent interdits. « Vous ne verrez pas pleurer les légionnaires ! » leur lança un officier. Même les cinéastes du service cinématographique des armées furent refoulés. Pas question de filmer la mort du REP!

            Le silence se fit. Une ultime et bouleversante cérémonie aux couleurs, réunit autour du grand mât blanc, la population et ces valeureux baroudeurs, jeunes d’Algérie et vétérans d’Indochine.

Soudain, de la foule en larmes, surgit  une petite fille. Tel un ange de blanc vêtu, elle s’avança vers les rangs des légionnaires, une feuille à la main. D’une voix douce et faible elle en fit la lecture. C’était l’ultime hommage du petit peuple de Zéralda à leurs enfants en reconnaissance de leurs sacrifices, leur courage et leur fidélité. Puis elle éleva sa petite main jusqu’à sa bouche et dans un geste empreint d’une infinie tendresse, leur adressa un baiser. A ce moment, les applaudissements crépitèrent et une pluie de pétales de rose tournoya dans les airs.

           Gagnés par l’émotion et la rancœur, des légionnaires parachutistes, le visage tendu, les yeux rougis, sortirent des rangs, ôtèrent leurs décorations couvertes d’étoiles, de palmes et de gloire et les jetèrent devant eux. L’assistance  regardait avec une sorte d’effroi ces médailles qui jonchaient le sol. Des femmes les ramassaient et en les embrassant, les rendaient aux paras : « Si, si, reprenez-les ! » Des officiers pleuraient.

            Puis ce fut l’embarquement dans les camions. Certains criaient : « De Gaulle au poteau ! », d’autres « Algérie française quand même! ». Sur leurs joues, des larmes coulaient. D’autres s’efforçaient de sourire à la foule venue en masse pour les saluer et qui s’époumonait à hurler sur leur passage : « Vive la légion ! », tandis qu’à la vue des képis blancs, les gendarmes mobiles s’effaçaient.

            La colonne traversa la petite ville où les Européens qui n’avaient pu se rendre au camp couraient sur les trottoirs, leur lançant un ultime adieu. Des mains jetaient des fleurs sous les roues des camions.

            Un à un, les lourds véhicules passèrent au milieu des cris, des larmes, des baisers envoyés à la volée. Alors, de la colonne, couvrant le grondement des moteurs, 1200 légionnaires, partagés entre la colère et le chagrin, entonnèrent un refrain aux lentes cadences, pathétique, triste, entrecoupé de sanglots :

« Non, rien de rien, Non, je ne regrette rien… »

            Le convoi du 1er REP roulait sur un tapis de roses, de lilas et de pensées. Voie triomphale et triste. Et sous les baisers, les acclamations, les larmes et les fleurs, il disparut dans un dernier nuage de poussière, convoi de mariniers halé par une complainte grave, emportant avec lui les plus folles espérances…

            Pauvre régiment ! Si glorieux ! Que triste est ton sort aujourd’hui ! Et dans son sillage se traînait déjà, lamentablement, le fantôme déguenillé de l’Algérie française…

            Et tandis que les légionnaires roulaient vers leur destin, d’autres hommes, d’autres « Seigneurs de la guerre », braves et courageux, parachutistes et commandos des unités putschistes dissoutes assistaient, la rage au cœur, à l’amené du drapeau, de ce même drapeau qu’ils avaient eux aussi défendu au prix du sang dans les rizières d’Indochine et sur les pentes des djebels. La 10ème et la 20ème Division de Parachutistes avaient fini d’exister !…

            Créé au lendemain de la seconde guerre mondiale, le BEP (Bataillon Etranger de Parachutistes), appellation originelle de l’unité, avait été deux fois sacrifié en Indochine. Une première fois au Tonkin où 17 légionnaires seulement revinrent d’une mission « suicide », puis à Diên Biên Phu où durant deux mois il connut le cauchemar que l’on sait. Sur le millier d’hommes qui reconstituèrent l’unité après leur premier sacrifice, moins d’une dizaine survécurent…

            Reconstitué en 1955 pour les besoins de la guerre d’Algérie sous l’appellation de REP (Régiment Etranger de Parachutistes), il mit hors de combat 8000 « fells », récupéra plus de 5000 armes mais compta également 300 tués –dont le Colonel Jeanpierre- et 500 blessés.

            Pour son seul séjour en Algérie, le 1er REP avait reçu  pour ses légionnaires parachutistes, plus de trois mille citations. Son drapeau portait cinq palmes et la fourragère aux couleurs de la médaille militaire.

            Il était le premier régiment de choc de l’armée française. Premier par sa bravoure, premier par son sacrifice, premier par ses héros qui le composaient, premier par ses citations, douloureusement premier par le nombre de ses morts et premier dans le cœur des Pieds-Noirs.

De toute cette gloire, il ne reste aujourd’hui que des souvenirs…

            Puis le « cessez- le- feu » fut proclamé. L’ennemi d’hier devint l’interlocuteur privilégié de l’état français… et ce fut la fin.

            Une nouvelle fois le drapeau tricolore fut amené. Une nouvelle fois l’armée française plia bagages poursuivie par les regards de douleur et de mépris et les cris de tous ceux qu’elle abandonnait. Le génocide des harkis commençait…

            Dans le bled –comme en Indochine- les Musulmans qui avaient toujours été fidèles à la France s’accrochaient désespérément aux camions et, à bout de force, tombaient en pleurant dans la poussière de la route. Ce sont, là, des images que seuls ceux qui ont une conscience ne pourront de si tôt oublier…

            Et c’est de cette façon que mourut l’Algérie française… dans la honte, les larmes et le sang… Oui, c’était bien la fin!… la fin d’un monde… la fin d’une génération de soldats… la fin d’une épopée… la fin d’un mythe… la fin d’une race d’hommes… de vrais… celle des Seigneurs de la guerre !

            Et si ces hommes avaient choisi de se battre jusqu’au bout, s’ils avaient vomi le renoncement, c’était encore pour une certaine idée qu’ils se faisaient de la France, c’était pour l’Algérie française leur seul idéal, c’était pour le sacrifice de leurs camarades qu’ils ne voulaient pas vain, c’était pour ces milliers de musulmans qui avaient uni leur destin au leur, c’était pour ces « petits Français de là-bas » qui étaient les seuls à les comprendre et à les aimer et c’était aussi parce qu’ils avaient choisi de se fondre dans un grand corps aux réflexes collectifs, noués dans la somme des renoncements individuels et que par ce chemin, ils atteignaient à une hautaine dimension de la LIBERTE.

            Mais le peuple d’Algérie, lui, n’exprimera jamais assez sa gratitude à ces « soldats perdus », à tous ceux qui, par sentiment profond, ont risqué leur vie, ont abandonné leurs uniformes, ont sacrifié leur carrière, ont été séparés de leurs familles –parfois durant de longues années- ont connu la prison, l’exil, le sarcasme de leurs vainqueurs et de ceux qui n’avaient pas osé, des lâches, des poltrons et des traîtres pour être restés fidèles à leurs serments et à leur idéal.

            Le temps passera, l’oubli viendra, les légendes fleuriront, mais jamais assez l’histoire ne mesurera la grandeur de leur sacrifice.

José CASTANO

E-mail : joseph.castano0508@orange.fr 

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            « J’ai choisi la discipline, mais choisissant la discipline, j’ai également choisi avec mes concitoyens et la nation française, la honte d’un abandon, et pour ceux qui, n’ayant pas supporté cette honte, se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre »(Général De Pouilly)

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            Concernant l’histoire du 22 avril 1961, il appartiendra aux historiens de l’écrire, un jour, avec honnêteté et clairvoyance. Avant toute chose, ils devront établir une liste des colonels et des généraux permissionnaires. Ils découvriront alors que ce « putsch » ne fut rien d’autre, en réalité, que l’épreuve de force entre une élite qui s’engagea, qui jeta tout dans l’aventure jusqu’aux soldes, jusqu’au prestige hérité du passé, jusqu’à la vie… et un troupeau qui éluda l’engagement et l’abandonna aux sergents, parce qu’il avait depuis longtemps choisi entre l’auge et le sacrifice à une idée.

            La politique et l’histoire offrent à chaque instant le spectacle de retournements qui, quelques mois, quelques jours, quelques heures auparavant avaient encore paru incroyables. Il semble que le cœur des hommes et leurs intérêts rivalisent d’inconséquence et nourrissent le même goût pour l’imprévu et pour l’imprévisible. La logique et la raison ne s’emparent de leur imagination que pour mettre un semblant d’apparence d’ordre et de nécessité dans le foisonnement de leurs scrupules, de leur indécision, de leurs regrets et de leur versatilité.  J.C

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Conférence sur : « LES SEIGNEURS DE LA GUERRE »

 

- De l’Indochine à l’Algérie, la Légion étrangère au combat

- L’Odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Etranger de Parachutistes en Algérie.

Cette conférence, organisée par le Cercle algérianiste de Béziers, sera donnée par José CASTANO, Vendredi 25 avril, à 18h, à l’hôtel « Le Pavillon » - Av. des Clapiers (la montagnette) – 34420 VILLENEUVE-LES-BEZIERS – Tel. 04.67.39.40.00

(Sortie de l'autoroute en arrivant de Montpellier : Béziers EST (transformée en Béziers CENTRE depuis les travaux actuels) - Au rond-point, direction Villeneuve-les-Beziers et Sérignan. Rester sur la file de droite pour sortir du périphérique (route en travaux) et sortir à droite.)

Entrée gratuite pour tous - Un repas (facultatif) suivra. Renseignements et inscriptions au 09.51.23.17.40 ou 06.24.28.12.44. Pour le repas, inscription avant le 21/04

E-mail : ros.pierre1@aliceadsl.fr

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Hélie de Saint-Marc-86

Hommage à Hélie de Saint Marc

Afin que survive leur mémoire… 

Zeralda

Le putsch d'Alger

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            Le 22 Avril au soir le 1° RCP (Régiment de Chasseurs Parachutistes) est accueilli à  MAISON BLANCHE, aéroport d'ALGER, sous les sifflets et les huées par les aviateurs (les rampants ) de tous grades, hostiles aux généraux putschistes. Les points de restauration sont fermés. Il faudra que de vieilles amitiés jouent entre officiers pour que les mess ouvrent leurs portes. Sur le terrain de MAISON BLANCHE,  le 1° RCP se déplace en chantant colonne par six et en impose par sa cohésion et sa discipline, ce qui met fin aux manifestations "des balayeurs de piste ".

            A la mémoire de mon ami, Lucien BONILLO, ancien du 1er RCP et fidèle de l’ADIMAD qui s’en est allé rejoindre ses camarades de combat en octobre 2013. Il repose au cimetière de PEROLS (34)

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Pour revoir: 

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11 juin 2011

A CEUX DE TAMASHOUET

Couverture beaussart-defaye

« Pieds Noirs » : cette expression imagée qui pourrait être attribuée à une tribu indienne renvoie à des origines non clairement élucidées. Le Trésor de la langue française la fait remonter à 1917 pour désigner les Arabes d’Algérie lesquels, comme chauffeurs de bateaux à vapeur algériens, travaillaient pieds nus dans les soutes à charbon.

 

La lignée des Pieds Noirs d’Algérie va s’éteindre progressivement et leurs mémoires sont déjà prises en otage par des historiens, des politiques et quelques romanciers ou cinéastes qui racontent à leur manière des événements que la plupart n’ont pas connus.

 

Je ne suis pas de ceux qui ont vécu l’exode et auxquels a été associée l’expression « la valise ou le cercueil ». Je fais cependant corps et âme avec chacun d’eux, habitée par le sentiment d’appartenir à la même famille, celle des Pieds Noirs, lesquels ont en commun d’avoir écrit un chapitre de la grande Histoire de son début à sa fin.

 

Je voudrais à partir de souvenirs petits et grands ancrés dans ma mémoire redonner vie à ceux qui ont accompagné mon enfance et ma jeunesse, décrire et raconter comment, au fil du temps, notre histoire s’est construite et s’est arrêtée. J’essayerai simplement de retranscrire avec des mots et en quelques tableaux, nos émotions, nos joies, nos bonheurs, nos peurs, nos combats et nos doutes.

Jacqueline Beaussart-Defaye

 

ISBN: 9782303003636

16.00 €

Vous pouvez commander l’ouvrage aux éditions Thélès en ligne

 http://www.theles.fr/livre/a-ceux-de-tamashouet

Ou chez votre librairehabituel.


Autre ouvrage de Jacqueline Beaussart-Defaye sur l'Algérie Française


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5 avril 2014

CASSAIGNE

Située à 302 mètres d'altitude, entourée par Saf-saf, Lapasset et Bosquet, CASSAIGNE est située à 16 km au Nord-Est d'Ain Tédéles la plus grande ville de proximité.

Le village portera le nom de CASSAIGNE en hommage au lieutenant-colonel Philibert CASSAIGNE, aide de camp de Pélissier tué lors de l'assaut de Malakoff en Crimée le 8 septembre 1855, .

Le centre fut créé en même temps que Ouillis et Bosquet en 1873, CASSAIGNE avec un territoire de colonisation de 1283 hectares qui servi à constituer 50 concessions agricoles, dont 24 ont été attribuées à des Alsaciens-Lorrains qui reçurent du gouvernement comme ceux de Bosquet : maison, cheptel, instruments aratoires, semences et vivres, mais pour répondre aux besoins d'extension 18 nouveaux lots furent formés en suivant et rapidement occupés.

Au début de la colonisation seules les sources de Sidi Ali avaient été captées pour l'alimentation du village, mais quelques années plus tard, en raison même de son rapide développement, on se vit dans l'obligation de trouver de nouvelles ressources en eau.  La source de Sidi Afif située à 3 km du village a été facile de capter et à canaliser jusqu'au centre du village.

Une petite source l'Ain Taousna formant deux petites mares fétides que les troupeaux indigènes utilisaient et donnant 2 à 3 litres à la minute fut aménagée pour alimenter un abreuvoir placé sur la route du Dahra.

Un Bordj fut construit servant de refuge en cas d'attaque des tribus rebelles. Il était fermé par un grand portail et entouré de hauts murs troués de meurtrières. Sur la Place, il y avait le logement du Secrétaire de Mairie et celui du Curé, chacun avec une cour et un jardin. Il y avait aussi l'appartement de l'Administrateur-adjoint, le principal ayant son appartement, siège de la Commune-Mixte, en bas de la rue. Il y avait également les deux appartements des Instituteurs, et les deux classes de garçons avec une grande cour des préaux. Un Groupe scolaire de plusieurs classes fut construit plus tard.

Ce sont de jeunes ingénieurs des Ponts et Chaussées qui entamèrent les grands travaux de réfection routiers suivant le Plan de Constantine.

CASSAIGNE eu le triste privilège d’avoir le premier civil français tués en 1954, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Un jeune homme nommé FRANÇOIS Laurent venant de Mostaganem, essuie des coups de feu après Ouillis. Il se dirige vers Cassaigne pour avertir la Gendarmerie et sonne au portail qui est fermé. Le jeune homme fut abatu devant ce portail où il demeura jusqu’au matin, car les gendarmes, entendant les coups de feu, n’ouvrirent pas. Le commando avait reçu l’ordre d’attaquer la Gendarmerie pour y prendre les armes.

Carte_Michelin_Cassaigne

Cassaigne 01

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Cassaigne 600

Cassaigne 601

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Cassaigne 605

Cassaigne

Cassaigne 500- Groupe scolaire

Cassaigne 501- Vue d'ensemble

Cassaigne 502- La poste

Cassaigne 503- Salle des fêtes

Cassaigne 504- Gendarmerie

Cassaigne 505- Jardin public

Cassaigne 506- Ensemble Nord-ouest

 

Cassaigne 507- Sous-préfecture

Cassaigne 508- Entrée du village

Cassaigne 509- Monument aux morts

Cassaigne 510- Jardin Public

Cassaigne 511- Rue principale

Retour villes et villages d'Oranie.

 

20 juin 2009

ORLEANSVILLE - TREMBLEMENT DE TERRE DU 9 SEPTEMBRE 1954

Article mis à jour le 13 septembre 2012 avec des images de INA de 1954

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Les 9 et 16 septembre 1954 au cours de deux tremblements de terre espacés d'une semaine l'épicentre de ce séisme était à Orléansville qui fut détruite à 90%, faisant 1500 morts, 14000 blessés et 300.000 sinistrés. La secousse s'était produite à 1h11, elle était de magnitude supérieure à 7, et avait duré 12 secondes.

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        En quelques secondes, à Orléansville, dans la nuit du 09 septembre, 1500 personnes ont péri. Plus de 1200 blessés ont été retrouvés sous les ruines de leurs maisons, détruites par le plus terrible tremblement de terre que n’ait jamais subi l’Algérie. 60.000 sans-abri à 150 km à la ronde autour d’Orléansville vécurent dans des campements de fortune, sans gaz, sans électricité, sous la menace des épidémies.

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        C’est Radio Alger qui a donné l’alarme. Aussitôt, les secours se sont organisés. Chaque jour, 2 000 Algériens ont offert leur sang. L’armée, les pompiers, la police et la gendarmerie ont travaillé quarante heures durant à retirer des décombres les blessés et les morts. Un pont aérien s’est établi entre Orléansville et Alger où toutes les quarante minutes, un convoi de blessés était dirigé vers l’hôpital Mustapha. Dans toute la France, en signe de deuil, les drapeaux ont été mis en berne.

 

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L’AUBE REVELE LE DECOR DE LA TRAGEDIE.

        A Orléansville, toutes les horloges se sont arrêtées à 1h. 11 du matin, marquant ainsi l’heure du deuil et de la ruine. Seuls les animaux eurent le pressentiment du désastre. Les pigeons tournoyèrent cette nuit-là sans se poser et les vaches cassèrent leurs longes pour s’enfuir dans la campagne. Pendant toute la nuit les survivants errèrent dans les rues comme des somnambules. Et ce n’est qu’au matin qu’ils reprirent leurs esprits, comprenant du même coup l’étendue et l’horreur de la catastrophe.

 

DANS LA TERRE LA SIGNATURE DU CATACLYSME.

 

        A bord d’un hélicoptère de Gyrafrique, on a pu survoler la région de Bèni-Rached et photographier les crevasses que le tremblement de terre a creusées dans la terre rouge. C'était à laquelle était la plus profonde : on a mis plusieurs jours à se rendre compte que Bèni-Rached, le « douar maudit « , avait été l’épicentre du séisme. Dans ce village, le plus important d’une région agricole qui couvre 15.000 hectares, on dénombra 307 morts, qu’il fallut transporter au cimetière dans des paniers à dos de mulets - la religion musulmane exigeant en effet que les morts soient enterrés le plus rapidement possible. Les habitants des douars les plus proches durent parcourir 10 kilomètres à travers les montagnes pour porter secours aux survivants.

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La crevasse de Beni Rached.

La ville est rebaptisée El Asnam après l'indépendance puis Chlef à la suite de l'autre tremblement de terre du 10 octobre 1980 qui détruisit à nouveau la ville a 80%.

RETOUR PHOTOS A.F.N.

SITE D'ORLEANSVILLE ET DE SA REGION

 

2 juin 2022

MAI 1962… LA DERNIĖRE COMMUNION

Par José Castano

« Des mots qui pleurent et des larmes qui parlent » (Abraham Cowley)

            Qu’elle était radieuse l’aurore de ce dernier dimanche de Mai 1962 à Oran !… Le ciel était tout blanc, d’une blancheur de gaze, où scintillaient des gouttelettes nacrées, pluie d’atomes lumineux dont la chute emplissait l’éther d’une immense vibration qu’on aurait dite minuscule. Tel une plume blanche, un nuage solitaire se courbait au-dessus de la ville, cette ville, hier si gaie, si propre, si belle qui, aujourd’hui, avait le visage gris des malades incurables, des cancéreux à quelques jours de leur mort.

            Avec le mois de Mai étaient revenus les cortèges immaculés des premiers communiants, et dans cette époque de violence et de haine, il n’y avait rien de plus émouvant que ces enfants graves et recueillis, rayonnants de foi et vêtus de la blancheur des lys.

            Parmi eux, se trouvait Frédérique Dubiton, amputée d’une jambe et qu’on portait dans le cortège des communiantes. Elle avait été l’une des premières victimes du « boucher d’Oran », le général Katz, commandant le secteur autonome d’Oran qui avait donné la consigne à ses troupes essentiellement constituées de « gens sûrs », en l’occurrence de gendarmes mobiles, « de tirer à vue sur tout Européen qui aurait l’audace de paraître sur une terrasse ou un balcon lors d’un bouclage ». (1)

            Les premières victimes du « boucher d’Oran » furent deux adolescentes de 14 et 16 ans : Mlles Dominiguetti et Monique Echtiron qui étendaient du linge sur leur balcon. Elles furent tuées par les gendarmes. Les projectiles d’une mitrailleuse lourde de 12/7 traversèrent la façade et fauchèrent dans leur appartement, Mme Amoignan née Dubiton, dont le père était déjà tombé sous les balles d’un terroriste du FLN, ainsi que sa petite fille, Sophie, âgée de deux ans et demi et sa sœur, Frédérique, âgée de treize ans qui, atteinte à la jambe, eut le nerf sciatique arraché et dut être amputée.

            Pourquoi lui refuser, malgré l’atrocité de la situation, le droit à la robe blanche et à la douceur de la cérémonie ? Elle n’aurait pas compris, elle, petite victime innocente, quelle nouvelle punition on lui imposait après tant de souffrances imméritées.

            Alors, toute parée, superbe dans ces blancheurs d’étoffe qui l’entouraient comme d’un rayonnement de candeur, Frédérique, se sentait enveloppée d’amour, réchauffée par les sourires lumineux de ses voisins et amis qui lui témoignaient leur tendresse et l’astre radieux, semblait une pluie d’or qui ruisselait de ses mains fines.

            Et cette vision insolite de ces enfants encadrés de C.R.S !… parce que leur quartier étant bouclé par suite d’une perquisition générale, on n’avait pas le droit d’en sortir, sinon avec ces charmants messieurs. C’était grotesque et digne d’Ubu Roi ! Ces petites filles parées de blanc, se rendant vers l’aumônerie du lycée, ridiculisaient par leur innocence la faconde de ces matamores qui les accompagnaient d’un air soupçonneux. Pensez donc, si elles allaient emporter sous leurs voiles les tracts et les armes de l’OAS ! On massa les enfants, place de la Bastille, avec les mitrailleuses braquées sur eux. Et le chanoine, sur le devant de son église, bénit les communiants en disant :

« Aujourd’hui, pour venir ici vous avez dû franchir les armées ; vous avez franchi les armées de Satan ! Ne l’oubliez jamais ! Que cela vous reste comme le symbole, l’exemple de ce que vous devrez toujours être prêts à faire : franchir les armées du démon pour venir à la maison de Dieu. »

Après cette déclaration, le chanoine fut arrêté…

Comme on a raison de cacher aux enfants la vue des laideurs humaines. Le triomphe de la force, la victoire de l’injustice, sont des secousses trop violentes pour eux. Ils doivent croire longtemps que Dieu intervient en faveur des belles causes, que le Mal ne peut prévaloir contre l’amour et le sacrifice. Quand l’âme a pris ce pli de foi dans l’enfance, rien après ne l’efface plus. Ces petits êtres vêtus de blanc, ont été dépouillés trop jeunes de leur tunique d’illusions. Ils ont vu que leurs prières d’enfants purs ne touchaient pas le ciel, que la tendresse de leurs parents ne pouvait pas les protéger contre les abus de la force, qu’une balle bien dirigée ou qu’un couteau trop vif valait plus que cent cœurs vaillants… et de ce jour, ils sont restés tristes de cette certitude.

            Ah ! Quand le sommeil de la mort nous jettera dans la terre, puissions-nous alors ne plus rêver, ne plus voir les tristes réalités de notre triste monde !...

Après cette déclaration, le chanoine fut arrêté.

            Comme on a raison de cacher aux enfants la vue des laideurs humaines. Le triomphe de la force, la victoire de l’injustice, sont des secousses trop violentes pour eux. Ils doivent croire longtemps que Dieu intervient en faveur des belles causes, que le Mal ne peut prévaloir contre l’amour et le sacrifice. Quand l’âme a pris ce pli de foi dans l’enfance, rien après ne l’efface plus. Ces petits êtres vêtus de blanc, ont été dépouillés trop jeunes de leur tunique d’illusions. Ils ont vu que leurs prières d’enfants purs ne touchaient pas le ciel, que la tendresse de leurs parents ne pouvait pas les protéger contre les abus de la force, qu’une balle bien dirigée ou qu’un couteau trop vif valait plus que cent cœurs vaillants… et de ce jour, ils sont restés tristes de cette certitude.

José CASTANO e-mail : joseph.castano0508@orange.fr 

« Si j’avais le pouvoir d’oublier, j’oublierais. Toute mémoire est chargée de chagrins et de troubles » (Ch. Dickens)

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Journal Carrefour Dubiton16 05 1962

La petite Frédérique DUBITON le jour de sa communion. (Parue dans l’hebdomadaire « CARREFOUR » du 16 Mai 1962.)

            Pour preuve de la désinformation qui sévissait alors en Métropole et du lynchage médiatique que subissait perpétuellement l’OAS, certains journaux –toute honte bue- à l’instar de « La Marseillaise du Languedoc », journal communiste et de « L’Indépendant » de Perpignan, avaient publié cette photo accompagnée de la légende suivante : « Chaque jour des hommes, des femmes, des enfants sont tués ou blessés par les criminels de l’OAS en Algérie… Personne n’est à l’abri de leurs mauvais coups. Pitoyable témoignage. Cette petite communiante sortant d’une église d’Oran a dû être amputée d’une jambe à la suite d’un plasticage de l’OAS (sic) »

            Ainsi, les coups les plus vils et les plus bas étaient régulièrement portés par ces « plumes vertueuses » pour en finir avec un élément indésirable qui troublait leur béatitude. Un machiavélisme féroce et inconscient présidait à l’élaboration du grand crime qui se préparait : Les informations quotidiennes étaient cyniquement dénaturées, des extraits tendancieux, des truquages perfides, des censures arbitraires en représentaient seuls les pages les plus réalistes. La vérité était altérée par des récits tendancieux à l’excès et par omission systématique de tout ce qui aurait convenu le mieux de mettre en lumière, tout cela afin de convaincre l’opinion publique que l’Algérie française était une chimère entretenue par une minorité d’exaltés.

Et pendant ce temps, le FLN, soutenue par cette « intelligentsia » progressiste, perpétrait impunément dans l’indifférence générale ses horribles forfaits…

Voir aussi  KATZ… CRIMINEL DE GUERRE

31 janvier 2009

LE BOUYOUYOU

Clin d'oeil

         Le BOUYOUYOU, tramway à vapeur, véritable tortillard à voie étroite, rendit pendant de longues années d’inestimables services à toute la région pour les voyageurs et les marchandises, en reliant Oran à la station thermale d’Hammam-Bou-Hadjar par la "plaine".

 

BOUYOUYOU DVix envoyé par guysimon

               A Oran la gare de départ se situait à la fin du Boulevard Joffre à l'angle du Boulevard Mascara, séparé par la "Rue D'Arrue" pratiquement en pleine ville. Le dimanche à grand renfort de coups de sifflet le Bouyouyou venait cueillir les provinciaux en goguette à la sortie du cinéma Rex. 

         Ce qu'ils adoraient entre tout, c'était lorsque vers dix heures, il entendait le train passer. Eh oui ! Un train avec une locomotive... Oh, pas très grosse mais une vraie locomotive quand même, tirant trois voitures et un wagon de marchandises. Ce petit train desservait des localités comme Aïn El Arbe, Saint-Maur, Valmy et Sénia. Le plus distrayant était de voir les petits Algériens prendre le train en marche et se lancer à terre quelques mètres plus loin car, à cet endroit, l'engin, avec ses tchouf tchouf, avait des difficultés à grimper la légère pente existante.

         Le poussif Bouyouyou avec son sifflet éraillé, fut l’une des composantes typiques de l’arrière pays Oranais et constitua même une véritable attraction. La ligne fut définitivement fermée en 1949.

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Trajet du Bouyouyou de Oran à Hammam-Bou-Hadjar.

 

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Hamman Bou Hadjar Arrivee du train Oran aux cents visages

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Arrivée du Bouyouyou à Oran.

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La gare de l'Arba à Oran.

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La gare de l'Arba point de départ la ligne du Bouyouyou à Oran.

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La gare d'arrivée de Hammam-Bou-Hadjar.

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SON DERNIER VOYAGE

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LA SENIA - Tout le monde descend.

Notre petit train départemental d’Hammam-Bou-Hadjar a vécu. Après avoir terminé la veille son voyage aller, il s’en est revenu à vide, et a gagné son dépôt de boulanger d’où il ne sortira plus.

         Conduit par une touchante coïncidence par le mécanicien Ballester vétéran de la ligne, il devait faire une entrée sensationnelle à la Sénia, sa dernière station. Donnant toute sa vapeur, tant par la cheminée, par ses pistons que par son sifflet qui déchirait la brume, il alerta tout le village qui lui fit fête.

         La vieille "loco" s’était faite belle pour l’occasion: Palmes vertes, bouquets et drapeaux la paraient avec élégance, et des âmes sensibles avaient inscrit sur son avant et sur ces flancs: "tu seras regretté", "Bouyouyou était petit mais le souvenir est grand…"

         Oui sympathique petit train tu seras toujours pour les Oranais le symbole d’une époque heureuse, le rappel aussi des beaux dimanches sur le champs de courses et ta mémoire restera aussi vivace quand le goudron des routes ou l’herbe des champs auront effacé la trace de ta voie!...

Copie de app078

Retour photos A.F.N.

21 mars 2018

LA RÉVOLTE DU 1er REGIMENT ETRANGER DE PARACHUTISTES

Par José Castano

1 REP

« La mémoire n'est pas seulement un devoir, c'est aussi une quête » (Commandant Hélie de Saint-Marc - " Les champs de braises ")

12 Novembre 1960

Une nouvelle consternante parvient dans les unités parachutistes. Dans les Aurès, les fells ont surpris un groupe de combat du 1er REP à sa descente d’hélicoptères, faisant 11 morts et 6 blessés graves.

15 Novembre 1960

Dans la chapelle de l’hôpital Maillot à Alger, eut lieu la cérémonie militaire et religieuse en l’honneur des légionnaires tombés le 12. Ils allaient maintenant reposer comme tant d’autres dans cette terre d’Algérie qu’ils avaient défendue jusqu’à l’ultime sacrifice et qui était la leur désormais.

Au cimetière de Zéralda –qui gardera à jamais, dans son « carré légionnaire » les dépouilles mortelles de ces soldats morts pour la France- l’aumônier de la 10ème Division Parachutiste, le Père Delarue, bien qu’habitué à conduire des légionnaires à leur dernière demeure, se sentait, devant tous ces cercueils, bouleversé. Ce qui le mettait en rage, lui, prêtre, c’était l’absurdité de cette mort si elle ne correspondait plus à un sacrifice exigé par la Nation. Onze cadavres inutiles et scandaleux… Onze cadavres de plus dans cette longue liste… Et sa détresse, sa lassitude étaient immenses, de cette guerre où des hommes valeureux payaient de ce qu’ils avaient de plus cher pour racheter l’incompétence, la veulerie, les fautes et les palinodies de leurs gouvernants.

Tous écoutaient, muets et bouleversés, les dernières prières douloureuses de l’aumônier. Des paroles simples lui venaient aux lèvres. Il disait :

« Vous étiez venus de tous les pays d’Europe où l’on aime encore la liberté pour donner la liberté à ce pays… La mort vous a frappés en pleine poitrine, en pleine face, comme des hommes, au moment où vous vous réjouissiez d’avoir enfin découvert un ennemi insaisissable jusque-là… »

Et, d’une voix forte, il ponctua en criant presque :

« Vous êtes tombés au moment où, s’il faut en croire les discours, nous ne savons plus, ici, pourquoi nous mourons ! »

Puis le clairon, gonflant ses joues et les veines de son cou, lança vers les airs cette courte sonnerie saccadée : la sonnerie aux morts.

« Notre Père, qui êtes aux Cieux… » commença le prêtre, de sa voix qui tremblait et qui n’avait pas son impassibilité habituelle. Et tandis que se continuait le Pater, chez ces grands enfants qui écoutaient, recueillis, se reflétait un immense chagrin au souvenir de leurs camarades de combat. Chez certains, les yeux devenaient troubles comme sous un voile et, à la gorge, quelque chose s’étranglait. Sur toutes ces têtes alignées, flottait pour la dernière fois, l’ombre de ceux qui étaient morts, parce que la France, une dernière fois, le leur avait demandé. Et quand le prêtre, après un arrêt, et la voix plus grave encore, prononça les derniers mots de l’Ave Maria, d’une simplicité sublime : « Sainte Marie mère de Dieu… priez pour nous, pauvres pécheurs… maintenant… et à l’heure de notre mort », tout à coup, sur les joues de ces hommes rudes que l’on qualifiait « d’inhumains », de brusques larmes coulèrent, qui jaillissaient rapides et pressées comme une pluie…

L’émotion avait atteint un degré douloureux. La foule pleurait en silence communiant dans la douleur avec « ses soldats », « ses légionnaires ». Puis le nouveau chef du 1er REP, le Colonel Dufour,  s’avança à son tour pour dire adieu à ses hommes. Il énuméra les noms de ceux qui ne feraient plus le chemin, tant rêvé, du retour dans leur foyer. Ces noms qui, bientôt ne vivraient plus que dans le cœur des mères, émurent le silence, cognèrent aux poitrines, bâillonnèrent les gorges et mouillèrent de nouveau les yeux. Puis il termina par ces mots :

« Il n’est pas possible que votre sacrifice demeure vain. Il n’est pas possible que nos compatriotes de la Métropole n’entendent pas nos cris d’angoisse ».

Il salua ; les clairons sonnèrent : « Au drapeau ». Les détachements présentèrent les armes et défilèrent, les yeux tournés vers les tombes. Les visages graves, bronzés et maigres, recelaient toutes les tristesses cachées, toutes les tares et tous les deuils qui les avaient amenés là.

« Nous ne savons plus ici pourquoi nous mourrons… » Ces paroles du père Delarue allaient avoir un écho immédiat : il allait, sur le champ, être banni d’Algérie et exclu des unités parachutistes.

« Si quelqu’un veut savoir pourquoi nous sommes morts, dites-leur : « Parce que nos pères ont menti ! » s’était écriéRudyard KIPLING, après que son fils fut tué à la bataille de LOOS en 1915.

Trois semaines plus tard, le Colonel Dufour fut relevé de son commandement pour avoir exprimé en public ses sentiments « Algérie française » et fut prié de quitter le sol algérien avant le 9 décembre 1960, date d’arrivée de de Gaulle à Oran. Ecarté de la Légion, affecté en Métropole, le Colonel Dufour choisira quelque temps plus tard la clandestinité et rejoindra, en Algérie, les rangs de l’OAS.

8 Janvier 1961

            Un événement tout à fait extraordinaire venait de se dérouler au 1er REP. Pour la première fois depuis le début des guerres d’Indochine et d’Algérie, des officiers de cette prestigieuse unité refusaient de partir en opération. Ils se mettaient en grève ! Unanimement hostiles à la politique algérienne du général de Gaulle, ils n’acceptaient plus de voir mourir leurs légionnaires alors que l’indépendance de l’Algérie semblait inéluctable. A quoi pouvaient désormais rimer ces opérations incessantes et meurtrières à l’heure où le chef de l’état clamait qu’il voulait en finir à n’importe quel prix avec le « boulet algérien ». L’absurdité dépassait les bornes. Ils avaient donc décidé de faire la « grève de la mort ».

            Un vent de panique souffla à tous les échelons de la hiérarchie. Quoi ! La « grève de la mort » ? Impensable pour des hommes qui étaient « soldats pour mourir » ! (1)

Une pluie de sanctions s’abattit sur les révoltés qui furent mis aux arrêts et mutés immédiatement en Métropole. L’un d’eux, le Lieutenant Roger Degueldre fut affecté au 4ème Régiment Etranger d’Infanterie mais il refusa de rejoindre son nouveau corps. Le 25 janvier 1961, il entra dans la clandestinité. Les dés de son destin étaient jetés. Une légende naissait…

            A Zéralda, fief du 1er REP, le cœur n’y était plus et les questions que posaient les cadres rescapés de la purge n’obtenaient aucune réponse de la hiérarchie : le drapeau du FLN va-t-il flotter sur Alger ? Après avoir été vaincu sur le terrain, le FLN y sortira-t-il vainqueur ? Que vont devenir les Européens ? Et les Musulmans ralliés au drapeau français, eux qui ont cru aux promesses de l’armée ? Après l’Indochine, l’Algérie… L’armée sera-t-elle donc éternellement vaincue, éternellement parjure ?

Et de mains en mains l’on se passait une lettre. C’était une missive vieille de 2000 ans. Le texte, rapporté par Suétone, était de Marcus Flavinius, centurion à la 2ème cohorte de la légion Augusta. Destiné à son cousin Tertullus, il avait été écrit en Numidie, ainsi que s’appelait l’Algérie à l’époque romaine : « Si nous devions laisser nos os blanchis en vain sur les pistes du désert, alors que l’on prenne garde à la colère des légions ! »

La colère des légions ! Elle se concrétisa le 22 avril 1961 avec le soulèvement des plus belles unités de légion et de parachutistes… et se termina par la dissolution du 1er REP.

José CASTANO E-mail : joseph.castano0508@orange.fr 

Prochain article : LA FIN DU 1er REGIMENT ETRANGER DE PARACHUTISTES

(1) - En janvier 1885, lors des préparatifs de l’attaque de Bac Ninh, au Tonkin, le général de Négrier s’était adressé aux légionnaires des 1er et 2ème Bataillon en ces termes : « Vous, légionnaires, vous êtes soldats pour mourir et je vous envoie où l’on meurt ! »

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Conférence sur : « LES SEIGNEURS DE LA GUERRE »

- De l’Indochine à l’Algérie, la Légion étrangère au combat

- L’Odyssée et la fin tragique du 1er Régiment Etranger de Parachutistes en Algérie.

Organisée par le Cercle Algérianiste de MARSEILLE, avec le soutien de l’Amicale des Anciens Combattants de la Légion Etrangère de Marseille, elle sera donnée  Jeudi 5 AVRIL, 18h, Maison du Bâtiment et des Travaux Publics – 344, Bd Michelet - 13009 MARSEILLE

Elle sera suivie d’un apéritif dînatoire copieux. Participation aux frais : Conférence et apéro : 15eur/pers.

Renseignements et inscription :

Serge DOMENECH  : 04.42.02.60.04 – e-mail : domenech_serge@orange.fr

-       Michèle PEPE  : 04.91.93.30.41 – e-mail : pepe.michele13@yahoo.fr

Cette conférence, organisée par l’association « L’ALMA - LE CORSO » sera également donnée, Dimanche 3 JUIN 2018, à 9h30, Maison Diocésaine Charles de Foucauld – 2, Faubourg Saint Jacques – 07220 VIVIERS

Pour tous renseignements : - Pierre-Joël CHAIGNON du RONCERAY (Président de l’ALMA) : pjcdr@orange.fr - 04 67 84 15 86

-       Emile ESPASA (Trésorier) : emile.espasa@wanadoo.fr– 05 56 05 10 25

Pour la bonne organisation, il serait souhaitable de s’inscrire. - Entrée gratuite

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1er REGIMENT ETRANGER DE PARACHUTISTES, HELIE DENOIX DE SAINT-MARC

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1er REP

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17 janvier 2011

MERS EL KEBIR

 

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3 JUILLET 1940

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2015 Boulevard voltaire du 03-07-2015

 

                   A 16h55, une importante flotte navale britannique commandée par l'amiral Sommerville ouvre le feu sur l'escadre française de l'amiral Gensoul au mouillage de Mers el Kébir, près d'Oran. En moins de 20 minutes, les salves des canons de 380 mettent hors de combat et incendient le "Dunkerque", le "Provence" et le "Mogador", qui parviennent à s'échouer, et le "Bretagne", qui chavire. Seuls le "Strasbourg" et le groupe des contre-torpilleurs ont réussi à sortir et à rallier Toulon. Les pertes sont lourdes: 1.297 tués ou disparus.

                   A 7h15 du matin, le commandant Holland, du "Foxhound", avait transmis à l'amiral Gensoul une communication du gouvernement britannique proposant trois possibilités à la flotte: poursuivre la guerre contre l'Axe, conduire les navires dans un port britannique, appareiller pour la Martinique où l'escadre pourrait être démilitarisée. En cas de refus, l'Amiral devrait couler ses bâtiments dans un délai de six heures, faute de quoi "tous les moyens nécessaires pour empêcher les navires de tomber entre des mains allemandes ou italiennes" seraient mis en oeuvre.

                   Le ton utilisé rendait l'ultimatum inacceptable et les propositions britanniques ne furent même pas communiquées à l'Amirauté française. Gensoul renouvela l'assurance que jamais ses bâtiments ne seraient livrés aux Allemands et informa Sommerville qu'il répondrait à la force par la force.

                   Ce dernier dut donc exécuter les ordres de Londres, ou plutôt de Winston Churchill qui porte seul la responsabilité de ce drame, présentant sa décision comme une manifestation de la volonté britannique de mener la guerre sans faiblesse.

L'ESCADRE SOUS LE FEU ANGLAIS

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SITES A VISITER ABSOLUMENT POUR NE PAS OUBLIER

http://merselkebir.unblog.fr/  (A noter les vidéos en fin de page)

http://www.ledrame-merselkebir.fr/

http://www.contre-info.com/3-juillet-1940-lagression-britannique-sur-mers-el-kebir-1927-marins-francais-tues

http://pagesperso-orange.fr/gs.merselkebir/pages/indexpag.html

Mémoire de la farac

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19 octobre 2011

LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

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Monsieur le Président de la République

Palais de l'Elysée

55, rue du faubourg Saint-Honoré

75008  Paris

MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE 

          Permettez-moi de me présenter: Je suis l'un des 3.000.000 de repliés en France, au moment ou notre pays après s'être dégagé de l'Indochine et de ses protectorats, s'est débarrassé dans la foulée de la Tunisie et du Maroc et de ses départements Français d'Algérie. 

          Avec le respect dû à votre haute fonction et à votre personne, je me permets de rappeler succinctement les engagements pris envers nous le 19 Mars 1962 à Evian, engagements qu'en partie, vous avez fait vôtres lors de votre campagne présidentielle de 2007.       

          Ces accords prévoyaient entres autres, une juste indemnisation (envers des Français d'Algérie),en compensation d'un scandaleux et ignoble marché passé sur leur dos entre le pouvoir Français du moment et ses ennemis du FLN, la main mise sur leurs modestes avoirs après leur expulsion ( manu militari) de leur pays natal représenté par trois de nos départements Français. Votre serviteur âgé de 29 ans était de ceux-là. 

          Historiquement et pour mémoire, nous (Pieds-noirs) n'avons jamais conquis ce pays par la force des armes, mais uniquement par notre travail acharné, à la sueur de nos fronts,   notre persévérance, nos mains calleuses et sans penser un seul instant aux maladies endémiques qui étaient notre lot de ce risque assumé. 

          Le général de Gaulle s'appuyant sur le décret n° 60-1299 du 8 décembre 1960 et son  référendum national du 8 Janvier 1961 sur l'autodétermination en Algérie (hors consultation des principaux intéressés), donnait lui-même le signal de l’hallali et de la chasse aux Français de là-bas. Ces derniers réagirent tout à fait normalement à la « Jean Moulin » avec l'énergie du désespoir tout  comme avait réagi la France occupée face aux hordes germaniques en 1940 en se voyant occupée et contrainte à l'exode en France encore libre. 

          Confrontés aux résultats de ce referendum, après le marché de dupes du 19.03.62 à Evian et aux ambiguïtés  préméditées et calculées des  « Je vous ai compris, il n'y a ici que des Français à part entière, Vive l'Algérie Française et plan de Constantine», nous avions violemment réagi. 

          Ces « journées des dupes » nous livrèrent pieds et poings liés  aux balles et couteaux des assassins de la rue d'Isly à Alger et du 5 Juillet à Oran. Ceux qui eurent le temps de choisir « la valise » le firent. Les autres, malheureusement, reposent (si l'on peut dire) pour quelques-uns dans des fosses communes à  Alger, pour les autres  au fond du Petit Lac à Oran. Tous ceux-là, n'eurent que le choix du « cercueil ». Certains rescapés de ces derniers  furent envoyés dans des galeries minières durant des années jusqu'à la fin de leur vie, les jeunes femmes et les fillettes dans des bordels de campagne. 

          Entre cette date fatidique et le 2 Juillet 1962, plus d'un million des nôtres, arriva en Métropole sous l'indifférence et la réprobation de la majorité de la population qui ne voulait pas de  Français « colonialistes » venus en perturbateurs en pleine période des congés payés. Même un certain édile Marseillais aurait voulu nous voir repartir d'où nous venions et  que l'on saborda au large, les bateaux du retour. A l'exception de la « Croix Rouge » aucune O.N.G (genre LICRA, LDH ou similaires) ne se pencha sur notre sort et il n'existait pas encore pour nous, hélas, des Coluche, des Abbés Pierre ou des sœurs Emmanuelle. 

          Nos avoirs en Algérie furent très vite considérés comme biens vacants, saisis, volés, et spoliés impunément et injustement par un état parjure sous le regard éteint, impavide et  gêné de ce qu’était l'autorité Française encore en place. 

          En compensation, une série de mesurettes (prêts de réinstallation) fut prise et  25 ans plus tard, le Président  Mitterrand (P.S) nous faisait verser un acompte  sur indemnisations étalé sur 10 ans à l'origine et négociable auprès des banques. Ce  délai fut ramené par la suite à 5 ans. La presque totalité des banques (sauf une, représentée par un gentil écureuil) fit une ristourne d'intérêts, cette dernière, vraie usurière  refusa tout net, sous prétexte que les intérêts convenus ne l'étaient pas en fonction de la durée de remboursement mais en fonction des sommes gagées. Votre serviteur  est une des victimes de la Caisse d’épargne d’avignon. 

          Rien ne nous aura été épargné pour nous mettre en difficultés. Notre manque de fonds propres, en est la cause. Notre position de créanciers privilégiés (juridiques et humains), n'ayant aucun effet protecteur sur l’Algérie et sur la France avaliste passive de ces accords. 

          Finalement, notre désarroi attira tout de même  l’attention des pouvoirs publics qui créèrent des commissions de désendettement des Rapatriés réinstallés dans une profession non salariée: la CONAIR, sous couvert de la M.I.R, (remède pire que le mal comme nous le constaterons plus tard à nos dépens). Cette initiative eut pour effet provisoire pour ceux qui en bénéficièrent de faire stopper  les poursuites judiciaires contre nous. 

          La bouffée d’oxygène insufflée par l'arrêt des poursuites, nous laissait supposer   qu’une décision d’indemnisation interviendrait dans un avenir proche, ce qui eut pour effet de faire patienter nos créanciers. Ces derniers étaient en droit de penser eux aussi qu’au  pire des cas, l’Etat se subrogerait aux Rapatriés endettés, jusqu’à paiement de leurs indemnisations, auxquelles s’était engagé le 19 Mars 1962, notre Mère Patrie, à Evian face à des bergers de troupeaux de moutons. 

          Non seulement rien ne fut fait en ce domaine par la CNAIR quelques dix ans plus tard, mais au contraire, la Cour de cassation de Paris, dans un arrêt du 7 Avril 2006, restreignait la portée de l’article 100 relatif à l’arrêt des poursuites, créant ainsi une brèche dans laquelle s’engouffrèrent avec avidité et cupidité nos créanciers. Du coup, nous étions redevenus les cibles privilégiées des huissiers et d'officines marginales de recouvrement. 

          Il serait temps que les pouvoirs publics dépendant de votre autorité et qui se penchent sur tout ce qui bouge hors frontières, (notamment et à juste titre en matière de prises d'otages de ressortissants Français ), se rendent compte qu'il existe encore chez nous, en France, une autre catégorie d'otages venus de trois départements Français et victimes du « vent de l'histoire » et d'une politique désastreuse dont les cartes étaient truquées et les dés pipés d'avance. 

          Ainsi au 31 Décembre 2011, cela fera 18.173 jours que des milliers de Français d’Algérie ont été enlevés dans l’indifférence générale sans que les « bonnes consciences » de ce monde qui détournent pudiquement leur regard, n’élèvent la moindre protestation pour nous défendre et nous soutenir. Nous ne les oublierons pas elles aussi.       

          Nous apprécierions aussi, qu’en France, quelqu'un réalise enfin que depuis 49 ans que  notre communauté est en métropole, nous n'avons jamais fait parler de nous en brulant des voitures, en caillassant les forces de l'ordre, en sifflant notre hymne national, en brulant ou en se torchant avec notre drapeau, comme récemment sur la place du Capitole à Toulouse. 

          Bon nombre des nôtres (parmi les plus âgés) disparaissons journellement, notre compte à rebours ayant commencé. Mais fort heureusement nous avons  réussi à bien instruire et éduquer nos enfants et petits enfants qui marchent déjà sur la trace de nos pas. 

          Nous savons qu'en 1962, vous n'étiez âgé que de sept ans et comme beaucoup de nos enfants, nés  la même année, vous ne pouvez pas comprendre (si ce n'est par la version déformée d'historiens de mauvaise foi) le drame qu'a été le nôtre, la diaspora préméditée et ce chaos dans lequel nous sommes plongés depuis bientôt 1/2 siècle. 

          Nous savons aussi que par honnêteté intellectuelle vous ne resterez pas insensible à notre appel. Peut-être n'est-il pas encore trop tard pour nous démontrer que les engagements pris par votre personne, pour  mieux nous convaincre de votre détermination lors de votre campagne présidentielle  n’étaient pas  qu'un argument électoral. 

          Obéissant à une logique qui s'imposait d'elle-même suivant vos promesses  qui  nous avaient insufflé un immense espoir, vous avez bénéficié de  la majorité de nos  voix  soit un potentiel non négligeable vous permettant de  creuser l'écart entre votre concurrente et vous, Nous refusons de penser que vous ne tiendrez pas votre promesse.

          Depuis 49 ans, nous attendons toujours que justice nous soit rendue et nous ne vivons plus  que dans l’espoir du respect et de l'application des dispositions solennelles prises déjà lors des accords d'Evian, en faveur des Français d'Algérie. 

          Mais nous sommes surpris et inquiets, depuis que vous aviez remanié votre gouvernement en Novembre 2010 et juste avant, nous avions l'espoir que vous alliez probablement créer  un ministère ou un secrétariat d'état des droits (et devoirs) des  rapatriés. 

          Le Mardi 16 Novembre 2010, nous avions été  très attentifs à vos déclarations durant l'interview que vous aviez accordé à Madame Claire Chazal et Messieurs David Pujedas et Michel Denizot. Vous aviez provoqué, avec un art consommé, beaucoup de questions intéressantes auxquelles vous aviez apporté des réponses claires et convaincantes, mais à aucun moment ni vous ni ces interviewers aviez abordé la question primordiale relative aux  rapatriés d'Algérie. 

          Auriez-vous un problème récurrent envers nous? Si oui, nous ne voyons pas ni pourquoi ni comment. 

          En 2012, auront lieu les élections Présidentielles et, coïncidence étrange, le 14 Juillet (à quelques jours prés) marquera aussi le cinquantenaire de notre diaspora. Nous prévoyons d'ailleurs d'organiser de belles et pacifiques manifestations commémoratives nationales d'une grande ampleur, de ce tragique anniversaire, dans les principales villes de France. 

          Nous rêvons d'un geste très fort de votre part avant la fin ou le renouvellement de votre mandat, ce qui nous apporterait l'apaisement et marquerait la fin de cette discrimination exercée contre des Français...à part entière, par leur sang « versé », par leur amour immodéré de la  France, de son drapeau tricolore et de sa Marseillaise. 

          Merci de bien vouloir pardonner la  hardiesse de certains de mes propos  et dans cette perspective, Monsieur le Président, je vous présente mes plus profonds et plus respectueux sentiments.

 

Octobre 2011

LE HÉRISSON  VOUS  SALUE BIEN ET TOUJOURS A VOTRE SERVICE.

Retour coups de cœur.

6 décembre 2013

PAUL AUSSARESSES

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            La mort a rattrapé le général, figure de la guerre d'Algérie connue pour son utilisation de la torture, l'ancien parachutiste s'est éteint. Paul Aussaresses, qui avait clairement assumé son comportement de tortionnaire durant la guerre d'Algérie, est mort à l'âge de 95 ans. L’annonce a été faite mercredi sur son site l'association d'anciens parachutistes ’’Qui ose gagne’’. Le général était hospitalisé depuis quelque temps avant de décéder ce 4 décembre 2013.

            Ses obsèques, ajoute l’association, seront célébrées à La Vancelle, une petite commune du Bas-Rhin où il vivait, le mardi 10 décembre 2013.

            Paul Aussaresses était général de l'armée française à la retraite. Né à Saint-Paul-Cap-de-Joux dans le Tarn le 07/11/1918. Parachutiste, il est connu pour son utilisation de la torture durant la guerre d'Algérie, en particulier lors de la « Bataille d'Alger », dont il reconnut l'existence pour la première fois lors d'un entretien avec un journaliste du quotidien Le Monde en 2000. Le général Aussaresses avait été condamné en 2004 pour apologie de la torture et exclu de l'ordre de la Légion d'honneur.
Il a d'abord participé à la fondation du 11e Choc, le bras armé du SDECE (l'ancêtre de la DGSE), avant de prendre part à la guerre d'Indochine puis à la guerre d'Algérie.

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            Après la guerre, il enseigne les techniques de contre-insurrection à Fort Bragg, aux États-Unis, avant d'être promu colonel et d'être nommé à la section française de l'état-major international de l'OTAN.
Il est ensuite nommé attaché militaire au Brésil, en 1964, où il enseigne au CIGS de Manaus. Par la suite il travaille comme vendeur d'armes pour l'entreprise Thomson.

            Paul Aussaresses aurait pu être un héros national… Féru de Virgile, de Racine, de Baudelaire et de Péguy, il fut aussi un combattant d’exception durant la Seconde Guerre mondiale.

            À peine plus de trois mois auront donc séparé la mort d’Hélie Denoix de Saint Marc de celle de Paul Aussaresses. Comme les faces d’une même médaille, les deux hommes avaient beaucoup en commun. Le combat contre l’occupant allemand, le parachutisme militaire, les combats d’Indochine et d’Algérie…

            Pourtant, le premier fut emprisonné pour rébellion en 1961 et fut élevé au rang de grand-croix de la Légion d’honneur par Nicolas Sarkozy en 2011.

            Le second poursuivit une honorable carrière militaire puis civile après la tourmente algérienne et fut déchu de l’ordre prestigieux à la demande de Jacques Chirac en 2001.

            Si le décès du commandant de Saint Marc a donné lieu à un hommage discret, celui du général Aussaresses aura massivement suscité les plus sévères épitaphes. Le premier responsable de cette absence de clémence publique et médiatique est Paul Aussaresses lui-même. Le manque d’empathie qu’il manifestait lorsqu’il racontait, au gré des interviews et des autobiographies, son rôle actif dans la répression des émeutes de Philippeville en 1955 ou dans le démantèlement des réseaux FLN lors de la bataille d’Alger en 1957, avait quelque chose d’effectivement glacial.

            Sans compter l’étincelle d’amusement ironique qui brillait au fond de son œil unique lorsque d’une voix douce aux intonations gasconnes il narrait ses états de service les plus radicaux à des interlocuteurs tiraillés entre l’effroi et la fascination. Non sans une certaine complaisance, il aura ainsi beaucoup fait pour se voir accoler l’épithète infamante de tortionnaire.

            L’homme n’avait pourtant rien d’un soudard. Féru de Virgile, de Racine, de Baudelaire et de Péguy comme le rappelle Florence Baugé, du Monde, par qui l’ « affaire Aussaresses » a éclaté au grand jour en 2000, il fut aussi un combattant d’exception durant la Seconde Guerre mondiale.

Aussaresses 5

            Jeune officier, il fut parachuté à deux reprises lors des combats de la Libération, une première fois en Ariège en août 1944, une seconde fois en Allemagne, sous l’uniforme de la Wehrmacht, à proximité d’un camp de prisonniers. Après la guerre, il crée le 11e bataillon parachutiste de choc, vivier du service Action du SDECE, avec un quatuor de « mousquetaires » célèbres chez les hommes de l’ombre : Maloubier, Chaumien, Pioche et Bichelot. Celui qui aurait pu être un héros national avec bien d’autres, célèbres ou anonymes est pourtant devenu le repoussoir par excellence.

            Au-delà d’une réflexion sur les dispositions personnelles, mystérieuses par bien des aspects, qui l’ont conduit à mettre en œuvre les méthodes les plus brutales de la contre-insurrection, il convient de placer les opérations menées par Paul Aussaresses sous deux prismes:

  • la cruauté des méthodes adverses (c’est le massacre d’El Halia qui déclenche la répression de Philippeville)
  • la démission du pouvoir républicain qui a confié à l’armée des tâches policières étrangères à sa vocation.

            La disparition du général Aussaresses vient donc rappeler la cruauté et la complexité de cette guerre sans nom. Le traitement rapide et poli de la disparition de Saint Marc d’une part, l’effervescence médiatique suscitée par la mort d’Aussaresses d’autre part, ne permettent sans doute pas de saisir cette complexité. Une hémiplégie dont les premières victimes sont l’histoire et la mémoire.

            Ce grand soldat de la France a toute sa place dans le Walhalla des héros. Honnête il racontait et surtout assumait ses faits d'armes. Ceux qui ont gouvernés à cette époque tout comme actuellement sont ceux qui ont donné les ordres tout en envoyant de valises pleines d'argent à l’adversaire. En 1940 ils ont bien voté les pleins pouvoirs au Maréchal pour l'accuser de collaborationnisme en 1945.

            L'ancien président de la république Chirac le dégrada de la Légion d'honneur, alors qu’elle est maintenant habituellement attribuée à n'importe qui! Qui peut encore croire à une guerre "propre". Il y en a qui sont obligés de se salir les mains pour éviter les massacres d'innocents pendant que ceux qui l'ont ordonné sans honneur, dénoncent ces agissements. Cet Homme a été un grand soldat au service de la France.

            Concernant la guerre d'Algérie, on ne peut que constater qu’en 1957 les autorités civiles ont donnés pleins pouvoirs aux militaires pour rétablir l'ordre, coûte que coûte en utilisant tous les moyens possibles. C’est ce qui s'est fait, avec les horreurs connus de tous. Ces mêmes politiciens ont été frappés d’une amnésie généralisée, refusant d'admettre leurs propres responsabilités et leur incapacité à trouver une solution à ce conflit qui divise encore notre communauté.

            Un Ministre du gouvernement actuel a récemment rendu hommage au Général Giap récemment dcd alors qu’il était responsable de la mort de plusieurs milliers de prisonniers français tout comme les barbouzes gaullistes qui ont tués et torturés en Algérie mais là c’est d’un silence assourdissant. Le général lui, n’a seulement agi que sur demande de ses supérieurs aux ordres du gouvernement de gauche de l’époque!

            Cette gauche a toujours été très prompte à dénoncer la torture en Algérie oubliant volontairement la sauvagerie et la barbarie du FLN. « Qui n'entend qu'une cloche, n'entend qu'un son ».

            Le général n'a fait que son devoir et l'a assumé jusqu'au bout. La France était en guerre avec le FLN qui tuait, massacrait, torturait de façon ignoble.

            Ces corps de femmes et d'enfants déchiquetés sur les trottoirs d'Alger par les bombes du FLN cachées dans les lampadaires de rues en fonte, ou dans des paniers à la terrasse des cafés rappellent alors que grâce à Aussaresses de nombreux autres morts civils ont été évités. Il a dit que si c'était à refaire il le referait. Ce n'était pas des prisonniers de guerre, mais des terroristes. F. Mitterrand alors ministre de l'intérieur en 1956 fit cette déclaration publique : tout rebelle prit les armes à la main sera abattu sur place... ce qui fut fait la plupart du temps ...Quant à l'horreur nul n'a jamais égalé celle étalée par le camp d'en face…

 (Boulevard Voltaire : La liberté guide nos pas)

 Aussaresses 2

LA TORTURE… SI ON EN PARLAIT OBJECTIVEMENT!

Billet de Manuel GOMEZ du ven. 06/12/2013

LE GENERAL  AUSSARESSES EST MORT. Et les vautours se régalent !!!

            Rappelons qu’il fut un très grand patriote et un combattant exemplaire toujours volontaire pour les missions les plus périlleuses risquant sa vie pour la Patrie aussi bien dans les Forces Françaises Libres (alors que 90% des Français subissaient ou collaboraient) qu’en Indochine et enfin en Algérie où il fut, sous les ordres du général Massu, responsable du service de renseignement lors de la bataille d’Alger.

            La France a reconnu sa valeur et sa bravoure en le nommant commandeur de la Légion d’honneur, croix de guerre 39/45 avec palmes et médaille de la résistance.

MAIS AUSSARESSES A DU RENDRE SA LÉGION D’HONNEUR !

            Oui, son service a torturé, et il était légitime qu’il le fasse afin de gagner cette bataille et de sauver ainsi des innocents, aussi bien Européens qu’Arabes. Quand on fait la guerre c’est pour la gagner et non pour la perdre et toutes les guerres sont sales !

            Ce général a torturé sur ordre de sa hiérarchie militaire et sous couvert du gouvernement socialiste français de GUY MOLLET. Mais ce n’était pas le seul à torturer. Il fallait dans l’urgence arracher des renseignements sur les fabricants de bombes (des communistes français et des traitres) et les entrepôts d’explosifs, sur les caches d’armes, sur les prochains objectifs des terroristes, sur les attentats programmés, sur les réseaux et les fournisseurs, etc...

            Nombreux se sont tus, lui l’a reconnue et il a payé. Il semble que le mensonge soit quelquefois mieux récompensé. En Algérie Le FLN et l’ALN ont torturé des militaires, des civils innocents aussi bien Français qu’Arabes, et bien davantage que l’armée française, est-ce qu’on en parle ? Les services autorisés à torturer exercent « leurs talents » contre leurs ennemis, c’est légitime, mais n’est-ce pas plus honteux, indigne, révoltant et impardonnable, quand des militaires reçoivent l’ordre de leur gouvernement (à l’époque De Gaulle) de torturer des Français dont le seul objectif était de conserver une partie de son territoire à la France ?

            Nous connaissons le nom de ce tortionnaire, nommé général pour l’excellence des services rendus, il s’agissait du Colonel de gendarmerie DEBROSSE. Nous avons également les noms de tous ces Français torturés et assassinés dans ses locaux (la caserne des TAGARINS à Alger).

- Est-ce que les médias métropolitains en ont parlé à l’époque ? NON

- En ont-ils parlé quand il est mort ? NON

- En parlent-ils aujourd’hui ? NON

            AUSSARESSES a rendu sa Légion d’Honneur, DEBROSSE a été décoré. Les deux ont torturé ! L’un dans la légitimité l’autre dans l’indignité.

            Seule la France gaulliste a gagné une guerre sur le terrain en perdant l’Algérie le 19 mars 1962 à Évian et du même coup son honneur dans les mois qui ont suivi!

            Il est difficile d’admettre la torture, ni en temps de guerre et ni en temps de paix, elle est immorale et c’est pourtant là qu’elle se pratique le plus secrètement.

Alors je me permets de vous poser la question : « Demain on arrête un terroriste et il avoue avoir placé une bombe dans une école maternelle. Elle doit exploser dans moins de deux heures ». Que doit-on faire ?

a) Lui demander poliment de bien vouloir nous indiquer le lieu où doit exploser cette bombe, qui doit tuer une dizaine de nos bambins…

b) ou le torturer sans hésitation pour sauver nos enfants ? »

            Bien sûr nous ne sommes pas face à cette situation dramatique mais posez-vous tout de même la question et avec sincérité…et vous aurez la réponse.

            Notre idéologie occidentale nous empêche de voir la réalité en face mais tous les pays du monde ont torturé et torturent encore. La médaille d’Or revenant à l’ex-URSS.

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1 janvier 2013

DC ANTOINE ROCA

Le  destin est cruel , Antoine ROCA nous a quitté dans la nuit du 30 au 31 décembre. C 'est son infirmière qui a constaté son décès. 
Pour ceux qui l'ont bien connu, il a été quelqu'un de bien, très dévoué au Sanctuaire et sous son aspect il cachait une grande sensibilité. 
Pour ceux qui l'ont moins connu il a été de l 'équipe l'un des membres fondateurs de l'Association des Amis de Notre Dame de Santa Cruz et Président dès sa création en 1963 jusqu'à 1988, il était Président d'honneur.
 
Ses obsèques auront lieu le JEUDI 3 JANVIER à 11 HEURES au SANCTUAIRE.
 
L'office sera célébré en présence du Père BELLEGARDE et du Père ESPIN
Le Président Michel PEREZ


Antoine Roca avec Antoine Candella est à l'initiative de la venue de ND de Santa-Cruz à Nîmes... il était très ami avec Josette Boussommier..M'dame.., je l'ai rencontré à plusieurs reprises à Nîmes je l'avais même interviewé à l'Ascension 2009 ou 2010, c'est une lourde perte pour notre communauté...  je pense qu'il devait avoir  85 ans au moins...

José

 

ND de Santa cruz "La Petite Murillo" Ramenée par la Marine Nationale en 1964 remise à Monseigneur Lacaste.

La statue de la vierge de Santa-cruz des Oranais que messieurs Antoine Candela et Antoine Roca reçurent en 1964 à Nîmes-Courbessac fut la statue utilisée lors du "Rapatriement". Cette vierge trouva refuge dans l'église paroissiale de Courbessac. Un sanctuaire avec reproduction de la vierge de Fourvière surmontant une tour fut innauguré le 31 mai 1973.

 

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